Pixmania : gloire et déboires d'un pionnier de l’e-commerce

Retour en cinq dates sur l’histoire d'un des tout premiers fleurons français de la vente en ligne, qui, après avoir atteint des sommets, s'apprête à se placer en redressement judiciaire.
Après avoir atteint son âge d'or, Pixmania a connu une rapide descente aux enfers, divisant son chiffre d'affaires par quatre en quelques années à peine.

Triste épisode pour le site de vente en ligne de produits électroniques Pixmania. L'ex-leader européen du e-commerce aujourd'hui déchu a annoncé ne plus « pouvoir payer ses salariés », selon les informations du "Parisien". Après l'échec de son placement sous procédure de sauvegarde, l'ancienne étoile de l'e-commerce pourrait se déclarer en cessation de paiement le 14 janvier et demander son placement en redressement judiciaire.

Des débuts prometteurs

2000 - Les frères Steve et Jean-Emile Rosemblum créent le site d'e-commerce Pixmania en France. Sous le nom de Fotovista, l'entreprise devait initialement se spécialiser dans le développement de photos. Mais les Rosenblum repèrent un marché innovant et s'orientent vers la distribution en ligne de produits numériques : ils créent alors Pixmania.

Rachat par le britannique Dixons

2006 - Le groupe britannique Dixons Retail (ancien DSG International) rachète aux deux frères Rosenblum la majorité du capital (75%) de Pixmania pour 266 millions d'euros, et met en place une stratégie d'investissement dans les produits informatiques et électroniques grand public ainsi que dans le petit électroménager.

L'âge d'or

2006 - 2012 - C'est une période d'expansion et de grande diversification. Pixmania étend sa gamme de produits au-delà de la high-tech : puériculture, bricolage, jardinage, sport, bagagerie...  Et elle signe un partenariat avec Carrefour dans la distribution en ligne de produits électroniques. Petite start-up française au départ, Pixmania devient alors une multinationale qui vend dans 26 pays européens et emploie plus de 1.000 salariés. Son chiffre d'affaires s'évalue à plus de 850 millions d'euros en 2011. L'entreprise ouvre une dizaine de magasins en France durant cette période faste.

Fermeture des 10 magasins physiques

Février 2013 - Pixmania subit de plein fouet la concurrence sur le marché du e-commerce avec les sites Amazon et Cdiscount, et de sites spécialisés tels que Darty, Fnac. Elle enregistre une perte de 25 millions d'euros. Le groupe britannique Dixons, qui détient 99% du capital de l'entreprise, prend des mesures drastiques. Il choisit de faire de Pixmania un site uniquement pure player recentré sur les gammes « historiques », le high-tech et l'électroménager. Les 10 magasins en France sont fermés tandis que le site Internet se retire de 12 pays européens où il était présent. Dans le plan social qui suit, 150 personnes sont licenciées.

Dixons revend à l'allemand Mutares

Septembre 2013 - Dixons se débarrasse de Pixmania en revendant l'entreprise à Mutares, un spécialiste allemand du redressement d'entreprises. Mais rien n'y fait : Pixmania continue d'accuser des pertes. En 2014, le chiffre d'affaires a été divisé par 4, s'évaluant désormais à 200 millions d'euros, bien loin des projections précédentes. En juin 2015, Mutares a repris un autre site de commerce en ligne de produits high-tech, Grosbill, filiale d'Auchan, afin de consolider les deux sites.

En sursis

2015 - En octobre, Pixmania, qui emploie aujourd'hui 450 salariés, en est à son troisième plan de licenciement. L'entreprise annonce la fermeture de sa plateforme logistique en Essonne et l'arrêt de ses activités de vendeur pour devenir une « place de marché » pour revendeurs, avant de renoncer à ce projet. Le site de vente en ligne est maintenant en quête d'éventuels repreneurs ou de partenariats extérieurs. L'avenir de l'ancienne vedette du e-commerce est suspendu à la réussite de cette ultime étape.

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Commentaire 1
à écrit le 06/01/2016 à 20:39
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C'est ce qui arrive lorsqu'on a pas la fibre du commerce. Alors que d'autres utilisent des sites sécurisés où l'on peut payer avec sa carte visa et sa calculette bancaire, chez Pixmania il faut fournir des "preuves". Lorsqu'on vit à un autre siècle, ...

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