Emplois fictifs : Betrand Delanoë justifie son accord avec Jacques Chirac

Bertrand Delanoë, maire socialiste de Paris, défend son accord avec Jacques Chirac. Il a déclaré que "ce qui m'importe, c'est que la vérité soit établie, que les faits soient reconnus et que les réparations auxquelles les Parisiens ont droit soient reçues".

Le maire socialiste de Paris Bertrand Delanoë a défendu samedi l'accord avec Jacques Chirac prévoyant le remboursement à la municipalité du coût des emplois fictifs reprochés à l'ex-chef de l'Etat et maire de la capitale.  Le protocole d'indemnisation, qui doit encore être voté au conseil de Paris, prévoit le paiement de 2,2 millions d'euros correspondant au préjudice, intérêts et frais de justice.

Jacques Chirac devrait en échange pouvoir comparaître plus serein à son procès pour ces emplois présumés fictifs. La ville de Paris retirant sa constitution de partie civile, il se retrouverait sans adversaire ni accusation au tribunal, le parquet ayant de son côté indiqué qu'il demanderait la relaxe.  Le procès de Jacques Chirac , redevenu un justiciable ordinaire à la fin de son second mandat en mai 2007, devrait avoir lieu fin 2010 ou début 2011.

"Je ne confonds pas justice et vengeance", a déclaré Bertrand Delanoë, répondant sur I>Télé aux critiques d'une partie de la gauche concernant cet accord. "Ce qui m'importe, c'est que la vérité soit établie, que les faits soient reconnus et que les réparations auxquelles les Parisiens ont droit soient reçues", a-t-il ajouté.

"FAUTE POLITIQUE"

Les Verts, qui participent à la majorité municipale et sont à l'origine des poursuites, dénoncent vivement cette décision. "C'est un mauvais 'deal' au très haut niveau qui traduit une fois encore un mépris de la justice", déplore Eva Joly, possible candidate des Verts à la présidentielle de 2012, samedi dans Libération "A mes yeux, c'est une faute politique", ajoute l'ancienne juge d'instruction. "Les grands perdants dans cette histoire sont les Parisiens, qui vont payer deux fois, la première avec les fonds détournés et maintenant avec l'argent reversé."

Le protocole d'indemnisation révélé mercredi par le Canard enchaîné prévoirait en effet que l'UMP verse 1,65 million d'euros à la municipalité, et Jacques Chirac 550.000. Ni le parti de Nicolas Sarkozy ni l'entourage de Jacques Chirac n'ont confirmé cette répartition.

Selon la Commission nationale des comptes des campagne et des financements politiques, les deux-tiers des recettes de l'UMP en 2008 venaient du financement par l'Etat. Jean-Pierre Mignard, avocat de la mairie de Paris, a pour sa part précisé à Libération que "nous sommes ignorants de la manière dont Jacques Chirac et l'UMP se répartissent les sommes". 

Le député UMP Lionnel Luca a demandé vendredi que les militants du parti présidentiel puissent se prononcer. "Il va de soi que si cette participation de l'UMP à cet 'arrangement' devait se confirmer, il ne pourrait s'effectuer qu'après l'avis de ses membres", a-t-il déclaré.

Selon le député des Alpes-Maritimes, l'UMP ne doit pas valider l'accord car "cette affaire judiciaire ne la concerne pas puisqu'il n'y avait pas d'UMP avant 1995", quand Jacques Chirac était maire de Paris. "Une mise au point rapide de la part des responsables de l'UMP est nécessaire et indispensable", a-t-il ajouté.

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