La France ne veut pas suspendre Schengen... mais

"La France ne veut pas suspendre Schengen" mais souhaite réviser les clauses de sauvegarde de ces accords européens pour faire face à un afflux exceptionnel de migrants, a déclaré dimanche le conseiller spécial de Nicolas Sarkozy, Henri Guaino.
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" C'est une position raisonnable, qui n'a rien d'anti-européen", a assuré le conseiller spécial de Nicolas Sarkozy Henri Guaino dans le cadre de l'émission "Dimanche soir politique" associant i-Télé, France Inter, Le Monde et Dailymotion. "La France ne veut pas suspendre Schengen", a-t-il souligné. Mais "le principe de la libre circulation ne signifie pas que l'Union européenne renonce à protéger ses frontières" externes. "Il y a déjà dans Schengen des clauses de sauvegarde qui ne s'appliquent pas toujours très bien à toutes les situations. Ce que demande la France, c'est qu'on revoie les clauses de sauvegarde de façon à ce qu'on puisse, dans des situations particulières, établir des contrôles aux frontières nationales un peu plus importants", a-t-il expliqué. "La France n'a pas envoyé de signal. Il y a eu une expression qui était peut-être un peu rapide sur ce sujet, qui a été surinterprétée", a concédé Henri Guaino.

"C'est une question de bon sens. D'abord, on ne peut pas accueillir tout le monde, deuxièmement, les révolutions des pays du Sud ont libéré les peuples. L'enjeu, c'est de les aider à se développer, les aider à trouver le chemin de la démocratie, ce n'est pas de les vider de leurs forces vives", a-t-il expliqué. Le sujet sera discuté "sereinement et tranquillement" lors du 29e sommet franco-italien mardi à Rome, a-t-il précisé. "Je pense que tout va finir par s'arranger", a-t-il poursuivi, tout en adressant implicitement un avertissement aux autorités italiennes. "L'espace Schengen ne signifie pas que chacun fait ce qu'il veut et se débarrasse de ses problèmes sur les autres", a-t-il par ailleurs averti. "L'Europe ne peut se faire que si chacun y met du sien". 

Les accords de Schengen garantissent la liberté de circulation des personnes entre les 25 Etats européens signataires. L'arrivée massive de clandestins tunisiens et libyens via l'Italie a conduit les autorités françaises à demander un renforcement de ces mécanismes européens, qu'elles jugent aujourd'hui "déficients". L'article 2.2 des accords permet de rétablir de façon temporaire un contrôle des personnes à ses frontières ou dans certaines régions d'un pays pour des raisons d'ordre public ou de sécurité, comme ce fut le cas lors de sommets du G8 ou lors de la Coupe du monde de football de 2006, en Allemagne. Cette clause est toutefois d'application très limitée dans le temps et géographiquement.

Commentaire 1
à écrit le 16/05/2011 à 6:48
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Schengen est le symbole même du mondialisme sauvage qui est aujourd'hui largement remis en cause par tous les pays de la zone euro et au-delà. Les évènements qui vont suivre l' affaire DSK vont se précipiter dans les jours et le semaines qui viennent...

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