Volonté de croissance

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Le sommet franco-allemand qui s'est tenu ce mardi à Paris à l'initiative de Nicolas Sarkozy n'aura pas déçu les sceptiques. On a beau fouiller dans le panier de mesurettes proposées à l'issue de la réunion, rien qui ne donne le sentiment qu'on puisse endiguer la crise de la dette ou échapper à une nouvelle récession. Inscrire d'une belle plume la règle d'or dans nos constitutions ou ressortir du chapeau la « taxe Tobin » semblent dérisoires face à l'ampleur des problèmes posés. Pourtant, nos dirigeants étaient prévenus. Même Christine Lagarde, jadis sévère gardienne de la rigueur, s'inquiétait dans une tribune publiée aujourd'hui des politiques d'austérité et leur préfère désormais une politique de croissance. L'air de Washington est probablement plus enivrant que celui de Bercy. Même les Anglais changent sous l'effet de la panique et sont nombreux à réclamer une plus grande intégration économique européenne ! Même les exportateurs allemands supplient la chancelière de fléchir sur la création d'obligations européennes. Oui, l'idée fédéraliste progresse. Mais pas la bonne. La coordination des politiques économiques proposées est l'harmonisation de l'austérité. Les bonnes règles de gouvernance sont celle du tour de vis. Bref, un fédéralisme de la rigueur. On ne pouvait envoyer pire message le jour de l'annonce d'une croissance zéro en Allemagne. La réponse politique tant attendue est celle d'une politique de relance : renflouer le système financier en recapitalisant les banques, réinventer une industrie et un modèle économique pour l'Europe, restructurer massivement les dettes européennes et, tant qu'on y est, réformer le système monétaire international basé aujourd'hui sur le dollar. Oui, pour sortir de cette crise, le fédéralisme est une bonne piste. Mais un fédéralisme de croissance, pas d'austérité. jrosselin@latribune

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