Alerte rouge sur le déficit abyssal de la sécu

La Cour des Comptes pointe le niveau historique du déficit en 2010, à près de 30 milliards d'euros, et le gonflement de la dette sociale qui atteint 136,2 milliards.
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C'est un véritable cri d'alarme que Didier Migaud a poussé jeudi, en présentant le rapport annuel de la Cour des Comptes sur la Sécurité sociale. « Jamais le déficit de la Sécurité sociale n'a atteint un niveau aussi élevé qu'en 2010 », a indiqué le premier président. Avant de poursuivre : « à 29,8 milliards, le déficit des régimes de base et du fonds de solidarité vieillesse (FSV) a un caractère historique, il a triplé en deux ans ». Et si les difficultés économiques expliquent pour partie le trou de la Sécu, elle n'est pas seule responsable. Selon la Cour, « pour le seul régime général, qui concentre l'essentiel de difficultés, la crise n'explique qu'un peu moins de la moitié du déficit global ».

Autre situation alarmante pointée par les Sages de la rue Cambon : l'accumulation des déficits qui fait gonfler la dette sociale. Fin 2010, celle-ci a atteint 136,2 milliards d'euros. « La dégradation sans précédent des comptes et l'accumulation des déficits conduisent à entretenir une spirale de la dette sociale, particulièrement dangereuse pour la légitimité et la pérennité même de notre protection sociale.

« Anomalies »

« Comme le déficit qui en est à l'origine, la dette sociale est elle aussi une anomalie », martèle le président. Et si la cour note que les comptes 2011 devraient être en amélioration par rapport aux prévisions en raison de la bonne tenue des cotisations sociales et du fait que le gouvernement a annoncé des recettes supplémentaires dont bénéficiera majoritairement la Sécu (environ 6,5 milliards d'euros), elle reste inquiète. Notamment en raison de perspectives économiques peu favorables. C'est pourquoi elle recommande « de revenir à l'équilibre, selon un calendrier rapproché » et préconise « d'intensifier la maîtrise des dépenses sociales, notamment d'assurance maladie » et « d'augmenter les recettes en agissant prioritairement sur les niches sociales ». Dans le collimateur de la Cour, figurent en tête les dépenses d'assurance maladie. Tout particulièrement les dépenses de médicaments dont la « maîtrise est un enjeu considérable ». Epinglée également la recomposition de l'offre de soins qui doit « porter sur l'hôpital (...), dont les marges de progrès sont considérables ».

Commentaires 11
à écrit le 09/09/2011 à 15:42
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Bonjour à toutes & à tous . Comment faire pour obtenir le détail COMPLET !!! des recettes et dépenses ???? Et de plus leur répatition ?? Merci .

le 10/09/2011 à 17:05
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Aucune analyse sérieuse n'est faite de ce déficit et donc il n'y a aucune chance de l'améliorer. Il existe pourtant des outils pour arriver à un plan d'actions correctives mais les politiques ne connaissent pas ces outils et n'ont aucun savoir-faire ...

à écrit le 09/09/2011 à 11:55
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Diminution des remboursements, augmentation des cotisations ( mutuelle, vous allez voir !), augmentation des bénéficiaires des " CMU, de l'AME, de l'ATA, etc, et du RSA ... chercher l'erreur !

le 09/09/2011 à 12:24
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pas la peine de chercher, mon cher, vous venez de nous l'enoncer tout simplement!

à écrit le 09/09/2011 à 11:05
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C'est à des "petits détails" comme ceux là que l'on voit la vraie volonté politique. ce gouvernement n'a pris que des mesurettes injustes pour essayer de règler le pb du déficit. résultat celui ci a doublé en 2 ans. tout cela parce qu'il n'y aucune v...

à écrit le 09/09/2011 à 7:16
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pour economiser sans reduire les prestations il y a une solution simple fusionner toutes les caisses qui servent principalement a payer des directeurs et etats majors de parasites . Alors que toutes les caisses fournissent les memes prestations pouqu...

le 10/09/2011 à 16:59
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en effet, notre devise imposée ne comporte-t-elle pas le terme "égalité" ?

à écrit le 09/09/2011 à 6:25
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Et si, au lieu d' augmenter toujours plus les recettes, on essayait de contrôler les dépenses ? Par exemple en contrôlant la réalité du besoin des cures thermales, la justification des arrêts de travail avec déconventionnement des médecins complaisan...

le 09/09/2011 à 9:12
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et tellement plus mon ami !

le 22/09/2011 à 7:57
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Effectivement, le controle des dépenses afin de les faire diminuer est primordial car sans controle, les dépenses restent constantes voire augmentent alors que les recettes dépendent de l'emploi salarié sur lequel sont assises encore aujourd'hui la m...

le 22/09/2011 à 12:21
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tout à fait rien que controler le degre des "urgences" qui se présentent aux "urgences" juste pour ne pas avoir a payer le medecin

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