Facebook renforce sa prédominance sur le Net

Le réseau social lance son service de musique, renforce sa position sur l'actualité et attaque Twitter sur son terrain. Son objectif : s'imposer comme un point de passage obligé sur la Toile.
La Tribune Infographie/BHEDOUIN

La situation est paradoxale. Aux États-Unis et en Europe, le géant du Net Google fait face aux autorités de la concurrence, qui le soupçonnent d'abus de position dominante. Alors que le moteur de recherche fait l'objet de critiques récurrentes sur son caractère monopolistique, un autre géant est en train de prendre des positions au moins aussi fortes : Facebook. Le réseau social devient un point de passage incontournable sur la Toile. Ses 750 millions de membres passent par le réseau social pour nouer et entretenir des relations, mais aussi pour s'informer et se divertir. Une évolution qu'a bien compris son président Mark Zuckerberg, comme en témoignent les annonces faites lors du forum Développeurs jeudi. Facebook a ainsi donné le coup d'envoi à Facebook Music. Le service de musique, réalisé en partenariat avec 5 gros sites de « streaming », dont Spotify, Deezer, et l'Américain Rhapsody est d'abord lancé dans 6 pays, dont les États-Unis, la France et la Grande Bretagne. Pour Mark Zuckeberg, les internautes n'aiment rien tant que partager leurs goûts en matière de musique, de cinéma et de culture. De cette manière, Facebook compte en apprendre encore plus sur leurs goûts et couleurs et ainsi valoriser au mieux ses revenus publicitaires. En revanche, les sites de streaming conserveront l'intégralité des revenus issus des abonnements.

Ces partenariats sont une illustration du modèle poussé par Facebook qui consiste à proposer des services développés par des tiers. Selon une étude de Maryland University, cet écosystème a permis de créer entre 182.000 et 235.000 emplois, et d'injecter 15,7 milliards de dollars supplémentaires dans l'économie américaine. Cette politique constitue toutefois un danger pour Facebook : les internautes risquent de considérer que cette profusion d'applications est finalement trop intrusive. Preuve en est que l'effet réseau ne marche pas à tous les coups, Facebook a déjà connu des échecs, par exemple dans le commerce en ligne. Après seulement quatre mois, il a renoncé fin août à Facebook Deals, un service d'achats groupés, concurrent de Groupon.

Le réseau social va par ailleurs poursuivre le développement de sa plate-forme afin de faciliter son utilisation par les internautes. S'inspirant de son nouveau concurrent Google+, le réseau social de Google, Facebook propose désormais de trier ses contacts par catégorie (famille, amis, professionnels...). Surtout, Facebook a pris acte de l'importance croissance de l'actualité sur la Toile pour ses membres. Marchant sur les plates-bandes du site de minimessages Twitter, il donne aussi la possibilité de « s'abonner » (gratuitement) aux profils de « journalistes, artistes ou hommes politiques ». Comme sur Twitter, les membres peuvent désormais accéder aux messages publiés par un ensemble de leaders d'opinion, sans avoir besoin d'obtenir la permission d'accéder à leur profil, alors qu'il s'agit là d'une règle fondatrice sur Facebook. Attendue au deuxième semestre 2012, l'introduction en Bourse pourrait valoriser Facebook 75 milliards de dollars (le chiffre était monté jusqu'à 100 milliards !), selon les échanges sur le marché gris.

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