Les banques ne se bousculent pas au guichet de la BCE

Malgré la crise, seules 181 banques de la zone euro ont participé à l'adjudication exceptionnelle sur douze mois de la BCE pour une demande limitée à 56,9 milliards d'euros.
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À l'issue de sa dernière réunion, le 6 octobre, la Banque centrale européenne dont le conseil était présidé pour la dernière fois par Jean-Claude Trichet, avait annoncé un bouquet final d'aides aux banques tout à fait exceptionnel. Parmi les mesures phares figurait l'exhumation de deux opérations de refinancement à long terme, mises en sommeil en décembre 2009. La première d'entre elles, l'opération à douze mois se déroulait mercredi, la seconde portant sur une maturité encore inédite de treize mois devant avoir lieu le 22 novembre. Surprise, surprise : la demande n'a pas été au rendez-vous. Les banques de la zone euro - elles n'ont été que 181 à participer à l'adjudication - auxquelles la BCE proposait une quantité illimitée de liquidités au taux fixe de 1,5 % - le niveau de son taux directeur après les deux tours de vis monétaires intervenus depuis avril - n'ont finalement demandé que 56,9 milliards d'euros. C'est une preuve, s'il en était besoin, que la crise de liquidités qui se serait abattue sur les établissements bancaires, à nouveau suspicieux les uns envers les autres dans le contexte de crise aiguë de la dette souveraine, n'est en rien comparable à celle de 2008?2009 qui avait suivi la faillite retentissante de Lehman Brothers. À l'époque, alors que le marché interbancaire était au bord de l'asphyxie, les banques avaient pris d'assaut le guichet de la BCE ouvert à trois reprises pour des opérations de même durée. En juin 2009, lors de la première opération de refinancement à un an, la demande avait atteint le record de 442 milliards d'euros. L'opération de septembre avait porté sur 75 milliards d'euros et la dernière, en décembre, sur 96,9 milliards.

Unique interlocuteur

Les banques ne se sont même pas reportées sur l'opération à trois mois que proposait conjointement la BCE mercredi, qui fait partie de ses adjudications mensuelles de routine. La demande a été limitée à 44,6 milliards d'euros. Quant à l'adjudication hebdomadaire en dollars rouverte par la BCE pour faciliter les transactions des banques de la zone euro aux États-Unis, elle n'a attiré qu'un unique interlocuteur, pour un montant de 500 millions de dollars. Il serait néanmoins illusoire d'y voir un signe réel d'apaisement des tensions, même si les conditions de fonctionnement du marché interbancaire sont plus fluides qu'il y a deux ans. Car la BCE s'est engagée au début du mois à fournir des liquidités à bon compte en quantités illimitées tant que persisteront les tensions. Laquelle BCE constate que jour après jour les banques vont parquer auprès d'elle de très abondantes quantités de liquidités qu'elles ne veulent pas prêter à leurs voisines.

Ajoutons que si les établissements bancaires ne se sont pas précipités sur les financements offerts à bon compte par la BCE, c'est aussi qu'ils tablent sur une baisse des taux. Sur les 70 économistes interrogés par l'agence Reuters, les deux tiers prédisent un assouplissement monétaire pour décembre, 11 d'entre eux le pronostiquant même pour le 3 novembre.

Commentaire 1
à écrit le 03/11/2011 à 14:58
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Bien joué pour les 11 !

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