Découvrez les deux Français médaillés en mathématiques

La médaille Fields, considérée comme le "Nobel des mathématiques", a été décernée jeudi à deux Français, Cédric Villani (photo) et Ngo Bao Chau.

La médaille Fields, considérée comme le "Nobel des mathématiques" et remise tous les quatre ans à des chercheurs âgés de moins de 40 ans, a été décernée jeudi à deux Français, Cédric Villani (photo), 36 ans, et Ngo Bao Chau, 38 ans, d'origine vietnamienne, ainsi qu'à l'Israélien Elon Lindenstrauss et au Russo-suédois Stanislav Smirnov.

L'Union mathématique internationale (IMU) décerne la médaille Fields tous les quatre ans depuis 1936. La légende veut qu'il n'existe pas de prix Nobel de mathématique en raison d'une relation entre un mathématicien et la femme d'Alfred Nobel qui aurait beaucoup irritée ce dernier... à ceci près qu'Alfred Nobel n'a jamais été marié.

Les prix ont été remis en Inde aux lauréats par le président du pays Pratibha Patil lors de l'ouverture du Congrès international des mathématiciens (CIM) 2010 qui réunit plus de 3.000 mathématiciens du monde entier jusqu'au 27 août à Hyderabad, dans le sud.

Cédric Villani est directeur de l'Institut Henri Poincaré (IHP) à Paris depuis juillet 2009 et professeur à l'Ecole normale supérieure de Lyon. Il est récompensé pour ses travaux sur "l'amortissement de Landau" et l'équation de Boltzmann, physicien et mathématicien autrichien de la fin du XIXe siècle. Ses recherches qui portent sur le gaz et les plasmas peuvent avoir des applications industrielles majeures, par exemple dans l'aéronautique ou l'énergie, notamment dans la fusion, au centre du projet international controversé de réacteur nucléaire du futur, Iter.

Ngo Bao Chau a, lui, réalisé en 2008 la démonstration en 150 pages du "Lemme fondamental", hypothèse formulée en 1987. Selon le magazine Times, il s'agit  "d'une des dix plus belles découvertes scientifiques de l'année" comme le rappelle l'université de Paris-Sud dans un communiqué. Un lemme est un petit théorème de nature technique ; le mot "fondamental" se rapporte au rôle qu'il joue dans un domaine bien délimité des mathématiques. Il existe un certain nombre de lemmes fondamentaux. Il s'agit ici de celui de la théorie dite d'endoscopie automorphe [1] . Ce nom délimite un champ de recherche à l'intérieur d'une très vaste perspective. Robert Langlands en a énoncé les prémices dans une lettre à André Weil, datée de 1967. Son objectif était d'établir un lien entre la théorie des nombres, l'analyse et la géométrie algébrique. Il a énoncé deux conjectures, appelées la « correspondance » et la « fonctorialité », qui organisent et structurent autant l'objet central de la théorie moderne des nombres - les représentations du groupe de Galois -, que des objets de nature analytique, inventées par Henri Poincaré - les formes automorphes.

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