L'industrie attend son sauveur !

Le Groupement des fédérations industrielles (GFI) se désespère du discours misérabiliste des principaux candidats à l'élection présidentielle sur l'industrie. Ils réclament de leur part une vision stratégique.
Copyright Reuters

« Nous ne sommes pas malades ! Les principaux candidats à l'élection présidentielle doivent arrêter d'évoquer l'industrie avec des airs de condescendance. Certes, le secteur manufacturier panse encore les plaies de 2008-2009. Mais il a besoin d'un élan, d'un souffle, d'une vision stratégique, pas de pansements », a expliqué jeudi Pierre Gattaz, le président du Groupement des fédérations industrielles (GFI).

Pas de discours mobilisateurs

Décrypté par l'organisation, les intentions en faveur de l'industrie de Nicolas Sarkozy, François Hollande et de François Bayrou ressemblent en effet plus à des oraisons funèbres qu'à des discours mobilisateurs. Désindustrialisation, délocalisation, déclin sont les termes les plus couramment utilisés par les candidats à l'Elysée.

Pour faire évoluer les choses, à une semaine de l'Industrie qui se déroulera du 19 au 25 mars avec plus de 2.000 manifestations à travers la France pour redorer le blason de l'industrie dans les esprits des scolaires et des étudiants, le GFI répète ses les mesures qu'il conviendrait de prendre pour relancer le secteur. Un secteur qui emploie plus de 3 millions de personnes et représente 85% de la recherche & développement privée et 85% des exportations.

A long terme, sur la période 2016-2017, le GFI réclame une pérennisation des travaux de la Conférence nationale de l'industrie (CNI) qui élabore la future politique industrielle de la France. Des mesures en faveur de la compétitivité hors-coût, portant sur l'innovation, l'internationalisation et la qualité, sont aussi souhaitées

Valoriser les filières techniques

A moyen terme, à l'horizon 2014-2015, les industriels veulent sanctuariser le crédit impôt recherche (CIR) et la création du crédit impôt innovation qui permettrait d'aider au financement de la mise sur le marché du produit de la R&D. Il pourrait par exemple financer le prototypage. Le GFI réclame aussi la mise en place d'un nouveau pacte social responsable pour développer et repositionner les compétences. « En Allemagne, intégrer l'industrie est une chance. Ce n'est pas le cas en France. Il est donc urgent de valoriser réellement les filières techniques », explique Pierre Gattaz. La flexibilisation et la sécurisation du marché du travail sont aussi portées.

Enfin, à court terme, en 2012 et 2013, les industriels souhaitent que le prochain gouvernement aille plus loin que la TVA sociale déjà décidée lors de la mandature actuelle. « Il faut un choc de compétitivité-coût encore plus important pour transférer, non pas 13,5 milliards d'euros de charges sociales pesant sur le travail vers un mix fiscal TVA/CSG, mais 30 à 40 milliards d'euros », poursuit Pierre Gattaz.

Une attitude "lâche"

Il réclame également des efforts en terme de réduction des dépenses publiques, de simplification administrative et réglementaire pour que les entreprises puissent se développer dans un environnement stable et apaisé. « La campagne actuelle est une campagne fiscale. Chaque jour, un des principaux candidats propose une nouvelle mesure fiscale, touchant la plupart du temps les entreprises. Quel mauvais signal pour les industriels ? Ils feraient mieux de réfléchir aux moyens de réduire les dépenses de l'Etat. Penser que seul l'impôt peut permettre de rééquilibrer nos comptes est une attitude lâche", martèle Pierre Gattaz. Les candidats n'ont plus que quelques semaines pour avoir une véritable vision stratégique en faveur de l'industrie.

« Au regard de son poids dans l'économie, il est en effet urgent de soutenir une industrie qui commence à sortir la tête de l'eau. Certes, elle est encore fragile, en témoigne le faible niveau du taux de marge et le recul continu des parts de marché en France et à l'international. Mais quelques signaux positifs ont déjà été observés comme le redressement récent de la production et la remontée des anticipations de l'investissement », observe Denis Ferrand au COE-Rexecode.


 

Commentaires 9
à écrit le 15/03/2012 à 20:25
Signaler
«En Allemagne, intégrer l'industrie est une chance. Ce n'est pas le cas en France. Il est donc urgent de valoriser réellement les filières techniques »: bla-bla-bla. Tant qu'un ingénieur de haut niveau avec 15 ans de métier, qui bosse 50H hebdo, qui ...

le 16/03/2012 à 16:33
Signaler
Vous avez parfaitement résumé la situation.

à écrit le 15/03/2012 à 20:24
Signaler
«En Allemagne, intégrer l'industrie est une chance. Ce n'est pas le cas en France. Il est donc urgent de valoriser réellement les filières techniques »: bla-bla-bla. Tant qu'un ingénieur de haut niveau avec 15 ans de métier, qui bosse 50H hebdo, qui ...

à écrit le 15/03/2012 à 16:10
Signaler
Cet article fournit l'occasion de s'interroger sur un cas d'école qui fait figure de parangon en termes de rétention d'informations et d'échecs du "made in France" La webradio indépendante AWI propose en effet depuis plusieurs années la mise au point...

le 15/03/2012 à 16:46
Signaler
Il faut trouver le bon intervenant,et à chaque élection on change les personnes interessées.c'est le parcours du combatant et des années de perdues.ces personnes veulent se faire moussées et ne sont pas toujours honnêtes.résultat j'ai abandonné.

à écrit le 15/03/2012 à 15:30
Signaler
depuis1973,notre industrie,se meure,et aucun politique,aucun syndicaliste,aucun grand groupe,n'a écouté,relevé les défis. La délocalisation par contre a fait sa carriére. mais quand on voit les réactions actuelles du monde du travail,faut-il s'en é...

à écrit le 15/03/2012 à 15:15
Signaler
Au vu de la quasi inexistence de propositions concrètes accompagnées de véritables plans de soutien, en dehors des quelques élucubrations entendues ou autres gesticulations constatées sur le sujet de divers candidats à l?élection. J'ai malheureusemen...

à écrit le 15/03/2012 à 15:06
Signaler
Aucun des candidats n'a été chef d'entreprise; au mieux, ils ont été associés - dirigeants de cabinets d'avocats (N.Sarkozy, D. De Villepin) ou de TPI (F.Bayrou). Ce ne sont pas avec de tels CV que le GFI aura une quelconque chance d'être entendu.......

à écrit le 15/03/2012 à 14:46
Signaler
Aucun des candidats n'a jamais dirigé une entreprise,ils ne prendront jamais de décisions réalistes et faisables.ILS NE SAVENT PAS.

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.