La Finlande réservée sur l'intérêt de renforcer le Fonds de secours européen

La Finlande s'est dit samedi "sceptique" sur l'intérêt d'accroître la taille du FESF, contrairement aux exhortations de la Banque centrale européenne et de la Commission européenne.
Le Premier ministre finlandais Jyrki Katainen "sceptique" quant à l'intérêt dune augmentation du FESF.Copyright Reuters

 La Finlande s'est dit "sceptique" samedi sur l'intérêt d'augmenter le FESF, le Fonds de secours temporaire de la zone euro, malgré les appels du pied de la Commission européenne et de la BCE (Banque centrale européenne) afin de prévenir une nouvelle aggravation de la crise de la dette dans la zone euro. "Le gouvernement finlandais n'a pas encore décidé de sa ligne politique" sur ce sujet, "mais nous sommes un peu sceptiques concernant la taille que devrait avoir le Fonds de secours", a déclaré le Premier ministre finlandais Jyrki Katainen, samedi, en marge d'une réunion avec plusieurs responsables européens à Sarriselkä. "Nous avons déjà décidé que le MES (le Mécanisme européen de stabilité, autrement dit le Fonds de secours permanent) devrait débuter un peu plus tôt que prévu (en juillet) et devrait être capitalisé plus vite qu'anticipé", a-t-il ajouté devant la presse, s'interrogeant du coup sur la nécessité d'aller au-delà et d'accroître les ressources du "pare-feu" financier.

Helsinki et Berlin réticentes

La question est un sujet politiquement très sensible en Finlande, où l'aide apportée aux pays fragiles suscite la controverse. Helsinki compte avec Berlin parmi les capitales les plus réticentes à faire un effort supplémentaire. Or, un consensus de la zone euro est nécessaire pour aller de l'avant. La BCE a appelé Helsinki et Berlin à ne pas se relâcher, malgré le regain de tonus des marchés financiers. "La position de la BCE est claire, nous pensons que, même si la crise (de la dette) s'est un peu apaisée à présent, il est nécessaire d'accroître le pare-feu européen afin que nos partenaires internationaux au G20 fassent aussi un effort, lequel pourrait être décidé lors de la réunion de printemps du Fonds monétaire international" en avril, a déclaré l'un des dirigeants de la BCE, l'Allemand Jörg Asmussen, présent à la réunion. "Nous avons besoin que tous les partenaires jouent le jeu", a-t-il insisté.

Olli Rehn "confiant" dans la conclusion d'un accord

La Commission européenne, elle aussi, défend cette ligne depuis des mois. Le commissaire aux Affaires économiques et monétaires, Olli Rehn, a appelé "à ne pas se relâcher". "La récession de l'économie européenne est pour le moment modérée mais cela pourrait être de courte durée", a-t-il averti. Il a donc appelé à finir le travail et "à compléter la réponse globale à la crise en renforçant le pare-feu financier de la zone euro". Olli Rehn s'est dit "confiant", malgré les difficultés avec la Finlande et l'Allemagne, dans le fait qu'un accord pourra être trouvé lors d'une réunion des ministres des Finances de la zone euro, prévue à Copenhague les 30 et 31 mars.

Un effort des Européens, condition sine qua non d'une aide accrue du FMI

Pour mémoire, le MES doit être doté d'une capacité de prêts de 500 milliards d'euros. Il doit fonctionner pendant un an au moins, en parallèle avec le FESF mis sur pied en mai 2010. Si rien n'est fait d'ici juillet, il est prévu que les prêts déjà octroyés ou promis par le FESF, sit 192 milliards d'euros environ, soient défalqués du MES à partir de juillet, ce qui limiterait la puissance du pare-feu de la zone euro à quelque 308 milliards d'euros. Or le FMI a fait d'un effort accru des Européens dans ce domaine une condition sine qua non pour pouvoir augmenter ses propres ressources et disposer ainsi d'une plus forte réserve financière afin de venir en aide aux pays de la zone euro.

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