Taxe sur les transactions financières : l'Allemagne ne lâche pas le morceau

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Le débat autour de l'instauration d'une taxe sur les transactions financières en Europe, qui semblait dans l'impasse, a été relancé après une proposition allemande de procéder par étapes pour tenter de convaincre les plus récalcitrants parmi les 27. Le sujet a été largement abordé samedi par les ministres des Finances de l'UE réunis à Copenhague. La veille, le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble, l'un des principaux promoteurs de cette taxe, leur a présenté un document dans l'optique de parvenir à un consensus.
L'exécutif européen avait présenté en septembre 2011 un projet de taxe sur les transactions financières pour toute l'Union européenne. Les taux retenus étaient de 0,1% sur les actions et les obligations et de 0,01% sur les autres produits financiers.Neuf pays, dont l'Allemagne et la France, défendent son instauration.

La Grande Bretagne farouchement opposée

Mais d'autres comme la Grande-Bretagne y sont opposés car ils craignent qu'elle ne favorise la délocalisation d'activités financières. Le document allemand "propose une étape intermédiaire" qui consisterait à "s'inspirer du droit de timbre britannique", une taxe prélevée sur certains transferts d'actions, ainsi que de la toute récente "taxe française sur les transactions financières", qui s'appliquera principalement aux actions des sociétés françaises dont la capitalisation dépasse un milliard d'euros. La solution proposée par l'Allemagne "entraînerait une taxe sur toutes les transactions impliquant des actions de sociétés cotées en Bourse", mais "ne marquerait pas la fin des négociations" en vue d'une taxe qui s'appliquerait aux obligations et aux produits dérivés.
Cette proposition a été bien accueillie par le ministre français des Finances, François Baroin. Elle "est sage, elle est soutenue. Il faut que nous avancions" dans ce dossier, a-t-il dit en marge de la réunion.

Recherche d'alternatives

La ministre danoise des Finances, Margrethe Vestager, a elle souligné à la fin de la réunion de samedi que c'était dans la recherche d'"alternatives" que son pays entendait prioritairement diriger les discussions, car "c'est là que l'atmosphère est la plus constructive".
Le ministre suédois des Finances, Anders Borg, dont le pays est l'un des plus réticents à imposer une telle taxe après une expérience malheureuse dans les années 1980, a carrément estimé qu'il serait "préférable d'abandonner la proposition de la Commission et de trouver une solution pragmatique", jugeant que se contenter d'un droit de timbre serait "moins coûteux pour l'économie et n'aurait pas d'effet négatif sur les marchés financiers". "Le Royaume-Uni est toujours très réticent à l'idée d'une taxe sur les transactions financière quelle qu'elle soit, mais il applique un droit de timbre, donc coordonner la taxation est quelque chose d'envisageable", a souligné M. Borg.

Réguler les agences de notation

La réunion de samedi a par ailleurs permis aux 27 d'échanger leurs points de vue sur une future proposition de la Commission européenne concernant la résolution des crises bancaires, et sur la régulation des agences de notation.Sur ce dernier sujet, des désaccords persistent entre Etats sur la proposition d'imposer une rotation entre agences. "Le marché des agences de notation est très réduit, il faut donc s'assurer que la rotation puisse réellement fonctionner", a expliqué Mme Vestager.

Commentaires 11
à écrit le 02/04/2012 à 14:29
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Une telle taxe ne pénalisera que les petits porteurs, les "grosses mains" ne connaissant pas les frontières et disposant de bien d'autres moyens pour y échapper (dont les dérivés et le marché dit "opaque"). Mettre tous les spéculateurs dans le même s...

à écrit le 02/04/2012 à 11:11
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Avant qu'ils ne se mettent d'accord pour quoique ce soit qui pourrait rétablir un peu d'équilibre entre la finance et l'économie, l'UE aura sombré dans le chaos. Allez, la reprise est là, de toute façon !!!!

à écrit le 02/04/2012 à 1:18
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0,1% par étape.... Mdr

à écrit le 01/04/2012 à 15:06
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C'est complètement con de penser ainsi . Ou va le monde !

à écrit le 01/04/2012 à 14:49
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Pour O,1% de taxation,c'est le bordel. Tout le monde reverait d'etre taxe a ce niveau la. A cote de cette taxation il faudrait prevoir un volet pour empecher que les marches financiers repercutent cette hausse sur les particuliers et les etats

le 01/04/2012 à 18:12
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Rb, vous n'avez pas compris pourquoi les "marchés" s'opposent à cette ridicule taxe. Déjà, votre "répercution" de 0,1% ne pèserait pas grand-chose. MAIS, c'est surtout que les transactions seraient CIRCONSTANCIEES. Soit, plus rien en shadow-banking d...

le 01/04/2012 à 19:48
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c'est quoi le shadow-banking ?

le 01/04/2012 à 20:04
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Les marchés financiers? si vous parlez des intermédiaires qui passent des ordres en bourse ils le font toujours pour des clients: banques, particuliers, états, compagnies d' assurance, et qui sont les clients des banques et assurances ? vous ne pense...

le 02/04/2012 à 8:37
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@au precedent comment qui utilise mon pseudo: Merci de ne pas utiliser mon pseudo. Ca permet la transparence des propos et evite d'avoir l'impression d'etre a la maternelle

à écrit le 01/04/2012 à 11:18
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Une politique à 27...?? Seuls 17 pays sont à l'Euro (soit la plus riche zone économique au monde). Les autres n'ont AUCUN intérêt à aider l'Euro dans l'histoire, et, bien au contraire... la plomber.

à écrit le 01/04/2012 à 11:18
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Une politique à 27...?? Seuls 17 pays sont à l'Euro (soit la plus riche zone économique au monde). Les autres n'ont AUCUN intérêt à aider l'Euro dans l'histoire, et, bien au contraire... la plomber.

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