L'économie est-elle encore un bon thème de campagne ?

L'économie sera à nouveau au centre des débats jusqu'au 6 mai. Sur ce terrain, la compatibilité des programmes des deux finalistes avec ceux de leurs principaux adversaires du premier tour n'est pas si évidente. C'est le moins que l'on puisse dire.
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Le compte à rebours est lancé. A moins de deux semaines du second tour des élections présidentielles, la bataille s'annonce rude. Pour les deux candidats encore en course, Nicolas Sarkozy et François Hollande, l?objectif est simple et double : convaincre les abstentionnistes de revenir dans les isoloirs afin qu?ils votent pour eux et attirer dans leur giron les électeurs qui ont accordé leurs voix à Marine Le Pen, Jean-Luc Mélenchon et François Bayrou ce dimanche. Certes, l?économie ne sera pas le seul thème abordé par les deux candidats encore en lice. L?Europe, la sécurité, le développement durable devraient en effet occuper une bonne place dans le débat ou les débats(à distance et en face à face) qui les opposeront bientôt.
Mais parce que l?économie touche à la plupart des préoccupations majeures des Français comme le pouvoir d?achat, l?emploi, la terrible dette publique et que de son dynamisme dépend l?action publique en faveur de la santé et du logement - entre autres -, la compatibilité en la matière des programmes des candidats de l?UMP et du PS avec ceux qui furent jusqu?à dimanche portés par les autres prétendants à l?Elysée peut peser lourd dans la balance.


La question du retour au franc ne se pose pas pour les deux finalistes 

Entre les programmes  de Marine Le Pen et ceux des deux finalistes, on note peu de points communs. La sortie urgente de l?euro et le retour au franc réclamés par la candidate du FN rendent tout rapprochement impossible. Reste que la lutte contre l'assistanat plaidée par Nicolas Sarkozy peut séduire. Une lutte qui se traduit notamment par les sept heures d'activité d'intérêt général devenant obligatoires pour les allocataires du revenu de solidarité active (RSA). Mais c?est surtout en mettant l?accent sur le respect des frontières, les délocalisations, l?immigration, le travail et la sécurité que le président sortant compte piocher dans l?électorat frontiste.

Sans surprise, les programmes de Nicolas Sarkozy et de François Bayrou sont compatibles sur un certain nombre de points, même si le président du Modem constate « le manque de cohérence » des mesures proposées par le candidat de l?UMP, le point principal de divergence étant la mise en place de la TVA sociale. Les priorités accordées au désendettement, au « made in France », au soutien des PME se retrouvent dans les deux programmes. On y retrouve certaines mesures communes : c?est le cas de la règle d?or pour les finances publiques, de la modulation de l?impôt sur sur les sociétés, de la stabilité juridique de l?environnement des entreprises, de la mise en place d?un small businesse act. En revanche, avant les discussions ? tractations ? - de l?entre deux tours, la compatibilité entre les programmes de François Bayrou et de François Hollande était bien moins évidente

 Pour l'instant, les programmes du PS et du Modem divergent fortement

« Manque de cohérence, de logique, de crédibilité de François Hollande. On ne peut pas rééquilibrer les budgets sans que l?État, en tout cas la dépense publique au sens large, fasse des économies. Je vous le dis clairement : il est une illusion de prétendre qu?on puisse dans la situation de la France aujourd?hui créer 60 000 postes d?enseignants, 5000 postes dans la police, la justice, la gendarmerie, 150 000 emplois jeunes, et revenir à la retraite à 60 ans et augmenter nombre d?allocations (25 % d?augmentation de l?ARS). La course aux dépenses nouvelles est une course à l?abîme. D?ailleurs, les chiffres annoncés : 20 milliards de dépenses nouvelles, pour 29 milliards de recettes, dans un pays dont le déficit annuel est de 100 milliards d?euros, suffit à donner la conclusion. Ce que prévoit le programme du PS, c?est que continue la course sans fin où nous allons laisser disparaître l?équilibre de la France », expliquait le président du Modem en préambule de son programme économique. Ces divergences flagrantes seront-elles gommées d?ici le 6 mai ?

Entre François Hollande et Jean-Luc Mélenchon, la question de la compatibilté  ne se pose plus, le candidat du Front de gauche ayant appelé à voter contre Nicolas Sarkozy dès dimanche soir Pourtant, les divergences entre leurs options économiques étaient flagrantes. Alors que François Hollande entend atteindre l?équilibre des finances publiques dès 2017, Jean-Luc Mélenchon espérait ouvrir les vannes de la dépense publique en grand. Le coût du retour à la retraite à 60 ans, du remboursement à 100% des dépenses de santé (y compris lunetterie et soins dentaires), du relèvement immédiat du SMIC de 1.398 euros brut mensuel à 1.700 euros, avec l?objectif d'atteindre 1.700 euros net au bout de cinq ans, entre autres mesures portées par le front de Gauche s?élevait à 200 milliards d?euros selon l?Institut de l?entreprise.

 

Commentaires 26
à écrit le 24/04/2012 à 12:58
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Et parfois les candidats ne valent pas mieux, citations: Sarkozy: la dette va commencer à diminuer quand le déficit budgétaire sera inférieur à 3% (ancien ministre de l'économie) Hollande: il faut limiter les ventes à terme (?)..

à écrit le 24/04/2012 à 11:36
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l économie parlons en!!! une grande majorite des électeurs est totalement inculte en la matière ,ce qui les livre aux démagogues ,et nous constatons le résultat dans les urnes On exige un permis pour conduire ou pour.chasser et aucun test d a...

à écrit le 24/04/2012 à 1:21
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Bien sûr ! ! !

à écrit le 23/04/2012 à 17:54
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Il serait opportun que ceux qui vont soigner les conséquences du cancer de la France ne soient pas les mêmes que ceux qui ont, depuis 10 ans, affaiblit la France .

le 23/04/2012 à 18:22
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Bien sûr et tout tourne autour de celà.

le 24/04/2012 à 8:46
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oui comme sarko qui ne sais pas lire sont bilan comme sa clic d'ailleurs, quand ont voit copé la photocopie de sarko parler ce qui a été fait depuis 5 ans que des conneries et ils sont content c rigolos vivement qu'ils foutes le camp

à écrit le 23/04/2012 à 17:50
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Que les Français ne se voilent pas la face. La politique économique d'un Président Hollande sera sensiblement la même que celle de son prédécesseur. Il se peut qu'après maints efforts et fanfares la forme du pacte de stabilité qui la gouverne soit re...

le 23/04/2012 à 18:32
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Les plans de bataille des marchés financiers sont déjà finalisés. Entre autre réjouissances prévoyez déjà une réforme du code du travail avec l'assouplissement ou l'annulation du CDI. Quel que soit le vainqueur...

le 23/04/2012 à 20:19
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Je ne pense pas que les marchés financiers aient une âme ou qu'ils soient composés de quelques riches décidés à faire sombrer une France trop bolchevique à leur goût. Plutôt nous faisons face à des exigences simples. Partout dans le monde, des millio...

le 23/04/2012 à 22:28
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Non : ce sont les électeurs et les politiques qui décident, pas les marchés. Un marché, cela se muselle. Quelques règles européennes et la fète des CDS et autres produits dérivés exotiques est terminée.

le 24/04/2012 à 10:52
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Outre les beaux discours, quelles précisément sont les muselières proposées par le candidat de gauche ? Et s'il en concoctait, peut-être en puisant de l'imagination de son nouveau supporteur Melenchon, en quoi attireraient-elles les investisseurs don...

le 24/04/2012 à 10:53
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Je dis: c'est beau!

à écrit le 23/04/2012 à 17:17
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Je pense que l'economie devrait être le thème central de la campagne, elle ne l'est pas ou si peu. Bien au contraire les candidats principaux éludent le sujet au profit de thèmes périphériques plus "porteurs"selon eux. Malheureusement je pense que l'...

à écrit le 23/04/2012 à 17:15
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L'économie nous échappe simple citoyen puisqu'elle se fait loin de nous! Elle est mondialisé et la région n'a plus qu'a constater mais ne peut intervenir!

le 23/04/2012 à 17:30
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Vous participez comme chacun d'entre nous à l'économie. Elle ne se fait pas loin de vous puisque c'est vous qui la faites en partie. Si vous changez vos choix et vos habitudes quotidiennes, vous changez (à l'échelle de l'individu, certes) l'économie ...

le 23/04/2012 à 18:27
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Et j'ajouterais que l'économie vous touche directement puisque la spéculation à un impact direct sur la formation des prix à la consommation.

à écrit le 23/04/2012 à 17:03
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Pour être crédible, le proverbe dit Qui paye ses dettes s'enrichit.

le 23/04/2012 à 21:40
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Et tout le problème est là... Les prêteurs veulent récupérer leur argent. Nous sommes donc aussi dans une crise du crédit: la dette est public: les États et privée: les banques. Les deux sont d'ailleurs en interaction. L'affaire se présente donc trè...

à écrit le 23/04/2012 à 16:47
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rassembler pour bâtir un autre monde, une autre société devrait être l'objectif principal puisque le modèle ultra libéral semble échouer - compte tenu des piètres résultats basés sur des bulles auto destructrices ! un autre monde plus juste, plus équ...

le 23/04/2012 à 18:21
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Je partage entièrement votre point de vu. Oui un autre monde plus juste est à bâtir, un monde à l'opposé des valeurs libertarienne en vigueur au FMI ou à la BCE... Un monde ou 1% de la population ne se partagera pas 40% des richesses, un monde ou la ...

le 23/04/2012 à 22:51
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c'est bien beau de rêver... mais remettons les pieds sur terre, après tous ces promesses pré-électorales : la crise est là , les dettes sont là et faudra bien les rembourser, le déficit du budget est là et faudra bien le rééquilibrer, l'économie fran...

le 24/04/2012 à 10:49
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Surtout ne me dites pas pour qui vous allez voter...

à écrit le 23/04/2012 à 16:27
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Oui, plus que jamais, il y a un déficit de culture économique en France, il faut expliquer pourquoi la France est endettée, pourquoi aujourd'hui on peut emprunter aussi facilement sur les marchés grâce au démantèlement des contrôles des changes en ...

le 23/04/2012 à 17:21
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Oui, plus que jamais, l'économie est le principal sujet parce que l'économie c'est l'avenir des de la jeunesse et des furtures générations française. Le sujet c'est l'ECONOMIE et le BILAN.

le 23/04/2012 à 18:24
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Pas cette économie la! Elle est obsolète, pour info le capitalisme est mort en 2007... Nous vivons sur un cadavre.

le 23/04/2012 à 22:31
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Non, n'exagérez pas, le capitalisme n'est pas mort, ce qui est mort c'est l'ultralibéralisme et la dérégulation, le laisser faire total, qui a abouti à un échec car il a fallu des interventions massives du public pour sauver les banques qui souhaitai...

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