Standard Chartered paie pour arrêter l'enquête sur l'Iran... et rester à Wall Street

Accusée de transactions illicites avec l'Iran, la banque britannique a négocié mardi un accord amiable avec l'Etat de New York. Elle paiera une amende de 340 millions de dollars. Standard Chartered était menacée de perdre sa licence bancaire à Wall Street.
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 340 millions de dollars (276 millions d?euros) pour éviter le pire. Ne plus pouvoir travailler sur l?une des plus grandes plateformes financière du monde, New York. C?est le montant de l?amende qu?a décidé de payer la banque britannique Standard Chartered pour mettre fin aux poursuites de l?Etat de New York qui l'accusait de transactions illicites avec l'Iran et menaçait de lui retirer sa licence bancaire à Wall Street. "La perte du permis d'exercer à New York aurait été sérieuse" car "beaucoup de transactions prennent place en dollars" et ne pas avoir de bureaux à Wall Street aurait handicapé la banque » assure Erin Davis, analyste de Morningstar.

Une audition risquée était prévue mercredi
Cet accord amiable est intervenu mardi, la veille d?une audition très risquée pour la banque britannique. Son patron, Peter Sands s?est rendu en personne mardi à New York pour négocier directement avec les autorités. « La banque voulait "vraiment minimiser les dégats pour sa réputation et mettre fin à l'affaire avant une audition" qui était prévue mercredi et qui a été annulée en raison de l'accord, remarque Erin Davis

Accusée d'avoir mené pour 250 milliards de transactions illicites avec l'Iran
Le 6 août le DSF, le département des services financiers de l?Etat de New York, avait rendu publique une assignation à comparaître visant Standard Chartered et l'accusant d'avoir mené pour 250 milliards de transactions illicites avec l'Iran.
La banque, dont l?essentiel des activités se situe en Asie, était notamment accusée d'avoir perçu "des centaines de millions de dollars de commissions (...) pendant au moins dix ans" et exposé le système financier américain "aux terroristes, trafiquants d'armes, trafiquants de drogue et régimes corrompus". Des accusations que contestait Standard Chartered, affirmant que les transactions illégales avec l'Iran représentaient "moins de 14 millions de dollars", qu'aucun paiement incriminé n'était lié à une entité désignée comme terroriste au moment des faits et qu'elle avait cessé toute "nouvelle activité" avec des clients iraniens "il y a plus de cinq ans". "Standard Chartered avait offert de payer 5 millions de dollars pour mettre fin à l'affaire donc elle a finalement dû payer nettement plus", ajoute-t-elle, mais c'est "beaucoup moins que les 619 millions de dollars payés par ING" en juin pour mettre fin à des poursuites des autorités américaines sur des violations de sanctions économiques.


Les problèmes ne sont pas terminés
Pour autant, les problèmes de Standard Chartered ne sont pas finis car le Trésor, le Departement de la Justice (DoJ) et la banque centrale (Fed) enquêtent depuis quelque temps déjà sur de possibles activités illégales de la banque dépassant le cadre de l'Iran et liées à d'autres pays sous le coup de sanctions des Etats-Unis.
Le Trésor a indiqué mardi à l'AFP que son enquête continuait et qu'il allait "poursuivre son travail avec ses partenaires (...) afin de demander des comptes à Standard Chartered si des agissements coupables ont été commis".


 

Commentaires 4
à écrit le 16/08/2012 à 9:57
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En même temps, si les USA acceptent de prendre 340 millions, c'est qu'ils ne sont pas sûrs de pouvoir gagner plus au procés... Donc dans l'arrangement tout le monde est gagnant. Par contre, je trouve la technique assez récurrente actuellement : on...

à écrit le 15/08/2012 à 21:19
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Hier GS qui n'est pas poursuivi par le DOJ, aujourd'hui SC qui s'en sort avec une amende. Je vois à peu près qui tient les manettes.

à écrit le 15/08/2012 à 20:30
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340 millions de dollar d'amende pour 250 milliards de transactions prohibées .La peine est vraiment dissuasive!!! De qui se moque-t-on ? Et en plus la licence pour continuer à jouer au casino financier .Envolées les belles déclarations de 2008 pour s...

à écrit le 15/08/2012 à 14:57
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payer une amende de 340 millions de dollars pour une fraude de 250 milliards de dollars, voilà qui est bien négocié, ils sont forts ces anglais, surtout très pragmatiques. Quant à la morale ....mais là n'est pas le sujet, il ne faut pas tout mélanger...

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