Etats-Unis : quel espoir pour le mur budgétaire ?

Aucun accord n'a encore été trouvé autour du relèvement du plafond de la dette américaine. Chaque parti reste campé sur ses positions. Et pourtant, mercredi, le secrétaire américain au Trésor, Timothy Geithner a annoncé que le plafond légal de la dette publique sera atteint lundi 31 décembre et des "mesures exceptionnelles" seront "bientôt" prises pour éviter un défaut de paiement du pays". Ayant parié sur une résolution du "conflit" dans les jours à venir, Wall Sreet pourrait forcer la main des démocrates de Barack Obama et des républicains de John Boehner.
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Alors que la menace du mur budgétaire approche à grand pas, Wall Street continue d'être confiant sur la signature d'un accord autour du relèvement du plafond de la dette publique. Le monde de la finance, omniprésent à Washington, sait que des réunions autour du budget se multiplient à l'heure actuelle à K Street, à Capitol Hill et dans les murs de la Maison-Blanche. "Le bras de fer continue entre démocrates et républicains, explique à La Tribune, Donald Kettl, politologue à l'université du Maryland. Wall Street qui a parié sur un accord avant le 31 décembre, pourrait devenir le juge de paix, en forçant Washington à prendre une décision au plus vite grâce aux variations du marché."
Va-t-il falloir en arriver là? Début décembre, 57% des Américains étaient persuadés qu'un deal allait être signé dans les temps. Ils ne sont plus aujourd'hui que 50%.

Un premier rendez-vous manqué

La crise actuelle est la conséquence d'un premier rendez-vous raté. En août 2011, après de laborieuses négociations sur le relèvement du plafond de la dette publique, le Congrès et le président étaient arrivés à un compromis en relevant le plafond à 16.400 milliards de dollars et en imposant cette date fatidique du 31 décembre avec la menace du «fiscal cliff». Cette expression recouvre une hausse d'impôts de 2% pour tous les Américains, l'arrêt des allocations chômage pour deux millions de chômeurs et l'entrée en vigueur de coupes automatiques de 600 milliards de dollars dans les dépenses publiques. Un «florilège» détonnant, susceptible d'après les économistes de plonger le pays dans une récession.

Le noeud gordien de l'imposition des plus riches

L'équation mathématique est plutôt simple: les coupes budgétaires sont mal vues par le marché et il demeure difficile d'augmenter les revenus d'un pays sans augmenter les impôts.
Le passage d'une nouvelle loi sur l'imposition est au centre de toutes les discussions. Une issue positive est elle encore d'actualité? Qui va dresser le drapeau blanc, Barack Obama ou John Boehner, le chef républicain de la Chambre? Fort de sa victoire aux élections, Obama ne veut pas céder sur une hausse de l'imposition des plus riches. Le président américain voulait augmenter l'imposition des ménages gagnant plus de 250.000 dollars par an, étant prêt à aller jusqu'à relever le plafond à 400.000 dollars. La façon dont le 44e président va composer avec cette crise et avec les républicains de la chambre pourrait définir sa capacité à diriger le pays pour les quatre prochaines années. Son leadership, observé par Wall Street, pourrait avoir un impact majeur sur le futur de l'économie américaine.

L'espoir d'un accord provisoire, faute de mieux

Les républicains sont contre toute hausse des impôts des américains les plus aisés (à la limite ceux gagnant plus d'un millon de dollars par an) et sont favorables à des coupes budgétaire. Mais si l'entrée dans la nouvelle année 2013 se fait sans un accord et que le mur budgétaire se met en place les impôts de tous les Américains seront augmentés de 2%. Une éventualité que leurs électeurs n'apprécieraient pas. Ne voulant pas céder de terrain à Obama, les républicains de la Chambre ne peuvent pas se permettre d'assumer le rôle de Judas auprès de l'opinion, si le peuple américain souffre de leur entêtement.

L'ambiance est tellement malsaine à Washington, le clivage si prononcé, que certains politologues voient mal quel genre d'accord pourrait être trouvé avant le 31 décembre. "Il y a encore une chance pour que le président et le Congrès arrivent à conclure un deal à courte durée, souligne Donal Kettl. Il y a un mois cela aurait été le pire scenario possible. Mais aujourd'hui, c'est la meilleure solution que l'on puisse espérer."
 

Commentaires 5
à écrit le 27/12/2012 à 10:44
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Le jeu s?arrêtera un jour ou l'autre. Le reste du monde ne restera pas assez naïf pour financer à perte et éternellement l?obésité des américains. La diète sera dure.

le 29/12/2014 à 19:34
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le secteur public ne fait aucun effort de structure et rackette toute initiative privée depuis 3 ans non-stop par décision Élyséenne et Valls nous annonce qu'il va continuer à nous servir la même soupe pendant encore trois ans...L'incompétence, l'inc...

à écrit le 27/12/2012 à 9:42
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Et compagnie. Mais bien sur qu'ils signeront un accord. Nous assistons la-bas comme ici et un peu partout ailleurs au même nanard de série Z joué par des acteurs minables sans autre ambition que la leur, sans aucune autre vision que celle du court te...

à écrit le 27/12/2012 à 9:25
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Arrêtez de rêver une seconde SVP, l'accord sera effectif juste avant le 31/12 comme ça a toujours été le cas. Les variations de marché sont là pour faire du volume et de l'argent. "C'est le jeu ma pauvre lucette !" C'est fictif et les marchés l'ont c...

à écrit le 27/12/2012 à 1:11
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Si un accord n'est pas trouvé , ce sont les bourses mondiales qui s'effondreront !!!! Entraînant les emplois et les entreprises!!!!

le 27/12/2012 à 9:53
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je vous cite "LES BOURSES MONDIALES QUI S'EFFONDRERONT !" : chouette, enfin un orgasme planétaire !

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