Patrons séquestrés, rémunérations contestées : les dirigeants sur la sellette

Comme l'avait connu le patron de Sony France, le directeur de la société de chimie et pharmacie 3M implantée à Pithiviers, dans le Loiret, a été retenu par les salariés qui l'ont libéré ce jeudi. Ils dénoncent le plan social et exigent des indemnités de départ accrues. La polémique sur la rémunération des dirigeants n'en finit pas d'enfler avec l'affaire Cheuvreux qui s'ajoutent à celles de Valeo et de la Société Générale.

Après le patron de Sony France retenu pendant plusieurs heures récemment par les salariés en colère de l'usine des Landes qui doit fermet, c'est au tour du directeur de la société de chimie et pharmacie 3M implantée à Pithiviers, dans le Loiret, d'avoir été victime de l'actuelle crispation des tensions sociales en France.

Il a en effet été retenu de mardi après-midi à ce jeudi matin (il vient d'être libéré) dans son bureau par les salariés. Ces derniers exigaient "une renégociation" des modalités de départs, notament des indemnités accrus une prime de transfert, un congé de mobilité de 24 mois, selon le syndicat Force Ouvrière (FO). Le sous-préfet s'est rendu sur les lieux mercredi matin afin de participer aux négociations et de permettre la libération du dirigeant.

Cette usine qui emploie 235 salariés, fait l'objet d'un plan, annoncé en décembre 2008, de suppression de 110 postes et de transfert de 40 autres dans une société qui doit s'implanter à Pithiviers, courant 2009. La direction explique ces mesures par "une baisse constante de la demande de ses clients qui entraîne une surcapacité de production".

La fermeture annoncée de l'usine du groupe allemand Continental à Clairoix, près de Compiègne, qui emploie quelque 1200 salariés alors que ces derniers avaient conclu un accord avec la direction un accord d'augmentation du temps de travail afin de sauver leurs postes, a également suscité l'émotion. D'ailleurs, les employés de Continental manifestent ce mercredi à Paris.

L'annonce par Total de 555 suppressions d'effectifs dans sa branche pétrochimie alors que le groupe a dégagé un bénéfice de 13 milliards d'euros en 2008 avait en outre alimenté les critiques à l'égard des plans sociaux.

Ces affaires s'ajoutent à la polémique qui rebondit sur la rémunération des dirigeants, a fortiori quand l'entreprise supprime des effectifs ou reçoit de l'argent de l'Etat pour tenir face à la crise. Elle a éclaté avec la question des stock-options de la Société Générale auxquelles les dirigeants ont fini par renoncer sous la pression, notamment de Nicolas Sarkozy.

Elle a continué avec l'affaire du "parachute doré" du patron licencié de Valeo, Thierry Morin, censé partir avec 3,2 millions d'euros alors que le groupe doit supprimer 5000 postes dont 1500 en France.

Ce mercredi, c'est l'affaire des bonus chez Cheuvreux, la filiale de courtage de Calyon, la banque de financement et d'investissement du crédit Agricole, qui fait jaser alors que la société doit supprimer des postes.

Ultimatum

Et parallèlement, l'Elysée a réclamé à la grande organisation patronale le Medef et à l'Afep, l'association française des entreprises privées qui réunit les plus grands groupes du CAC 40, une réponse sur cette question des rémunérations des dirigeants dans les quinze jours. La présidente du Medef, Laurence Parisot, a d'abord dit non à cet ultimatum - c'en est bien un, comme l'a rappelé ce mercredi le conseiller et la plume du président de la république, Henri Guaino - avant de céder. Elle doit s'exprimer aujourd'hui sur le sujet devant les députés de la Commission des lois.

Cette polémique n'est pas spécifique à la France. Les Etats-Unis viennent de connaître un scandale retentissant en la matière avec les bonus à 165 millions de dollars pour les dirigeants et ex dirigeants du grand assureur AIG, victime d'une perte annuelle de près de cent milliards de dollars et renfloué par des fonds publics en plusieurs fois à hauteur de 170 milliards de dollars.

Commentaires 27
à écrit le 09/10/2009 à 13:41
Signaler
Le 25 septembre 2008 à Toulon, dans son discours- Nicolas SARKOZY : " Au fond, c'est une certaine idée de la mondialisation qui s achève, avec la FIN DU CAPITALISME FINANCIER qui avait imposé sa logique à toute l'économie." "L'économie de marché, c...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
Signaler
Les places financières et entreprises affirment ne pas pouvoir fonctionner sans latitude dans le système de compensation salariale des hauts salaires. Mais les salariés de base doivent accepter de nombreuses concessions qui baissent leurs rémunératio...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
Signaler
Le 18 février 2009, Nicolas Sarkozy a souhaité « que les dirigeants mandataires sociaux, dont l?entreprise met en ?uvre un plan social d?ampleur ou recourt massivement au chômage partiel, renoncent à la part variable de leurs rémunérations. » Le 20...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
Signaler
OUI A LA MISE EN PLACE DE L ENCADREMENT DES RENUMERATIONS POUR LES DIRIGEANTS. Les Etats démocratiques représentent les intérêts du peuple et de la Nation. Le MEDEF ne représente que des intérêts particuliers ceux des grands patrons. Les salaires d...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
Signaler
3M, en plus des 110 postes supprimés sur Pithiviers, supprime 76 postes sur son activité Post-It imprimé de Beauchamp. Comme si les suppressions d'emplois ne suffisait pas, la société impose un gel de salaire pour 2009 alors que ses dirigeants vienne...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
Signaler
Le respect des "Droits de l'Homme" s'impose, donc la liberté du dirigeant retenu. Les délinquants (le personnel qui séquestre) doivent être expulsés des locaux de l'entreprise (qui ne leur appartiennent pas) avant toute négociation. Le sous-préfet do...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
Signaler
Quelques soient les raisons séquestrer est injustifiable. Tout le monde mériterait de faire un tour dans les pays émergents pour voir à quel point les Français sont chanceux. Car si on a manqué de respect à ces employés ce n'est pas une raison de vio...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
Signaler
Comment voulez vous que cela se passe autrement quand on voit tous ses bonus, ses stocks options, ses dérives quand le peuple "galère" à cause d'eux !

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
Signaler
Il serait peut-être temps de passer à autre chose: nous avons besoin des entreprises, au moins lorsqu'on n'est pas créateur soi-même; on a toujours gémi en France sur les inégalités qui sont un moteur quand la société n'est pas bloquée

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
Signaler
Continuons ainsi et nos meilleurs directeur de société iront exercer leurs talents ailleurs qu'en FRANCE

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
Signaler
Faites des injections de moralité aux syndicats et grèvistes cela devrait amener à une paix sociale et ainsi aller vers des emplois stables.....

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
Signaler
Il est évident que les grands dirigeants s?auto protègent sous la bienveillante autorités du cercle bien contrôlé des administrateurs de sociétés. Ils ne couperont donc jamais leur rémunération, sauf de façon apparente trompeuse. Il n?y a d?autre ch...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
Signaler
A SEVERINI. Si on encadre comme vous le demandez les RENUMERATIONS des grands patrons, ça ne les gênera pas beaucoup : ce mot n'existe pas. Peut-être voulez-vous parler des REMUNERATIONS.

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
Signaler
Il est toujours idiot de croire que l'on peut tout régler avec la force, et il est simpliste de vouloir ramener l'ensemble des patrons a trois ou quatre qui ont exagéres. En fait il est bien plus simple de critiquer les patrons cela évite de se remet...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
Signaler
Non, non, j'insiste : je préfère l'encadrement des deux: rénumeration et rémunération, comme vous pouvez ou préférez le lire dans les différents post. Salutation fraternelle.

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
Signaler
Les patrons de TPE /PME ont tord de ne pas SE DEMARQUER, ils doivent quitter d'urgence la CGPME et le MEDEF pour CREER UNE autre représentation DISTINCTE - AUJOURD'HUI ils sont assimilés aux voyous, et les discours de SARKOZY SONT TRES AMBIGUS . si l...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
Signaler
A MARCEL: "Continuons ainsi et nos meilleurs directeur de société iront exercer leurs talents ailleurs qu'en FRANCE " Nous n'avons pas besoin en ce moment en France de gens immoraux uniquement aiguillés par leurs gains personnels, n'ayant aucun souci...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
Signaler
OK,savoir si Mr le patron Dupond la joie va recevoir 300 000 euros au lieu de 450 000 c'est important,mais moi entre nous se qui m'interesse encore plus c'est de savoir si le smic et les petits salaires vont augmenter ! Sarkozy et son gouvernement...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
Signaler
Echouer, ruiner son entreprise, pour un patron est un vrai traumatisme. Cela mérite bien une compensation à la hauteur de l'échec personnel subi.

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
Signaler
A quand une loi également pour limiter voir supprimer les avantages, émoluments, privilèges de toute la caste dirigeante auto-proclamée ???

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
Signaler
Avec le feu vert de l'Etat,le PDG de la société GDF-Suez, Gérard Mestrallet, s'est vu attribuer 830.000 stock-options (valeur estimée: 7,7 millions d'euros!), et le vice-président et directeur général délégué, Jean-François Cirelli, 300.000. Après un...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
Signaler
Toutes ces rémunérations directes et indirectes scandaleuses et les retraites aussi de ces patrons du CAC 40 PDG ici et administrateurs ailleurs s'indemnisent les uns les autres c'est une madia issue des mêmes écoles, des mêmes milieux, comme l'inspe...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
Signaler
TRIBORDTOUTE et les droits de l'homme des salariés de ne pas être virés comme des voleurs pour aller crever à Pôle emploi t'en fait quoi!!!!

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
Signaler
??? je suis de ton avis sur le respect de la loi c'est pourquoi il faut faire une loi pour que les patrons cessent de rackerter les entreprises à coups de stock options et rémunérations qui frisent le vol

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
Signaler
La lutte n'en est qu'à ses débuts, car la noblesse n'a jamais quitté le pays et sous ses airs de patrons, sans notion de féodalité, c'est bien la subordination à des gens qui mentent, manipulent, et justifient les bas salaires contre laquelle luttent...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
Signaler
Le problème est simple, le patronat respecte-t-il la loi française? Si oui, où est le problème? La sequestration est-ce du terrorisme ou seulement un crime.

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
Signaler
Pourquoi parle-t-on de "première" vis à vis des séquestrations? Aurait on oublié la performance de certains syndicalistes à VALEO LIGTING à BOBIGNY au début des années 80. Certains dirigeants de l'époque auraient bien voulu connaitre les pampers...

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.