Sarkozy se pose en premier défenseur de l'écologie

Afin de répondre au bon score engrangé par les écologistes lors des européennes, le chef de l'État a réaffirmé hier sa volonté de faire de la France un leader en matière d'énergies renouvelables.

La France doit devenir un "leader" en matière d'énergies renouvelables, a déclaré hier, lors d'un déplacement en Savoie, le président de la République. "Nous allons devenir leader des énergies décarbonnées de demain, sans rien abandonner de ce que nous avons comme avance sur le nucléaire", a martelé Nicolas Sarkozy. Et ce alors que, dans la même journée, l'Assemblée nationale s'emparait de la seconde lecture du projet de loi Grenelle 1, laquelle fixe notamment les engagements de la France en matière d'économies d'énergie et de développement des énergies alternatives pour la décennie à venir. Ces dernières devront fournir au minimum 20 % de la consommation finale d'énergie d'ici à 2020, alors qu'elles n'en assurent aujourd'hui qu'environ 14 %. Afin que cet objectif puisse se concrétiser, l'effort devra donc être conséquent.

L'effet des élections
Engager le pays dans le développement des énergies propres est donc le moyen, aux yeux du président, de concrétiser le concept de croissance verte, censé participer à la lutte contre la crise économique. Mais aussi de donner des gages à l'opinion publique après que les électeurs ont largement approuvé les thèses écologistes lors des élections européennes.

L'Élysée, qui a analysé les résultats du scrutin européen, est convaincu que les thèses écologiques font dorénavant partie intégrante du paysage politique. En d'autres termes, la lutte contre le changement climatique, la préservation de la biodiversité, la protection de l'environnement, intégrées depuis longtemps dans le quotidien de la majorité de l'opinion publique, sont des données désormais incontournables. Et la présidence estime qu'il y a donc urgence à faire savoir que l'exécutif et sa majorité sont en phase avec l'opinion sur ces thèmes.

Dans ce contexte, le projet de taxe carbone, sur lequel une "conférence d'experts", présidée par Michel Rocard, va commencer à plancher aujourd'hui, a tout pour être relancé. Même s'il soulève d'immenses difficultés (cf. ci-dessous).

Nicolas Sarkozy s'est empressé de rappeler, hier, qu'il avait fait campagne en 2007 "sur le thème de la croissance durable" et qu'il avait, avec le ministre de l'Écologie, Jean-Louis Borloo, "inventé le Grenelle de l'environnement". Un Grenelle dont le bénéfice politique échappe en partie au gouvernement comme à l'UMP. Car, tout en participant à la sensibilisation de l'opinion sur l'écologie, tout comme le fait actuellement le film "Home" du photographe Yann Arthus-Bertrand, ce chantier "a probablement contribué à favoriser le vote en faveur des mouvements écologiques" note le politologue Stéphane Rozès.

Commentaire 1
à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Donc, le titre, traduit en bon français, signifie qu'à défaut de taxer les 7 milliards d'humains - et très bientôt 9 milliards, grâce aux religions - pour autorisation de respirer et émettre du CO2, et compte-tenu du système éternellement en vigueur ...

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