Les questions que les Fançais se posent sur l'épidémie

Seuls 25 % à 30 % des Français se déclarent inquiets face au virus, mais le nombre de victimes pourrait être important.

Le virus est-il dangereux ?
Ce virus est à potentiel pandémique, ce qui signifie que, face à une population humaine dite « naïve », le risque de taux d'attaque peut atteindre jusqu'à 30 % de la population, soit environ 20 millions de Français, selon la direction générale de la santé. À titre de comparaison, la grippe saisonnière est dix fois moins contagieuse, puisqu'elle concerne chaque année environ 2,5 millions de personnes. Élément rassurant à ce stade, le taux de mortalité n'apparaît pas très élevé, à peu près semblable à celui de la grippe saisonnière. Mais en valeur absolue, le nombre de victimes pourrait être très important, puisque la grippe saisonnière cause 4.000 à 6.000 décès par an, selon l'Institut de veille sanitaire, et que la grippe A pourrait multiplier ces chiffres par dix. On peut donc s'attendre « à un phénomène sanitaire d'ampleur importante, au-delà de la canicule », note un expert. Le virus est aujourd'hui sensible aux médicaments antiviraux. L'efficacité des traitements peut toutefois évoluer, de même que la virulence du H1N1, le virus de la grippe étant en transformation permanente. Un scénario noir verrait ce virus, qui se répend très vite, devenir plus agressif. « 25 % à 30 % des Français se déclarent inquiets, ce n'est pas beaucoup, mais cela signifie aussi que, à ce stade, il n'y a sans doute pas beaucoup de Français qui changent leurs comportements », note Didier Houssin, le directeur général de la Santé.

Combien de cas ont été diagnostiqués en france ?
Depuis le 7 juillet, et compte tenu de la diffusion du virus, les autorités françaises ont arrêté le signalement et le dépistage systématique des cas individuels. Les 1.058 cas confirmés ou probables évoqués par l'Institut de veille sanitaire « ne reflètent plus le nombre réel de cas dans la population », souligne ce même institut. Le ministère de la Santé a adopté une approche plus statistique, révélant que la circulation du virus est encore peu active. Le taux de consultation des médecins a un peu augmenté, mais n'atteint pas le seuil observé lors des épidémies saisonnières. Depuis le début de l'épidémie, 10 cas graves ont été recensés, et au 11 août, 5 patients étaient toujours hospitalisés pour des complications pulmonaires.

Quand aura lieu le pic de l'épidémie ?
Les experts ignorent encore quand aura lieu le pic épidémique, mais craignent qu'il arrive à l'automne. Il pourrait durer 8 à 12 semaines, mais pourrait aussi être plus étalé dans le temps.

Quand le vaccin sera-t-il disponible ?
Le gouvernement français a acheté 94 millions de doses de vaccins, dont les premières livraisons devraient intervenir fin septembre ou en octobre, selon la Direction générale de la santé. A priori, ce type de virus nouveau devrait nécessiter deux doses de vaccination, mais les experts sont sollicités pour savoir si une dose pourrait, dans certains cas, être suffisante ou si les deux injections pourraient être suffisamment espacées pour qu'un plus grand nombre de Français puisse bénéficier de la vaccination. Le gouvernement veut attendre l'obtention de l'autorisation de mise sur le marché (AMM) du vaccin, dans les meilleures conditions de sécurité. Mais il pourrait être amené, si la maladie devenait plus grave que prévu, à proposer la vaccination plus rapidement, sans disposer de toutes les informations liées à l'AMM (efficacité, effets indésirables...). Une telle décision, difficile à prendre politiquement, nécessiterait une « mûre réflexion ». Le vaccin, administré à grande échelle, aura immanquablement des effets secondaires sur une minorité de personnes. Le vaccin en lui-même n'est pas toxique, mais il peut susciter de rares réactions dans l'organisme de type allergique ou auto-immune.

Les femmes enceintes seront- elles vaccinées en priorité ?
Le Comité technique de vaccination du haut conseil de santé publique rendra un premier avis début septembre sur la mise en œuvre de la campagne de vaccination et pourra recommander un ordre de vaccination en direction des populations prioritaires. Les femmes enceintes ayant été identifiées comme plus vulnérables, il serait logique que le gouvernement leur propose la vaccination en priorité, « mais dans les meilleures conditions de sécurité et de qualité ». Or, les experts n'en savent pas encore assez à ce sujet aujourd'hui.

La vaccination contre la grippe classique est- elle maintenue ?
Les personnes âgées auront intérêt à se faire vacciner contre la grippe saisonnière, mais il faudra veiller à bien articuler les deux vaccins, en laissant entre les injections un espace de temps suffisant. Les experts indiqueront la meilleure façon de procéder.

Quand faudra-t-il porter des masques ?
Contrairement aux médicaments antiviraux ou aux vaccins, peu de travaux scientifiques ont porté sur l'efficacité des masques. La France dispose toutefois de 1 milliard de masques chirurgicaux destinés aux malades, pour limiter le risque de contagion, et de 720 millions de masques à haute capacité de filtration (FFP2) pour les professionnels de santé et les personnes en contact étroit avec le public, par exemple celles travaillant à un guichet sans hygiaphone. Dans ce dernier cas, le port des masques pourrait être recommandé lorsque l'épidémie s'accentuera. En revanche, il n'est pas prévu d'inciter les Français à porter un masque dans la rue pour se protéger du virus, d'une part parce que son efficacité ne serait pas démontrée, et d'autre part parce qu'il n'y aurait pas assez de masques disponibles.

Comment va s'organiser la rentrée des classes ?
La rentrée scolaire aura bien lieu le 2 septembre. Tous les élèves recevront dans les premiers jours de la rentrée une information sur les « gestes barrières » pour éviter la contagion?: se couvrir la bouche et le nez avec un mouchoir en papier quand on tousse ou éternue, se laver les mains régulièrement et avec soin... Un dépliant de 4 pages, tiré à 12 millions d'exemplaires, sera remis à la rentrée aux familles, et des informations actualisées seront publiées régulièrement sur le site www.education.gouv.fr et le site interministériel www.pandemie-grippale.gouv.fr. Le préfet pourra décider la fermeture d'une classe, voire d'un établissement, à partir de 3 cas apparus en une semaine dans une même classe, ou dans des classes différentes ayant des activités partagées.

Commentaires 4
à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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A QUOI RIME CETTE HYSTERIE POLITICO-MEDIATIQUE SUR LA GRIPPE QUI VA FORCEMENT NOUS ETRE LIVREE A LA RENTREE. A FORCE DE TROP EN FAIRE ET PAS TOUJOURS CE QUI SERAIT SOUHAITABLE LA POPULATION COMMENCE A SE POSER LES VRAIES QUESTIONS. S'AGIT-IL D'UNE M...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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A QUOI RIME CETTE HYSTERIE POLITICO-MEDIATIQUE SUR LA GRIPPE DONT LA LIVRAISON EST PREVUE EN SEPTEMBRE ? POURQUOI LES MEDECINS ET AUTRES SCIENTIFIQUES SONT-ILS MUETS SUR LA QUESTION? A VOULOIR TROP EN FAIRE, LA POPULATION RISQUE DE NE PAS PRENDRE TO...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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suite et fin de mon précédent message. je disais donc qu'il ne faudra plus rien toucher. il faudra fermer les bibliothèques qui entraîent des échanges de livres entre d'innombrables mains. ce n'est qu'un exemple. côté financier, les caisses seraien...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Anémone à raison. Ce qui me fait rager c'est qu'on va sur la lune mais pas cap de soigner un virus . Ne banalisons pas et ne dramatisons pas, mais que Dieu protège nos petits!

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