Budget 2010 : faible croissance et dérapage du déficit

Le projet de loi de finances pour 2010, qui est présenté ce mercredi matin en conseil des ministres, parie sur une croissance "prudente" et entérine le dérapage du déficit et de la dette.

Le projet de budget 2010, qui est présenté ce mercredi matin en conseil des ministres, devrait se fonder sur une prévision de croissance "prudente" de 0,75% en 2010, après une chute de 2,25% en 2009, selon les dernières prévisions du gouvernement. De leur côté, les prix à la consommation devraient augmenter de 1,2% en 2010, après 0,4% cette année et 2,8% en 2008.

Par ailleurs, le gouvernement s'attend à un ralentissement des destructions d'emplois en 2010 mais elles resteraient encore proches des 200.000 dans le secteur privé. Après la perte de 580.000 emplois marchands en 2009, l'économie en détruirait encore 190.000 en 2010, montrent les prévisions communiquées mercredi par Bercy.

Parmi les instruments de reprise évoqués dans le budget 2010, plusieurs font débat. A commencer par la taxe carbone, calculée en fonction de la consommation d'énergies fossiles et acquittée par tous les ménages. Autre mesure contestée : la suppression de la taxe professionnelle sur les investissements (TP). Cette réforme se traduira par un gain de 6 milliards d'euros par an pour les entreprises, mais elle inquiète les collectivités locales qui tirent une partie de leurs ressources de cette TP.

D'après Les Echos, les dépenses fiscales et budgétaires du plan de relance devraient dépasser les 6 milliards d'euros en 2010. Pour financer le déficit, l'Etat devrait emprunter jusqu'à 700 millions d'euros par jour. Une situation très critiquée par l'opposition.

Ce déficit de l'Etat, qui s'élève cette année à 141 milliards d'euros, devrait être ramené à environ 116 milliards d'euros en 2010. Au total, le gouvernement pense en 2010 stabiliser le déficit public (Etat, Sécurité sociale, collectivités locales) au-dessus de 8,2% du produit intérieur brut (PIB), niveau record atteint en 2009. Et le déficit atteindrait encore 5% du déficit en 2013. Pour mémoire, les critères de stabilité financière de la zone euro, actuellement mis sous le boisseau, préconisaient pour les Etats membres un déficit public maximum de 3% du PIB et une dette de 60% du PIB.

Logiquement la dette devrait augmenter et atteindre les 84% du PIB fin 2010, contre 68% en 2008. La prévision pour 2010 ne tient pas compte du grand emprunt voulu par le président Sarkozy, qui devrait être lancé l'an prochain, pour un montant encore indéterminé. En 2013, la dette est prévue à hauteur de 91% du PIB.

Côté dépenses de l'Etat, elles progresseraient encore l'an prochain au même rythme que l'inflation, donc de 1,2%, pour atteindre 352,9 milliards d'euros. 280,5 milliards seraient affectés au budget général de l'Etat, dont 42,5 milliards prévus pour payer les seuls intérêts de la dette.

En vertu de la règle du non remplacement d'un fonctionnaire partant à la retraite sur deux, le budget 2010 verra la suppression de 33.754 postes ETP (équivalent temps plein), dont 16.000 dans la seule Education nationale. Les effectifs stagneraient dans l'Enseignement supérieur et la Recherche, de même qu'au ministère du Logement. Le ministère de l'Intérieur perdrait 3.450 postes, celui du budget et de la Fonction publique 3.020 et celui de l'Ecologie 1.294.

Le ministère de l'Agriculture verrait ses effectifs réduits de 730 postes, celui du Travail de 364, celui de l'Economie de 324 et celui des Affaires étrangères de 255. Seul le ministère de la Justice verrait ses effectifs progresser (400 postes), ainsi que les services du Premier ministre (69).

Côté recettes, la prévision d'impôt sur les sociétés (IS) de 2010 tient compte d'une diminution du bénéfice fiscal des entreprises en 2009 en raison de la crise. Les recettes nettes d'IS devraient se situer entre 28,2 et 35,3 milliards d'euros l'an prochain, contre une cinquantaine de milliards fin 2008. Les recettes de TVA seraient, quant à elles, situées entre 125 et 126,7 milliards tandis que l'impôt sur le revenu rapporterait entre 50 et 51,3 milliards d'euros. Le total des recettes fiscales évoluerait donc entre 232 et 244 milliards d'euros.

Reste le déficit de la Sécurité sociale qui devrait dépasser 30 milliards d'euros, après 24 milliards prévus fin 2009. Le gouvernement présentera jeudi les grandes lignes du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS).
 

Commentaires 22
à écrit le 05/05/2010 à 16:25
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la dette de la france l'an prochain va grimper à 66.0% du produit intèrieur brut (PIB) après avoir déjà atteint 65.3% en 2008, soit nettement au-dessus du plafond de 60% imposé par Bruxelles.il reste donc énormement de choses à faire sur un pays qui ...

à écrit le 05/05/2010 à 16:15
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la dette de l

à écrit le 20/10/2009 à 12:00
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Le gouvernement devrait faire appel à des chasseurs de coûts, il en trouverait facilement.

à écrit le 20/10/2009 à 11:55
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Pourquoi le nombre des fonctionnaires au service du 1er ministre augmente-t-il ? Aurait-on besoin de placer quelques copains/coquins?

à écrit le 12/10/2009 à 19:53
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Votre article mélange des chiffres différents : déficit Public 2009, 141 milliards "officiels", et déficit Etat 116 milliards d'euros en 2010. Le déficit Etat 2009 est estimé sur la plaquette gouvernementale à 104 milliards. www.budget.gouv.fr/pre...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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tiens une idée , on supprime l'impot sur le revenu et on supprime les aides de 65 milliards aux entreprises ? , chiche ? , non demago , les chiffres parlent crument la TVA rapporte le double de l'impot IR , alors l'etat a encore une cartouche sur la ...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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La crise a bon dos pour justifier le déficit. la droite a toujours eu beau jeu de dénoncer le laxisme de la Gauche mais là avec Sarko on bat des records de deficit. Rien n'est fait pour juguler le déficit si ce n'est des réductions symboliques de nb ...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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C'est la crise : une taxation supplémentaire des revenus déjà en baisse (ménages et entreprises) ne ferait que l'aggraver en entravant consommation et investissement. Quand aux dépenses, elles augmentent et aussi à cause de la crise (plus de chômeurs...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Si ils croient que c'est avec l'annonce de leur budget qu'ils vont changer la face de la France... Comme si leur éminence leur permettait de doser des savants calculs que nous ne sommes pas à même de comprendre... On a à faire à des politiques qui ne...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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la crise montre les effets négatifs des bulles immobilières, en particulier en France. Une bulle favorisée par divers acteurs pour créer une illusion de richesse et permettre à la génération de mai 68 de partir à la retraite avec un joli matelas..bre...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Maintenant, vendez la Tour Eiffel, le Bercy, les Versailles et rembourser vos dettes pauvres français

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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une croissance prudente, avant il y avait une croissance négative! jamais de termes négatifs comme décroissance, stagnation... C'est la pensée unique?

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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à FREMEN : renseignez vous sur le droit de création de monétaire en france, depuis les années 70 inclus. Vous saurez que la dette est un vrai-faux probleme. Remerciez Giscard au passage, pour sa connerie innée et son sens de la traitrise.

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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D'accord avec Freemen. @Rémy : Mais expliquez nous donc votre vision de la dette et le droit de création de monnaie en France. A priori ce "droit" ne diffère pas beaucoup de celui de l'Islande à part que nous n'utilisons pas (encore) la même devise.

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Les réformes sont appliquées en mode PANIQUE et JAMAIS sur des PREVISIONS... C'est pourquoi elle ne sont JAMAIS mises en place, la France ne sait pas s'adapter (manque de courage)... si c'était une entreprise, il y a longtemps qu'elle aurait disparu....

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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à Fatman : C'est simple, avant 1973, (c'était l'état, c'est-à-dire les contribuables français) qui créait la monnaie, suivant les prévisions de croissance du PIB annuel. On avait une dette relativement faible de 230 milliards d'euros, et une habitude...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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J'appelle les Francais à choisir de vrais gestionnaires n'appartenant pas à l'association des iincapables, incompétents et irresponsables

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Facile d'oublier la crise et de critiquer, surtout lorsqu'on n'est pas aux affaires !!! Alors bonjour la gauche yaka, bonjour le café du commerce, bonjour "ils ne font pas ceci ou cela". En France nous sommes riches, très riches... de râleurs, de pro...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Finalement, nous avons affaire à la même bande de joyeux rigolos que lors des équipes gouvernementales précédentes; ça n'était vraiment pas la peine de faire la Révolution (et encore, nous nous y sommes repris à plusieurs fois!), pour conserver la mê...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Avec un tel budget on peut s'attendre a un satisfecit de la part du gouvernement qui doit jongler entre promesses électorales et réalité économique. Les dépenses sociales ne sont toujours pas maitriser et 30 milliards de déficits annoncés par cet art...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Ce qui me chagrine dans tout cela, c'est que l'on essaye même pas de diminuer les dépenses, elle stagne soi disant mais sans prendre en compte des imprévus, ce qui fait que automatiquement elles augmentent. Comme pour les collectivité locales, person...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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L'Etat est proche de la faillite, non????

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