Les premières réactions sur la réforme du lycée

L'UNL, premier syndicat étudiant, a salué ce mardi certaines des mesures de la réforme des lycées annoncées par la présidence, mais a estimé que cette réforme risquait d'être "inefficace" faute de moyens suffisants. Autre syndicat étudiant, la Fidl dit constater des "manques majeurs" dans les propositions présidentielles.

L'UNL, premier syndicat lycéen, a salué plusieurs mesures de la réforme des lycées annoncées par l'Elysée ce mardi.

"Les mesures ne sont pas révolutionnaires, mais nous nous félicitons du système d'aide personnalisée généralisé à l'ensemble des lycées et des possibilités de réorientation en cours d'année. Sur ces points, nous avons été plutôt écoutés", a réagi auprès de l'AFP le président de l'UNL, Antoine Evennou.

Suppressions de postes

"Mais si la logique budgétaire de diminution des moyens de l'Education continue, l'Etat prend la responsabilité que la réforme soit inefficace car il il n'y aura pas les moyens correspondants. La mise en place de la réforme parallèlement à une politique de suppressions de postes peut aboutir à des effets inverses à ceux recherchés", a-t-il ajouté.

Antoine Evennou a demandé l'embauche de conseillers d'orientation psychologues (Copsy) "pour avoir un véritable suivi individualisé" des lycéens en matière d'orientation. La dernière vidéo de campagne de l'UNL pour la réforme de l'orientation est, il est vrai, sans concession pour le système existant.

L'UNL a souhaité par ailleurs "que l'Etat scolarise tous les jeunes de 16 à 18 ans" pour les "protéger face à la crise" et leur "permettre d'entrer plus facilement sur le marché du travail".

Des "manques majeurs"

Pour la Fidl, syndicat étudiant, "cette réforme est loin d'être suffisante". Elle ne lance que "des pistes de travail", certes "intéressantes", mais pour l'instant à l'état de "brouillons".

L'organisation lycéenne dit en outre constater "des manques majeurs dans les propositions présidentielles", en particulier sur la question de "la ghettoïsation des lycées " et de "l'égalité de tous les lycéens".

"Quand notre président passe 15 minutes à nous parler des ciné clubs dans les lycées et 30 secondes à nous parler de l'orientation et du soutien scolaire, nous sommes particulièrement préoccupés de l'avenir de notre lycée", note-t-elle encore.

"Banalités", "réponses cosmétiques"

Du côté des partis politiques, le PS a réagi en la personne de Bruno Julliard, secrétaire national du PS à l'éducation, pour lequel Nicolas Sarkozy a "aligné de nombreuses banalités", apportant des "réponses cosmétiques" qui "passent à côté des sujets essentiels".

Le chef de l'Etat "appelle à une revalorisation des langues tout en diminuant chaque année le nombre de recrutements d'enseignants en langues étrangères" ; "il souhaite un meilleur accueil des élèves handicapés, tout en précarisant les auxiliaires de vie scolaire en charge de leur accompagnement", note le communiqué du PS.

Par ailleurs, "alors que le président de la République affirme que la création des lycées en 1802 symbolise 'la fin des privilèges de la naissance', la réalité démontre quotidiennement aux Français, et avec encore plus de cruauté depuis l'annonce de la nomination de Jean Sarkozy à la tête de l'Epad [Etablissement pour l'Aménagement de la Région de la Défense, Ndlr], que la promesse républicaine d'égalité réelle entre tous s'éloigne un peu plus chaque jour avec l'Etat UMP", a jugé le PS.

"Reconstruire d'une main ce qui est détruit de l'autre"

Pour les Verts, "Nicolas Sarkozy "essaie de reconstruire d'une main, ce qu'il s'acharne à détruire de l'autre. Comment vouloir améliorer la pédagogie et la qualité de la formation des enseignants quand les IUFM ont été supprimés et que les modalités de recrutement et d'entrée dans le métier tournent au parcours du combattant? Comment renforcer l'encadrement et l'apprentissage quand 13.500 postes ont été supprimés dans l'Education nationale à la rentrée 2009? Comment rendre l'école plus égalitaire, quand la carte scolaire a été abandonnée, au profit des meilleurs lycées et des meilleurs élèves?", interroge le communiqué du parti.

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