Hausse de la TVA en Espagne, à quand le tour de la France ?

Une hausse de la TVA de deux points est entrée en vigueur ce jeudi en Espagne. Le débat est lancé en France, tandis que la Grande-Bretagne a adopté une mesure semblable la semaine dernière.

Une hausse de la TVA de deux points est entrée en vigueur ce jeudi en Espagne, dans le cadre des efforts du gouvernement pour limiter le déficit public. Le gouvernement socialiste espagnol a approuvé en mai un plan d'austérité, de 15 milliards d'euros pour 2010-2011. Il espère ramener le déficit public, qui s'était envolé à 11,2% du PIB en 2009, à 3% en 2013.

La TVA espagnole augmente donc de 16% à 18%, sur les prix de nombreux produits tels que les vêtements, l'électroménager, les produits de loisir et les boissons alcoolisées. Elle passe de 7% à 8% pour l'alimentation, les boissons non alcoolisées, l'hôtellerie ou la restauration. Les produits dits de "première nécessité" (riz, oeufs, pain, fruits et légumes) ne sont pas concernés.

Les commerçants espèrent que les premiers effets négatifs de cette hausse sur leurs ventes seront retardés grâce au démarrage concomitant des soldes.

Impact sur les ménages et les entreprises

Les médias espagnols estiment que la hausse de la TVA représentera une augmentation annuelle moyenne de 300 à 350 euros des dépenses des familles. Les constructeurs automobiles anticipent pour leur part une baisse moyenne de leurs ventes de 30% au deuxième semestre, du fait de la hausse de la TVA mais aussi de la fin de la prime à la casse, accordée par le gouvernement au premier semestre. L'association des fabricants, l'Anfac, a annoncé ce jeudi une hausse des ventes en juin sur un an de 25,6%, après des hausses comprises ces quatre derniers mois entre 39% et 63%, les consommateurs ayant anticipé l'entrée en application de ces deux mesures.

C'est également dans le cadre de son plan d'austérité annoncé la semaine dernière que le nouveau gouvernement britannique a annoncé une hausse de la TVA. Elle passera de 17,5% à 20% à partir du 4 janvier 2011, une mesure qui rapportera, selon le ministre des finances, 13 milliards de livres. L'objectif annoncé est de réduire le déficit public du pays de 10,1% du PIB cette année à 1,1% du PIB d'ici à 2015-2016.

En France aussi

En France, l'essayiste Alain Minc semble préparer les esprits à une hausse de la TVA, ainsi que l'analyse ce jeudi d'Erik Izraelewicz, dans La Tribune, qui estime que la seule question désormais est de savoir quand cela aura lieu.

Alain Minc a déclaré mercredi que les pays européens dans leur ensemble "n'échapperaient pas à une hausse de la TVA " qu'il a chiffrée à "2%", lors de l'émission Questions d'info de France Info/LCP/AFP. Le conseiller de Nicolas Sarkozy a insisté sur l'augmentation de "25%" du poids de la dette, expliquant que les pays européens devaient "résorber ce sac de sable".

Il a également fait valoir que la situation des Etats-Unis était "bien plus grave que celle de la zone euro" avec un "déficit public du double de celui de la zone euro, un endettement public et privé supérieur à celui de la zone euro". "Je vous fais le pari que le mistigri de la défiance des marchés va, à un moment donné, quitter la zone euro pour aller vers les Etats-Unis et que Barack Obama sera obligé de faire comme nous sommes en train de faire", a-t-il dit.

Quoiqu'il en soit, le débat est lancé dans l'Hexagone, alors que la TVA à taux réduit dans le secteur de la restauration continue de faire grincer des dents. A l'inverse de ce mouvement général, l'Allemagne envisage de baisser sa TVA, afin de relancer la consommation, l'éternel talon d'Achille de son économie. Elle l'avait augmentée début 2007 de trois points, de 16% à 19%.

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