Affaire Bettencourt : Patrice de Maistre explique les 50.000 euros... et les 500.000

Dans le Journal du dimanche de ce 25 juillet, et par l'intermédiaire de déclarations de son avocat, le gestionnaire de fortune de Liliane Bettencourt se défend des accusations portées contre lui. Dont celle d'avoir remis 50.000 euros liquide à Eric Woerth en janvier 2007. Il revient également sur le retrait de 500.000 euros refusé à Liliane Bettencourt par sa banque en décembre 2006.

Dans un entretien fleuve au Journal du Dimanche publié ce 25 juillet, Patrice de Maistre, le gestionnaire de fortune de la milliardaire Liliane Bettencourt, revient sur un certain nombre d'accusations portées contre lui dans l'affaire Bettencourt/Woerth.

Il affirme notamment qu'Eric Woerth, l'actuel ministre du Travail, lui a "soumis l'idée" début 2007 de rencontrer son épouse Florence afin "de voir avec elle l'évolution de sa carrière". En revanche, il nie que le ministre lui ait demandé de l'embaucher.

Patrice de Maistre assure aussi qu'il ne figure pas sur la liste des 3.000 évadés fiscaux en Suisse révélée l'été dernier par Eric Woerth, alors ministre du Budget. "Je n'ai jamais eu le moindre compte HSBC en Suisse ni ailleurs. S'il y a un de Maistre sur cette liste, ce n'est pas 'Patrice' ", déclare-t-il, démentant une information du Point.

500.000 euros : elle souhaitait "s'acheter une bague"

Patrice de Maistre revient également dans le Journal du Dimanche sur le retrait de 500.000 euros qui a été refusé par la banque Dexia à Liliane Bettencourt en décembre 2006 - information révélée par l'hebdomadaire Marianne. L'ex-comptable de Liliane Bettencourt,Claire Thibout, a finalement retiré peu après, à la demande de la milliardaire, 100.000 euros en espèces.

Le gestionnaire de la fortune réfute catégoriquement que cette demande d'argent ait pu être liée à un financement de la future campagne présidentielle de 2007 : "Tout cela relève du fantasme". "La maison Bettencourt affiche un train de vie extraordinairement élevé", souligne-t-il. "Mme Bettencourt souhaitait simplement s'acheter une bague", explique-t-il encore.

"Devant l'énormité d'un tel retrait, et craignant sans doute d'avoir à se justifier devant Tracfin, l'organisme chargé de la lutte contre les mouvements illicites de capitaux, les responsables de la banque [...] ont refusé de lui accorder une telle somme", avait révélé l'hebdomadaire Marianne samedi, en s'interrogeant sur la destination de cet argent.

Pas de fonds en liquide remis à Eric Woerth

Ce dimanche également, l'avocat de Patrice de Maistre a affirmé que le gestionnaire de la fortune de Liliane Bettencourt avait bien rencontré Eric Woerth en janvier 2007, mais que son client n'avait pas remis 50.000 euros en liquide au trésorier de l'UMP comme l'affirme Claire Thibout. Cette dernière affirme que cet argent était destiné à financer la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy.

Me Wilhelm, qui s'insurge contre "les mensonges et les contre-vérités assénés par Mme Thibout et son avocat", a annoncé qu'il déposerait dans la semaine "des plaintes contre plusieurs personnes pour faux témoignage et subornation de témoin".

Une semaine qui s'annonce décisive

L'affaire Bettencourt entrera lundi dans une semaine décisive avec l' audition par la police de Liliane de Bettencourt et d'Eric Woerth, qui espère que cette déposition lui permettra de tourner la page et de gérer plus sereinement la réforme des retraites.

Prévue en début de semaine, l'audition du ministre pourrait intervenir mardi selon une source proche de l'enquête. Elle pourrait s'accompagner de perquisitions, selon une autre source proche du dossier.

Alors que cinq enquêtes sont ouvertes sur les différents aspects de l'affaire Bettencourt, le ministre du Travail devra répondre de soupçons de conflit d'intérêts portés contre lui. Ces soupçons sont motivés par le fait qu'il était à la fois ministre du Budget (mai 2007-mars 2010) et trésorier de l'UMP, tandis que l'entourage de Liliane Bettencourt finançait ce parti au nom de la milliardaire et employait sa femme. Il est également soupçonné de s'être livré à des opérations de fraude fiscale.

 

 

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