La hausse des prix des fournitures scolaires reste inférieure à l'inflation

Selon l'association des Familles de France, les prix des fournitures scolaires de rentrée augmentent de 0,63% en 2010. Le président de l'association a par ailleurs dénoncé la proposition parlementaire de verser l'allocation de rentrée scolaire sous forme de bons d'achats. Le gouvernement n'entend d'ailleurs pas donner suite.

La facture de la rentrée scolaire pour un collégien entrant en sixième est en hausse cette année de 0,63% à 175,33 euros, par rapport à 2009, selon la 26ème étude annuelle de l'association des Familles de France (FDF) publiée ce mardi.

Dans le détail, c'est le poste "vêtements de sport" qui tire les prix à la hausse avec un coût en hausse de 3,98% sur un an à 53,94 euros tandis que les prix du poste "fournitures non papetières" (cartable, trousse etc.) augmentent de 1,42% pour atteindre 88,32 euros. Le poste "papeterie" (classeur, cahiers etc.) diminue quant à lui de 6,13% sur un an avec des dépenses estimées à 33,07 euros pour un enfant entrant en sixième.

Cette hausse du coût de la rentrée en 2010 met un terme à deux années de baisse consécutives. La facture pour la rentrée d'un élève de sixième était en effet passée de 206,68 euros en 2007 à 174,23 euros en 2009.

A noter que cette hausse reste néanmoins en dessous du niveau de l'inflation qui a été annoncé par l'Insee à 1,7% en juillet sur un an.

L'opération "Essentiels de rentrée" critiquée pour des défauts de qualité

L'association désigne également comme responsable de cette augmentation du coût de la rentrée, la qualité médiocre des fournitures scolaires proposées par l'opération "Essentiels de la rentrée", dont les prix ont été gelé par les enseignes de grande distribution en vertu d'un accord passé avec le ministère de l'Education nationale. "Les familles se sont ainsi orientées vers des produits de meilleure qualité, lesquels ont pu subir une hausse de leur prix, car ne faisant pas l'objet de l'opération" explique le communiqué.

De son coté, le gouvernement préfère souligner que les distributeurs ont joué le jeu en s'efforçant de stabiliser les prix des produits concernés par l'opération et en leur offrant une mise en avant très correcte dans leurs magasins. D'après les résultats intermediaires d'une enquête commandée par la DGCCRF (Direction Générale de la Concurrence de la Repression et des Fraudes), près de 80% des magasins ont proposé ces fournitures scolaires jugées "indispensables" et que l'on peut distinguer grâce à un logo spécifique.

Hervé Novelli, secretaire d'Etat du commerce et du tourisme, a de nouveau invité les distributeurs à "continuer ces efforts sur les prix" avec le début des achat de rentrée dans les semaines à venir tout en exigeant qu'ils "ne s'accompagnent pas d'une détérioration de la qualité des produits proposés".

Plus largement, il s'est félicité de la baisse des prix de produits de grande consommation dans la grande distribution au premier semestre 2010 (-0,2%) dans un contexte de hausse des prix à la consommation (+1,2%).

Volée de critiques dont celles du gouvernement contre les bons d'achat

Concernant la proposition du parlementaire UMP Edouard Courtial de verser l'allocation de rentrée scolaire (ARS) en bons d'achat et non en argent, le président de FDF, Henri Joyeux, a estimé que "c'est un député qui a voulu faire parler de lui".

"On prend les familles pour des imbéciles, incapables de gérer leur budget. Fliquer les familles pour faire des bons d'achat, non ! Pas question !", a-t-il ajouté.

Une opinion que partage le gouvernement. Même si "on n'est pas à l'abri de quelques abus marginaux", "il faut faire confiance aux familles", a réagi lundi sur RMC la secrétaire d'Etat à la Famille, Nadine Morano, ajoutant que "cela alourdirait le coût de gestion jusqu'à 30 millions d'euros".

Les associations de parents d'élèves FCPE (enseignement public) et Apel (privé) se sont également prononcées contre cette mesure.

Béatrice Barraud, présidente de l'Apel, a proposé de donner à chaque élève à la rentrée "une mallette avec les fournitures nécessaires (...) plutôt que d'orienter une ARS vers telle ou telle enseigne via des bons d'achat".

De son côté, le président de la FCPE a demandé aux députés de se concentrer en priorité sur la gratuité de l'enseignement plutôt que de chercher à contrôler les achats des familles.

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