Chatel veut une rentrée sous le signe de la sécurité

A quelques jours de la rentrée scolaire, le ministre de l'Education nationale a fait le point sur les équipes mobiles de sécurité et les initiatives prévues pour 2010-2011.

Entretenant le débat relancé cet été sur la sécurité, Luc Chatel a fait ce mercredi un point sur la sécurité à l'école en dressant le bilan des équipes mobiles de sécurité ("EMS") mises en place il y a un an. Le ministre de l'Education nationale a demandé à ces équipes mixtes (en partie composées de gendarmes et policiers détachés et de personnels de l'éducation ou de collectivités locales) d'être "au c?ur de la politique de sécurité en milieu scolaire". Depuis la rentrée 2009, elles ont réalisées à ce jour plus de 7.700 intervention dont 63 % ont concerné la prévention, a-t-il précisé, leur fixant leur feuille de route pour 2010-2011, axée principalement sur l'amélioration de la vie scolaire et les expérimentations. Il a à cet égard salué la complémentarité de leur action sans pour autant être en mesure de l'évaluer.
Sans compter que se pose le problème du recrutement. Les 500 emplois annoncés en septembre 2009 n'ont de fait pas tous été pourvus. Le ministre a donc décidé de réaffecter un certain nombre de ces personnels dans les "dix académies où il y a le plus de besoins", l'objectif étant d'y doubler à terme les équipes, tel qu'annoncé lors des états généraux de la sécurité à l'école d'avril.

A ce propos, Luc Chatel a refait le point sur les échéances et initiatives prévues par ces rencontres: formation des 14.000 personnels de direction d'ici à 2012, modules spécifiques dans la formation initiale des enseignants, amélioration des statistiques (enquête CIVIS) qui n'évoluent guère depuis 2007 (11,1 incidents graves pour 1.000 élèves en 2009 dans le second degré contre 10 ,6 en 2008 et 11,6 en 2007).Quant aux dix académies les plus exposées, 105 de leurs établissements expérimenteront le programme "Clair" cette année qui va permettre des innovations (comme, révolution dans le monde d'éducation, le recrutement de professeurs directement par les chefs d'établissements).

Reste le volet répressif, le plus polémique. Le "traitement spécifique" des élèves "très perturbateurs" au moyen d'une vingtaine d'"établissements de réinsertion sociale" (en fait des internats) est loin de faire l'unanimité. Les sanctions, dont la lisibilité sera "réaffirmée", selon les voeux du rapport du criminologue Alain Bauer. Des propositions en ce sens seront faites lors du conseil supérieur de l'éducation du 23 septembre

En un an, une EMS a été créée dans chaque académie mais les 500 postes annoncés en septembre 2009 n'ont pas tous été pourvus et il a été décidé pour cette rentrée de "renforcer celles des 10 académies où il y a le plus de besoins", jusqu'à atteindre un doublement de leurs effectifs comme cela avait été annoncé en avril aux états généraux de la sécurité à l'école, a-t-il dit.
Composées pour moitié de personnels de l'Education nationale et pour moitié de policiers et gendarmes, ces équipes ont pour mission la prévention et la gestion de crise, afin d'améliorer la sécurité en milieu scolaire.

Les 7.500 interventions depuis un an ont été à 63% de la prévention, "la meilleure réponse aux critiques qui disaient que nous allions faire entrer des policiers dans les écoles", a dit M. Chatel, à 14% de la gestion immédiate de crise, à 8% de l'accompagnement des personnels et à 16% de la formation ou de l'information. Elles ont eu lieu à 61% en collèges, 20% en lycées généraux, 17% en lycées professionnels et 2% dans des écoles, a précisé le ministre.

Il a insisté sur le suivi cette année des 105 établissements des 10 académies les plus exposées à la violence expérimentant le programme Clair ("Collèges et lycées pour l'ambition, l'innovation et la réussite") qui va permettre des innovations dans le recrutement des professeurs, la pédagogie et la vie scolaire.

Dressant le bilan des actions en cours en matière de sécurité à l'école, M. Chatel a expliqué que 93% des diagnostics de sécurité des établissements étaient réalisés (77%) ou en cours (16%).
Dans 56% des cas, il a été demandé diverses mesures comme des alarmes ou un agrandissement des locaux, dans 14% une surveillance aux abords de l'établissement, dans 14% l'installation d'une clôture, dans 14% une vidéoprotection et dans 2% un portique de sécurité.

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