Des pistes pour faciliter l'accès au logement des étudiants

Les logements sociaux manquant, il s'agit de favoriser l'accès au privé.

Soulagée par la volte-face présidentielle sur les aides au logement (APL), Valérie Pécresse ménage ses effets. Après l'annonce jeudi sur les bourses étudiantes, la ministre de l'Enseignement supérieur présente aujourd'hui au Havre, à l'occasion de l'inauguration d'une résidence universitaire constituée de conteneurs, ses objectifs en matière de logements sociaux étudiant pour 2010-2011 : 8.523 réhabilitations et 4.938 constructions seront réalisées, assure son entourage. Et le budget logement sera porté à 110 millions d'euros, contre 90 millions en 2009 (hors les 47 millions du plan de relance) et 64 millions en 2008. Satisfecit de la ministre, pour la première fois, les objectifs du rapport Anciaux de 2004 (qui préconise 5.000 constructions et 7.000 réhabilitations par an pendant 10 ans) seront donc entièrement respectés, tout au moins en flux. Car depuis 2005, le retard s'est accumulé : 40.000 logements ont été livrés au lieu des 60.000 prévus.

Pas de quoi donc améliorer significativement l'accès aux logements sociaux quand on sait qu'ils sont 160.000 pour le 1,3 million d'étudiants (sur 2,2 millions) qui se logent hors de leur famille. D'autant que les dispositifs prévus en 2009 pour faciliter l'accès au parc privé sont en panne. La loi Boutin de mars 2009 devant faciliter les colocations en HLM ? Le décret d'application, en cours de finalisation, devrait, enfin, être publié prochainement. Par ailleurs, « ce dispositif est lourd de fait de la mobilité étudiante », juge Jean-Baptiste Prévost, le président de l'Unef, la principale organisation étudiante. Sans compter que face aux familles défavorisées, les étudiants ne seront pas forcément prioritaires. Il ne s'agira donc que d'une politique de niche.

L'autre initiative prise fin 2009, l'extension de la garantie des risques locatifs (la GRL permet aux propriétaires d'assurer les locataires quand ils ne consacrent pas plus de 50 % de leurs revenus à leur loyer) aux étudiants boursiers notamment, ne décolle pas. Le secrétaire d'Etat au Logement Benoist Apparu, qui défend toujours l'idée d'une GRL universelle (ce que ne souhaitent pas les assureurs), va donc mener des négociations au dernier trimestre avec les partenaires sociaux et les assureurs afin d'élargir la GRL aux étudiants non travailleurs et non boursiers.
 

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