Affaire Kerviel : quand l'ex-dircom de la Société Générale critique Sarkozy

L'ex-directeur de la communication de la Société Générale, Hugues Le Bret, raconte ce mercredi sur RTL comment le président Nicolas Sarkozy, humilié de ne pas avoir été informé immédiatement de l'affaire Kerviel en 2008, s'est acharné sur l'ex-PDG de la banque, Daniel Bouton.

L'ex-directeur de la communication de la Société Générale, Hugues Le Bret, a accusé Nicolas Sarkozy ce matin sur RTL de s'être "acharné" contre l'ex-PDG de la banque, Daniel Bouton, au moment de l'affaire Kerviel. 

Lorsque la Société Générale découvre la position frauduleuse de Jérôme Kerviel, d'un montant de 50 milliards d'euros, le 19 et 20 janvier 2008, elle décide en effet, avec l'accord des régulateurs, selon elle, de ne pas en informer l'Elysée immédiatement.

La direction avait  estimé que "pour bien gérer la crise, il fallait éviter tout risque de fuite", raconte Hugues Le Bret. Mais quand le président découvre le sujet "quatre jours plus tard", "furieux" d'avoir été tenu à l'écart, il s'acharne sur Daniel Bouton", raconte l'ancien directeur de la communication, qui publie demain un livre intitulé "La semaine où Jérôme Kerviel a failli faire sauter le système financier mondial".

"Il nous cogne dessus comme des brutes"

"Il n'a pas compris qu'on n'avait pas encore complètement réglé le problème, il fallait lever 5 milliards [pour combler les pertes, Ndlr] et que c'était extrêmement difficile", a-t-il ajouté. "Donc, il nous cogne dessus comme des brutes avant de comprendre quelque temps après qu'il faudra régler ses comptes une fois que le bateau sera sorti de la tempête, et pas avant", dit-il encore.

Dans les jours qui ont suivi, Nicolas Sarkozy a en effet réclamé la démission de Daniel Bouton. Ce dernier quittera finalement la présidence du groupe un an plus tard.

Nicolas Sarkozy "ne réagit pas en homme d'Etat qui chercherait à préserver l'une des grandes banques du pays en équilibre sur un fil, mais en homme humilié d'avoir été écarté de la gestion de la crise. Il en fait une affaire personnelle", écrit ainsi Hugues Le Bret dans son livre.
 

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