Grève : la majorité des raffineries de pétrole bloquées ou à l'arrêt en France

"Il n'y aura pas de pénurie d'essence à la pompe", a assuré jeudi le secrétaire d'Etat aux Transports Dominique Bussereau. Dix des douze raffineries que compte l'Hexagone seraient pourtant en cours d'arrêt ou bloquées du fait des mouvements de grève contre la réforme des retraites. Par ailleurs, à Marseille, le blocage des terminaux pétroliers est entré dans son 18e jour.

Le secrétaire d'Etat aux Transports Dominique Bussereau a assuré jeudi sur LCI qu'"il n'y aura pas de pénurie d'essence à la pompe". Dix des douze raffineries de France sont pourtant actuellement affectées par les grèves contre la réforme des retraites et huit d'entre elles (dont six appartenant à Total) sont à l'arrêt ou en cours d'arrêt, selon l'Union française des industries pétrolières (Ufip).

"On a fait le point avec [le ministre de l'Ecologie] Jean-Louis Borloo, avec le Premier ministre et les collaborateurs du président de la République : nous avons ce qu'il faut pour au moins un mois" si les automobilistes ne font pas d'achats de précaution, a-t-il déclaré. La consommation d'essence a augmenté cette semaine de 50% en raison de la ruée des automobolistes à la pompe, a précisé Dominique Bussereau.

En Loire-Atlantique par exemple, l'annonce de l'arrêt de la production de la raffinerie de Donges a entraîné un réflexe de précaution des habitants et des ruptures de stock de certaines stations-service.

Le secrétaire d'Etat s'efforce ainsi depuis plusieurs jours de rassurer l'opinion sur cette question sensible. Les autorités ont rappelé qu'elles disposaient, en cas de pénurie, de 90 jours de stocks de sécurité.

"Il n'y a pas de problème d'approvisionnement en carburants, les dépôts sont pleins", a également précisé une porte-parole de Total mercredi.

Le président de l'Ufip, Jean-Louis Schilansky, a estimé de même que la situation dans les raffineries ne "change rien" dans l'immédiat pour le consommateur "car les dépôts de distribution continuent à fonctionner".

Selon les syndicats en revanche, la question de la pénurie de carburants pourrait se poser à court terme dans les stations-services.

La grève "incompatible" avec les impértatifs de sécurité

Le groupe Total avait annoncé dès mercredi l'arrêt de ses raffineries en France (*). Il s'agit d'un processus très lourd, qui prend plusieurs jours. "Les organisations syndicales ont annoncé leur intention de poursuivre la grève au-delà de 24 heures. Cela devient incompatible avec un fonctionnement normal pour des raisons de sécurité", avait déclaré un porte-parole.

Dans cinq des six raffineries Total, entre 50% et 80% du personnel posté a cessé le travail mardi, premier jour de grève contre la réforme des retraites, selon la direction. A Feyzin (Rhône), où la CFDT est majoritaire, la mobilisation a été plus réduite.

"Les salariés regardent ce qui se passe dans les autres secteurs, ils ne veulent pas être les seuls dans un bras-de-fer avec le gouvernement, mais leur état d'esprit est combatif", a déclaré mercredi Charles Foulard, coordinateur CGT à Total.

Total est également affecté par la grève des terminaux pétroliers de Marseille (Fos-Lavera) qui sont entrés jeudi dans leur 18e jour de grève. Entre 50 et 60 pétroliers sont ainsi en attente de débarquer afin de ravitailler les raffineries de pétrole. Les syndicats protestent contre la réforme portuaire, qui doit créer une filiale en charge de la gestion des terminaux. Ils tentent également se se faire entendre sur la question de la pénibilité des leurs métiers, sujet au coeur de la réforme des retraites.

A cause de ce blocage, l'industrie chimique française (pétrochimie, chimie fine, chimie de spécialités) estime avoir "déjà perdu 550 millions d'euros de chiffre d'affaires", a annoncé l'UIC.

 

(*) Les raffineries de Total sont installées à Gonfreville L'Orcher (Seine-Maritime), Donges (Loire-Atlantique), près de Martigues (Bouches-du-Rhône), à Feyzin (Rhône), Grandpuits (Seine-et-Marne) et près de Dunkerque (Nord, déjà à l'arrêt depuis un an).

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