Performances en trompe l'oeil pour l'économie française

La Banque de France vise une croissance solide de 0,5% au quatrième trimestre, soit 1,7% pour l'ensemble de l'année, mais les autres statistiques publiées ce mardi ne permettent pas d'envisager l'avenir avec une confiance débordante.
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A première vue, les statistiques publiées ce mardi matin par la Banque de France et l'Insee sont encourageantes ! Selon la banque centrale, l'activité industrielle a progressé en octobre. Et les prochains mois s'annoncent également cléments. D'une part, le flux d'entrée de nouvelles commandes a continué de progresser le mois dernier ; d'autre part, les prévisions des chefs d'entreprises sont orientées dans le sens d'une accélération de la production. Une accélération qui pourrait provenir de l'international si l'augmentation des exportations observée entre juillet et septembre devait se confirmer. Certes, les ventes à l'étranger ont reculé de 3% en septembre mais elles affichent une hausse de 6,3% en glissement trimestriel.

Au regard de ces éléments, la Banque de France envisage une croissance de 0,5% au quatrième trimestre après un pâle +0,3% au troisième. L?Insee publiera les chiffres de la croissance entre juillet et septembre ce vendredi. Si les calculs de la Banque de France devaient s?avérer justes, la croissance annuelle serait de 1,7% en 2010. Quid de 2011 ? L'Insee table sur un rééquilibrage de la croissance tricolore, la reprise de l'investissement industriel épaulant la consommation des ménages qui est actuellement l'unique moteur de l'activité. Selon l'enquête dévoilée ce mardi par l'Institut, l'investissement dans le secteur manufacturier progresserait de 9% l'année prochaine après avoir reculé de 2% en 2010.

Cet enthousiasme est malheureusement à relativiser. Tout d'abord, cette enquête est très souvent révisée. On se rappelle que les industriels visaient en juillet encore une progression de 7% de leurs investissements. En outre, la reprise de la demande, trop faible, ne permet pas la remontée du taux d'utilisation des capacités de production, preuve que les industriels en ont sous le pied si la demande devait s'intensifier. Actuellement de 76,4%, celui-ci se situe nettement en dessous de sa moyenne de longue période (82%).

Quant au commerce extérieur, il n'est pas assez orienté vers les pays émergents en forte croissance pour réellement stimuler l'activité. "Les grands pays émergents ont encore un poids trop faible dans l?export hexagonal. Les BRIC (Brésil, Russie, Inde et Chine) représentent moins de 6% des exportations françaises, contre près de 9% des exportations allemandes. C?est l?un des facteurs qui explique, en partie, le différentiel de croissance entre les exportations françaises et allemandes sur la période janvier septembre 2010 : +11% pour les premières, contre +19% pour les secondes", constate Alberto Balboni chez Xerfi.

 

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