Les Verts et Europe écologie fusionnent

Le rassemblement Europe Ecologie-Les Verts a officiellement vu le jour samedi à Lyon par le vote de quelque 2.000 militants écologistes réunis sur place ou sur internet.
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Les écologistes français se sont retrouvés à Lyon samedi pour fonder un nouveau parti unifié baptisé "Europe écologie-Les verts ", avec lequel ils espèrent devenir une force politique majeure.  Le nom de la nouvelle organisation, le choix qui froisse le moins les deux organisations Europe écologie et Les Verts , a receuilli 53% des suffrages des militants.

De José Bové à Nicolas Hulot, les principaux dirigeants écologistes se sont affichés ensemble et ont fait part de leurs espérances, soulignant la volonté d'indépendance de la nouvelle organisation et sa volonté de rassembler largement. "C'est un grand moment. Beaucoup l'ont rêvé, nous l'avons fait", a dit à la presse Eva Joly, ancienne magistrate d'origine norvégienne qui brigue la candidature à la présidentielle de 2012.

Cécile Duflot, patronne des Vert s pressentie pour prendre la tête de la nouvelle organisation l'année prochaine, sans doute en juin 2011, voit s'ouvrir des perspectives.  "On écrit une nouvelle page de l'histoire", a-t-elle déclaré aux journalistes. Ce nouveau parti politique ne sera pas une force de contestation et rassemblera "de façon très large des gens qui viennent de différents horizons et pas historiquement du monde de l'écologie", a-t-elle expliqué.

Le député européen Daniel Cohn-Bendit, héros du mouvement car à l'origine de ses plus beaux succès électoraux, a plaidé pour une nouvelle ouverture.  "Il faut rassembler au delà de la gauche pour battre Nicolas Sarkozy" a-t-il dit dans un discours. "Quand on parle de la préservation de la nature, nous ne sommes pas de droite, nous ne sommes pas de gauche, nous sommes intransigeants avec les productivistes qu'ils soient de gauche ou de droite" a-t-il affirmé.

Le député européen José Bové, ancien syndicaliste du monde paysan, a exprimé l'intention de faire du parti "une alternative crédible qui apporte des solutions concrètes" au pays. "Ça ne sert à rien de se regarder le nombril, il faut apporter les bonnes solutions", a-t-il dit. L'ancienne magistrate Eva Joly, possible candidate, a insisté sur le fait qu'à ses yeux, les écologistes détenaient une solution différente de la droite et de la gauche. "Nous avons les meilleures solutions politiques pour créer un monde plus juste" a-t-elle déclaré.

L'animateur de télévision Nicolas Hulot, qui avait utilisé sa popularité et sa notoriété pour obtenir des engagements écologistes des principaux candidats à la présidentielle de 2007, est venu dans l'après-midi "en ami". "Je vous dis chapeau et bravo pour avoir mis de côté vos divergences. Vous avez l'occasion historique de redonner à la politique toute sa noblesse et sa dignité", a-t-il dit.

Le mouvement écologiste politique est récent en France, puisque la première candidature à la présidentielle remonte à 1974 avec René Dumont, la création du parti des Vert s à 1984 et sa première participation au gouvernement à 1997.  Des scores électoraux récents importants, notamment les 16% obtenus aux dernières élections européennes en 2009, puis les 12,18% aux régionales, lui ont ou vert des perspectives au moment où le PS connaît des difficultés, selon les sondages, pour retrouver une pleine crédibilité dans l'opinion.

La nouvelle organisation vert e connait cependant déjà quelques problèmes. Figure connue du monde écologiste, l'avocate Corinne Lepage, députée européenne, ex-ministre de l'Environnement d'un gouvernement de droite (1995-1997), a annoncé qu'elle ne rejoindrait par le nouveau mouvement, qu'elle juge trop à gauche.  Le fonctionnement du nouveau parti risque aussi de poser problème, la diversité des cultures et des origines militantes allant encore s'accentuer. Les querelles internes du parti des Vert s et ses interminables débats étaient déjà fréquemment moqués pour leur complexité et leur côté parfois surréaliste.  Afin d'élargir le public militant, la participation aux décisions internes de "coopérateurs" - des sympathisants qui n'auront pas la carte du mouvement - est prévue.

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