Portrait de Jean-Louis Borloo

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Numéro deux du précédent gouvernement, Jean-Louis Borloo désirait ardemment en devenir le numéro un mais a préféré le quitter faute d'obtenir le poste de Premier ministre, où il comptait mettre l'accent sur le social.  Sa campagne de ces dernières semaines a été un échec mais Jean-Louis Borloo a retrouvé l'avant-scène médiatique et tenté d'instiller dans l'opinion l'idée qu'il incarnait une alternative au sein de la droite française.

Sa tentative de rassembler le centre-droit ces dernières semaines est le signe qu'il entend, au sein de la majorité ou en dehors, faire entendre sa voix jusqu'en 2012. Dimanche soir, il a annoncé par communiqué qu'il n'entendait pas faire partie de la prochaine équipe gouvernementale. "Je préfère, en effet, retrouver ma liberté de proposition et de parole au service de mes valeurs, qui ne sont pas de circonstances, au premier rang desquelles je place la cohésion sociale", déclare-t-il dans ce document.

Nicolas Sarkozy avait proposé à Jean-Louis Borloo le ministère des Affaires étrangères, un grand ministère économique ou un grand pôle affaires sociales, ont déclaré des proches du ministre sortant de l'Ecologie.  Ses deux ans et demi au ministère de l'Ecologie ont été marqués par le Grenelle de l'Environnement négocié avec les collectivités et la société civile, un "monument législatif" selon lui, qu'il aurait aimé appliquer à la réforme fiscale. Une partie des associations en critique le résultat, terni par le report de la "taxe carbone", mais épargne Jean-Louis Borloo pour son volontarisme en la matière - il faisait partie des membres fondateurs de Génération Ecologie en 1991.

Dans sa gestuelle et son vocabulaire, Jean-Louis Borloo , 59 ans, fait tout pour donner l'image d'un homme politique pas comme les autres : déterminé, sympathique, proche des gens.  Avec un certain succès, à en croire les sondages d'opinion, où tous les instituts le placent dans le trio des ministres les plus populaires avec Rama Yade et Bernard Kouchner. Ses ennemis lui reprochent sa discrétion dans les situations de crise - comme celle du carburant -, l'accusent de dillettantisme et raillent son élocution parfois difficile.

L'émission satiritique Les Guignols de l'Info le dépeint en ivrogne fagoté comme l'as de pique. Jusqu'à son offensive vers Matignon, pour laquelle il a consenti à une coiffure plus rangée, Jean-Louis Borloo, qui n'aime pas sa marionnette, a en effet donné une image de bon vivant aux cheveux en bataille.  En 1992, après le premier tour des élections régionales en Nord-Pas-de-Calais, où il crée la surprise en obtenant 12,5% des voix sans étiquette, il confesse en direct sur Antenne 2 : "Comme on a fait la fête jusqu'à six heures du matin, j'étais pas en état de décrocher mon téléphone, j'ai émergé à midi".

ANCRAGE LOCAL

Né le 7 avril 1951 dans le XVe arrondissement de Paris, Jean-Louis Borloo étudie d'abord la philosophie, l'histoire, les sciences économiques et mise finalement sur le droit.  Cet amateur de soirées mondaines et de football - président de l'US Valenciennes de 1986 à 1991 - a fait fortune dans les affaires. Avocat bardé de diplômes, il s'est spécialisé, dans les années 1980, dans la reprise d'entreprises en difficulté. Il a longtemps été le compère et le conseil de Bernard Tapie. Cette activité va lui faire découvrir Valenciennes, où il va assouvir son ambition politique. Il dirige de 1989 à 2002 cette cité ouvrière sinistrée, qu'il tente de revitaliser.

C'est par son ancrage dans le Nord que Jean-Louis Borloo est monté au sein de l'UDF, où il s'est taillé une réputation d'irréductible indépendant. Jusqu'à rejoindre, contre l'avis de son ami François Bayrou, le Parti radical, fondu dans l'UMP.  Caution sociale des gouvernements de Jean-Pierre Raffarin et Dominique de Villepin, il est successivement ministre délégué à la Ville et à la Rénovation urbaine, ministre de l'Emploi puis de la Cohésion sociale. Il met en place son plan pour la rénovation urbaine puis un plan de cohésion sociale, censé lutter contre le chômage et la crise du logement. Après s'être rallié à Nicolas Sarkozy dans les dernières semaines précédant l'élection, Jean-Louis Borloo , déjà pressenti à Matignon, hérite finalement du ministère de l'Economie, puis, après un mois seulement à Bercy, du vaste portefeuille de l'Ecologie, de l'Energie et du Développement durable.

Il est marié à la journaliste Béatrice Schönberg.

Commentaires 2
à écrit le 27/02/2011 à 14:21
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"Génération Ecologie" vous avez dit" Ecologie" ? Et l'exploitation des gaz de schiste ?Défigurer et polluer des régions entières, c'est celà l'ECOLOGIE ?

à écrit le 10/12/2010 à 16:06
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Borloo, fondateur de Generalion Ecologie en 1991 et metteur en oeuvre du Grenelle de l'Environnement après avoir remonté Valenciennes au pire moment de son histoire. Pouvait-il être le 1er ministre de celui qui dit "l"écologie , ça commence à bien f...

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