Valérie Pécresse s'attaque au décrochage à l'université

La ministre de l'enseignement supérieur vient de confier une mission au sénateur Christian Demuynck sur l'échec des étudiants en 1ère année de licence. Remise de la copie prévue en avril 2011.
Valérie Pécresse veut lutter contre l'échec à l'université.

Lutter contre l'échec à l'université n'est pas une mince affaire. Pour preuve, deux ans après le lancement du Plan réussir en licence, rien n'a vraiment bougé. Pourtant, ce plan doté de 730 millions d'euros sur 5 ans visait à respecter les objectifs de Lisbonne, à savoir mener 50 % d'une classe au niveau de la licence, et à diviser par deux l'échec en 1ère année à l'université.

Or L'Unef, principale organisation étudiante, et, plus récemment, l'inspection générale de l'administration de l'Education nationale et de la recherche (IGAENR), ont dressé un premier bilan négatif et hétérogène de son application. Les chiffres du décrochage sont certes à prendre avec des pincettes, nombres d'étudiants arrêtant leurs études en cours de 1ère année et se réinscrivant ailleurs l'année suivante étant souvent considérés comme ayant interrompu leurs études.

Le nombre d'étudiant en échec "préoccupant"

Mais la ministre de l'Enseignement supérieur, jugeant le nombre d'étudiants en situation d'échec "préoccupant", a décidé de se pencher plus avant sur les raisons de cet échec difficilement résorbable. Elle vient de confier une mission au sénateur UMP Christian Demuynck (Seine Saint-Denis) pour analyser précisément la « réalité du décrochage à l'université", "aller plus loin dans l'identification et l'accompagnement des jeunes en difficulté à l'université" et "leur proposer de façon plus systématique une poursuite ou une reprise d'études dans un cursus adapté à leur situation et à leurs aptitudes", précise la lettre de mission du sénateur.

Celui-ci devra notamment évaluer les dispositifs de réorientation existants en particulier vers les formations de type IUT ou STS (BTS), "en particulier en alternance", fer de lance de la politique du gouvernement en faveur de l'emploi des jeunes. La ministre projette de mettre plus en synergie les formations post-bac (IUT, BTS, classes préparatoires, licence) au sein d'un premier cycle généraliste afin de multiplier les passerelles.


Coordonner les actions des acteurs locaux

Christian Demuynck est aussi chargé de travailler avec le nouveau délégué à l'information et l'orientation (DIO), Jean-Robert Pitte (lui-même doit rendre son rapport au Premier ministre au printemps prochain) à coordonner les actions des acteurs locaux tels les rectorats, les universités, les missions locales ou encore les chambres consulaires afin de décloisonner les "nombreux dispositifs d'insertion ou de formation professionnelle initiale ou continue qui poursuivent les mêmes objectifs d'accès à l'emploi mais mobilisent des structures et des circuits de financement étanches", ce qui "contribue à limiter le nombre de réorientations".

La remise de copie est prévue pour "la fin du mois d'avril 2011" avant une mise en ?uvre "dès la prochaine rentrée universitaire". D'ici là, le sénateur a proposé à Valérie Pécresse d'organiser "un tour de France des universités".

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