Les chercheurs s'alarment des "désastres" du grand emprunt

Alors que les appels à projets du grand emprunt sont en cours, les syndicats de chercheurs critiquent la complexité du dispositif et craignent une déstructuration de la recherche française.
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Est-ce un fait exprès ? C'est ce 14 décembre, date anniversaire du lancement du grand emprunt par Nicolas Sarkozy il y a un an, que l'intersyndicale recherche-enseignement supérieur (SNTRS-CGT, SNCS-FSU, Sgen-CFDT) a organisé une assemblée générale appelant à la "résistance" aux investissements d'avenir. Dans un contexte de budgets 2011 peu transparents (La Tribune du 1er décembre 2010), les syndicats de chercheurs estiment qu'avec le grand emprunt, qui va consacrer au sens large près de 22 milliards d'euros à l'enseignement supérieur et à la recherche, "le gouvernement passe à une nouvelle étape de destruction du système d'enseignement supérieur et de recherche, au lieu d'augmenter le financement récurrent de l'ensemble des laboratoires" et des universités.

"Par cet outil, le gouvernement casse la structure actuelle de la recherche. Le souci premier est celui des laboratoires mixtes (UMR)", explique Patrick Montfort, secrétaire général du SNCS. Aujourd'hui, la recherche effectuée au sein des UMR est financée et évaluée par les organismes de recherche (CNRS, Inserm...) en partenariat avec les universités, qui en héberge la grande majorité. Avec les futurs laboratoires d'excellence (Labex), qui recevront en tout 1 milliard d'euros (239 dossiers de candidature ont été déposé), cette prérogative va échapper aux organismes de recherche et aux universités puisque in fine, "c'est le Premier ministre qui signera la liste des Labex sélectionnés", anticipe Patrick Montfort.

Par ailleurs, comme le sous-entend l'appel à projets, seuls les laboratoires notés A+ par l'agence nationale d'évaluation (Aeres) auront droit au chapitre. Le pôle de compétitivité "Eau" de Montpellier a ainsi hésité à présenter un Labex, une partie de ses laboratoires appartenant au Cemagref étant noté B. La crainte, exprimée récemment par le conseil scientifique du CNRS, est donc grande de voir la concentration des moyens sur les laboratoires d'excellence aboutir à la notion de laboratoire. "Les Labex vont être figés pendant 10 ans. Et pendant ce temps, les laboratoires moins bons vont disparaître. Nous nous acheminons vers une stérilisation de la démarche scientifique", alerte Patrick Monfort.

Et encore, les dits moyens sont loin d'être à la mesure des annonces, seulement 10% étant "consomptibles" : 900 millions seront donc placés et ce sont les revenus qui reviendront aux laboratoires. Soit, au mieux 300.000 euros annuels par Labex pour une centaine sélectionnée. Dans la mesure où contrairement aux annonces, les budgets des laboratoires baissent en moyenne de 12% (une fois pris en compte les pensions de retraite et retranchés les crédits affectés à la masse salariale), cela revient à donner aux grands laboratoires ce que l'on prend aux petits, ironise Daniel Steinmetz du SNRTS. Des critiquent balayées par le commissaire général à l'investissement, René Ricol, qui assure, dans une interview au journal Les Echos, qu'"il y aura certes des gagnants mais aucun perdant".

Ces appels à projets créent aussi une atmosphère relativement malsaine sur le terrain, selon les syndicats. Le gouvernement évoque lui une "émulation", qu'illustre le nombre de candidatures (680 pour les cinq premiers appels à projets). Les enseignants-chercheurs constatent, eux, par la voix de Michelle Lauton, secrétaire générale adjointe du Snesup, un "chantage permanent" sur les présidents d'université et l'absence de concertation, certains dossiers de Labex ayant été envoyés sans que les personnels des laboratoires y soient associés. "Les conséquence à plus long terme sont une progression de la précarité, plus de mise en concurrence et une baisse de l'esprit collectif. Plus largement, cela pose aussi la question de l'avenir même des organismes de recherche."

Commentaires 5
à écrit le 08/06/2011 à 19:29
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à écrit le 18/12/2010 à 8:46
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...qui en héberge[ent]... ...Des critique[s] balayées... Ces fautes n'enlèvent rien au problème du financement de la recherche ; continuez à en parler!

à écrit le 15/12/2010 à 5:42
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Au delà de l'intérêt de cet article, comment peut-on faire autant de fautes d'orthographe et de grammaire !

le 15/12/2010 à 7:02
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A part le s à souci (enlevé suite à votre commentaire), à quelles fautes faites vous allusion ?

le 15/12/2010 à 7:23
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Ludo est certainement un chercheur..... de fautes

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