Querelle de chapelles autour des contenus des cours d'économie au lycée

Devançant le ministère de l'Education Nationale, les professeurs d'économie ont publié leur propre programme pour les classe de terminale ES.

Les nouveaux programmes de sciences économiques et sociales (SES) qui se mettent en place progressivement dans le cadre de la réforme du lycée font des remous. Après ceux de seconde (entrés en vigueur à la rentrée 2010) et ceux de première ES (qui s'appliqueront à la rentrée 2011), jugés trop lourds, trop techniques et orientés idéologiquement, ce sont ceux de terminale ES, prévus pour 2012, qui font parler d'eux.

C'est l'Association des professeurs de SES (Apses) qui a lancé le débat en publiant le 2 janvier son projet, quelques semaines avant que le groupe d'expert du ministère de l'Education nationale ne livre le sien. Groupe d'experts dont l'Apses a claqué la porte l'année dernière. Basé sur une enquête réalisée auprès de 525 professeurs de SES, ce programme donne toute sa place aux "enjeux contemporains" et "n'est pas structuré à partir d'un découpage strict entre l'économie et les autres sciences sociales", estime l'Apses, qui insiste sur le "pluralisme théorique".

"Nous rejoignons les recommandations du rapport Guesnerie sur l'allègement du programme puisque nous passons de 17 à 12 thèmes, mais aussi sur la nécessité de croiser concepts, objets et questions, explique la présidente de l'Apses, Marjorie Galy. Nous voulons montrer que nous pouvons élaguer en maintenant un programme cohérent." Ce programme a été soumis au ministère de l'Education nationale, au groupe d'expert, aux syndicats et associations de lycéens.


Adapter la pédagogie

De son côté, l'économiste Jacques Le Cacheux, qui préside le groupe d'experts, assure que si le programme de première faisait la part belle à la micro-économie, celui de terminale abordera largement les thèmes du travail, de l'emploi et du chômage en mobilisant tant les outils économiques que sociologiques. "Notre programme sera plus explicite et plus attractif", assure-t-il, estimant que le programme de l'Apses est trop vague sur des notions importantes telles le développement durable, les crises économiques ou la mondialisation. Pour autant, il juge nécessaire de former les professeurs de SES afin qu'ils puissent adapter leur pédagogie aux nouveaux programmes. "Certaines notions techniques telle l'utilité marginale de la consommation peuvent être enseignées simplement, sans recours à l'appareil graphique ou mathématique", estime Jacques Le Cacheux.

Le projet de programme du groupe d'experts sera mis en consultation pour deux mois aux alentours du 20 février. Après quoi il sera soumis à l'avis du Conseil supérieur de l'éducation en mai.
 

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