L'Ile-de-France se dote d'un conseil scientifique

La Région compte ainsi soutenir sa nouvelle politique de l'enseignement supérieur et de la recherche adoptée en novembre dernier.
L'Ile-de-France souhaite faire évaluer la dimension scientifique de ses politiques en matière d'enseignement supérieur et de recherche.

L'Ile-de-France compte bien s'imposer dans la politique en faveur de l'enseignement supérieur et de la recherche. La région doit annoncer ce mardi l'installation d'un conseil scientifique régional (CSR). Ce nouveau conseil sera chargé de l'assister dans ses stratégies de développement de la recherche, de l'enseignement supérieur et de l'innovation. Il est l'une des concrétisations du rapport-cadre voté en novembre dernier qui définit la politique régionale en matière d'enseignement supérieur et de recherche. Et prolonge en ce sens la concertation lancée par la région en juillet 2010 avec la communauté universitaire et scientifique lors de ses Assises de l'enseignement supérieur et de la recherche.

Indépendance

« Trois principes ont prévalu lors de ces Assises : la collégialité, l'indépendance et la concertation, explique Isabelle This Saint-Jean, vice-présidente de la région en charge de l'enseignement supérieur et de la recherche. Or, ces trois principes ne peuvent être traités par une même instance. » Exit donc l'ancien CCRRESTI, organe de 57 membres aux multiples missions. Le nouveau conseil scientifique, présidé par Jean-Antoine Girault, directeur de l'institut du Fer à Moulin et directeur de recherche à l'Inserm, sera resserré autour de 20 chercheurs reconnus (tels Gérard Ferey, médaille d'or du CNRS, Alain Fischer, à l'origine des "bébés bulle" en 1999, le mathématicien Jean-Pierre Bourguignon, directeur de l'Ecole des hautes études scientifiques, l'embryologiste Nicole Le Douarin, secrétaire perpétuelle honoraire de l'Académie des sciences...) représentant toutes les disciplines et laboratoires de recherche (CNRS, Inserm, universités...).

Critères scientifiques

Outre l'expertise scientifique, il sera chargé d'évaluer la dimension scientifique des politiques régionales de développement de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation. "Mon intention est de ne faire fonctionner ce conseil que sur la base de critères scientifiques", insiste Jean-Antoine Girault. Doté d'une capacité d'auto-saisine, il pourra être aussi sollicité par le conseil régional sur les problématiques plus larges (éthique, nucléaire...). Premier chantier : avaliser et labelliser les domaines d'intérêts majeurs (DIM), ces réseaux de recherche définis par la région autour de thématiques stratégiques définis par la région autour de thématiques stratégiques. L'Ile-de-France, qui croise régulièrement le fer avec le gouvernement, espère ainsi "donner la main aux scientifiques" au-delà de toute arrière pensée politique. "La région peut bien sûr fixer ses priorités politiques mais leur pertinence devra être étudiée en fonction des compétences scientifiques de son territoire", explique Isabelle This Saint-Jean. Pour Jean-Antoine Girault, il s'agit de veiller à ce que les grandes orientations des politiques de l'Ile-de-France "soient prises dans l'intérêt de la recherche, de l'ensemble des chercheurs mais aussi de la région" qui concentre pas moins de 40 % de la recherche française. Ce d'autant plus que "nous avons conscience des enjeux et de l'importance des investissements de la région dans ce domaine".
Fin 2010, en présentant le rapport-cadre 2011-2016, le président de l'Ile-de-France, Jean-Paul Huchon, avait précisé que sa région allait engager 900 millions d'euros sur les 10 prochaines années dans l'enseignement supérieur et la recherche.

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