Le campus de Saclay se met en ordre de bataille pour être éligible au grand emprunt

Le nouveau président du campus de Saclay, Dominique Vernay, a la lourde tâche de faire en sorte que le projet soit sélectionné dans le cadre du grand emprunt.
Dominique Vernay, le nouveau président de la Fondation du campus de Saclay.

Six mois. Dominique Vernay, nouveau président de la Fondation de coopération scientifique (FCS) de Paris-Saclay, qui réunit les 23 acteurs du plateau (CEA, CNRS, HEC, Polytechnique, Paris-Sud...) ne dispose pas de plus de temps pour faire en sorte que le projet soit présélectionné en septembre dans le cadre du grand emprunt.

L'enjeu est de taille. Le projet phare du quinquennat de Nicolas Sarkozy, qui doit voir émerger à l'horizon 2020 un cluster mondial regroupant 30.000 étudiants et 12.000 chercheurs, n'a pas été pré-sélectionné en mars dernier pour la première vague des "Initiatives d'excellence" (Idex), plus gros appel à projet du grand emprunt (doté de 7,7 milliards d'euros, il doit choisir cinq à dix grands campus de renommée mondiale). Ce qui a entraîné la démission du prédécesseur de Dominique Vernay, Paul Vialle. Pourtant, le gouvernement soutient corps et âme Saclay. Concentre déjà 10% de la recherche publique et privée française, il a déjà obtenu une dotation record de 850 millions d'euros au titre de l'opération Campus. Dans le cadre du grand emprunt, il a décroché plusieurs équipements d'excellence et laboratoires d'excellence. Mais le jury de l'Idex, réputé totalement indépendant, a sanctionné son manque de cohérence. Malgré les progrès obtenus par Paul Vialle, Saclay a toujours été victime des rivalités de ses acteurs, institutions aux ego forts et jalouses de leurs prérogatives.

Université confédérale

Aidé par Jean-Marc Monteil, professeur au Conservatoire national des Arts et Métiers (Cnam) missionné par le Premier ministre pour aider à la "finalisation du projet" et faire le lien entre tous les ministères de tutelle concernés (Enseignement supérieur, Défense, agriculture, Industrie), Dominique Vernay doit donc définir une "vision". "Devons-nous développer les coopérations entre les composantes du Campus ou créer à moyen terme une université confédérale ? C'est le sujet sur lequel nous travaillons. Nous devons pour cela d'abord analyser les points qui rapprochent les acteurs", explique Dominique Vernay. Et surtout plus associer le monde académique, le premier projet ayant été perçu comme trop imposé par les directeurs d'établissement.

Le groupe de travail qui planche sur le projet "Idex 2" compte ainsi 50% d'académiques (universitaires). "L'objectif est de constituer à terme une sorte de sénat académique consultatif à côté du conseil d'administration de la Fondation. Nous devons redémarrer avec une double légitimité institutionnelle et académique", détaille Dominique Vernay. Le nouveau projet intègre ainsi les trois composantes enseignement supérieur-recherche-innovation alors que le projet précédent privilégiait la recherche. L'un des axes phares sera ainsi de distinguer un ensemble de programmes masters-doctorats "à visibilité internationale". "L'Idex ne va pas porter sur toutes les écoles doctorales de Saclay. Les doctorats en ingénierie serviront notamment de point d'appui", anticipe Dominique Vernay, qui compte valoriser le projet en "mutualisant des sujets transversaux". Quant à la gouvernance propre au projet, elle sera définie une fois le projet élaboré.
Le projet doit être abouti pour le second tour des initiatives d'excellence, en septembre. Et là Saclay n'aura pas le droit à l'erreur.

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