Chatel veut encore plus de sport à l'école

Le ministre de l'Education nationale a annoncé ce jeudi l'extension à la rentrée 2011 de l'expérimentation "Cours le matin, sport l'après-midi". Mais ce dispositif est loin de faire l'unanimité.

Poudre aux yeux ou manière de préparer les esprits à une future réforme des rythmes scolaires ? Comme il l'avait laissé entendre en janvier, Luc Chatel a annoncé ce jeudi lors d'un déplacement à Bordeaux, l'extension du dispositif "Cours le matin, sport l'après-midi" Le nombre d'établissement testant ce nouveau rythme sera ainsi doublé à la rentrée prochaine . Objectif : "Qu'au moins 250 collèges et lycées et 15.000 élèves puissent bénéficier de cette organisation profondément innovante de la semaine scolaire." Cela se fera sur la base du volontariat mais le ministre de l'Education nationale souhaite que "cette nouvelle phase bénéficie en premier lieu aux établissement de l'éducation prioritaire".

Un bon moyen pour augmenter motivation et assiduité

De fait, après un premier test dès 2009 au lycée Jean Vilar de Meaux, cet emploi du temps "à l'allemande" a été mis en place à la rentrée 2010 dans 124 collèges et lycées français (soit 7.000 élèves) non seulement pour tester de nouveaux rythmes scolaires en prévision d'une future réforme (la conférence sur les rythmes scolaires fera ses propositions en juin mais aucun changement d'ampleur n'est à attendre avant 2013) mais aussi pour remotiver les élèves en difficulté.

Si Luc Chatel a décidé d'étendre cette expérience prévue pour trois ans, c'est à l'aulne de la première évaluation qui en a été faite par la direction générale de l'enseignement scolaire (DGESCO) auprès des chefs d'établissement. Selon elle, "la motivation et l'assiduité des élèves ont fortement progressé" et le climat scolaire ainsi que les "relations entre professeurs et élèves se sont notablement améliorés".

Un dispositif coûteux et un manque criant d'équipements

Pour autant, pas question de généraliser ce dispositif. D'une part, il est coûteux (les établissements test ont reçu l'année dernière 5.000 euros pour "organiser les déplacements nécessaires" ; d'autre part les structures sportives sont insuffisantes. Dans un entretien accordé ce jeudi au quotidien "20 minutes", Luc Chatel reconnaît que les installations sportives "ne seraient pas [suffisantes] si nous voulions généraliser le dispositif, ce qui n'est pas prévu".

Enfin, "Cours le matin, sport l'après-midi", ne fait pas l'unanimité. Le syndicat national de l'éducation physique (Snep-FSU) a dénoncé une "opération médiatique" qui "vise à masquer les véritables aspects de sa politique". Alors que les enseignants d'éducation physique ont perdu 4.500 postes depuis 2007 et que leur recrutement est "très insuffisant", l'horaire obligatoire de sport ne pourra être assuré pour tous les collégiens et lycéens et des options devront être supprimées, craignent-ils, dénonçant par ailleurs une baisse des subventions destinées au sport scolaire.

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