Le Grenelle de l'Environnement cherche un second souffle

Une table ronde sur l'efficacité énergétique doit permettre de réduire la facture des ménages et des entreprises.
Copyright Reuters

C'est à un exercice d'équilibrisme que s'est livrée mardi Nathalie Kosciusko-Morizet, ministre de l'Écologie, entourée des secrétaires d'État au logement Benoist Apparu et aux transports Thierry Mariani. Tout en présentant un catalogue exhaustif des mesures du Grenelle de l'Environnement en faveur de l'efficacité énergétique, il s'agissait de justifier le lancement d'un « Acte 2 du Grenelle » spécifiquement dédié à ce sujet. Annoncée il y a environ un mois par Nicolas Sarkozy aux ONG du Grenelle, cette « table ronde de la sobriété énergétique » n'abordera pas l'équation côté offre, mais seulement côté demande. « On ne se mettra pas d'accord sur les moyens de produire l'énergie, un sujet très polémique », a remarqué NKM. Beaucoup plus consensuelle serait la nécessité de diminuer la consommation, surtout lorsqu'on sait qu'un gigawatt (GW) économisé équivaut à 250 millions d'euros d'économies en investissements et 200 millions en coût de fonctionnement annuel. De quoi motiver les différents acteurs, pouvoirs publics, entreprises et ménages, tous victimes de la hausse continue de leurs factures d'énergie (13,7 % en un an). Pourtant, de 1,5 % entre 2003 et 2008, le rythme de l'amélioration de l'efficacité énergétique a ralenti pendant la crise. L'objectif de NKM est de l'amener à 3 % par an, un chiffre déjà fixé par la loi POPE de 2005, qui permettrait à la France d'atteindre l'objectif européen du paquet climat-énergie : 20 % entre 1990 et 2020.

Avec 42 % de la consommation d'énergie française, le bâtiment, qui présente le plus important « gisement d'économies », a fait l'objet d'un plan ambitieux dans le cadre du Grenelle. Le bilan contrasté des mesures mises en oeuvre servira de base à un « recalibrage ». Un tiers des permis de construire déposés en 2010 seraient conformes au label BBC (bâtiment basse consommation), donc en avance sur la réglementation thermique (RT) 2012. En revanche, à fin 2010, seulement 150.000 éco-prêts à taux zéro (destinés à financer les travaux d'efficacité énergétique des particuliers) ont été signés depuis leur création, au lieu des 400.000 visés. Autre mesure remise en chantier : le diagnostic de performance énergétique (DPE). Le mode de calcul de cette note attribuée à chaque bien vendu ou loué sur la base de sa consommation d'énergie, qui depuis le 1er janvier dernier figure sur les annonces immobilières, est controversé.

En demi-teinte

En filigrane, il apparaît clairement que ce sont les modes de financement innovants qui font défaut et que la trésorerie constitue un frein à des travaux pourtant très rentables à moyen et long terme. La présence de banquiers et d'assureurs dans les groupes de travail permettra peut-être d'avancer sur ce point. Ils sont dédiés respectivement aux particuliers (réduire leur facture), aux entreprises (gagner en compétitivité) et aux pouvoirs publics (être moteur et exemplaire). Une commande publique trop faible a souvent été mise en cause dans les résultats en demi-teinte du Grenelle. Cette fois-ci, les mesures proposées devront soutenir les filières industrielles. Car cette énergie que l'on ne consomme pas est non seulement la moins chère, mais aussi « la plus innovante sur le plan technologique et la plus créatrice d'emplois », rappelle NKM. Surtout en France, où l'on compte des champions du secteur comme Schneider Electric et Saint-Gobain. D'ailleurs, le groupe de travail « entreprises » s'intéressera à la fois aux entreprises « de la demande » (consommatrices d'énergie) et de l'offre (celles qui proposent des solutions pour réaliser des économies). Un premier rendez-vous est fixé fin septembre pour des conclusions finales attendues mi-décembre.

Commentaires 4
à écrit le 08/06/2011 à 12:14
Signaler
Le fameux grenelle 2 oeuvre du tout aussi fameux Borloo a surtout accouché de normes et de contraintes nouvelles. des mesures gadget du type de faire figurer l'indice énergétique de l'habiation ne contribuent en rien à la baisse de la consommation én...

à écrit le 03/06/2011 à 12:33
Signaler
Eh oui, en pein marasme économique et malgré les tomberaux d'aides et milliers de pages de législation, nos zélateurs de l'écologie administrée cherchent comment faire durer le plaisir et si possible maintenir leur tout nouveau pouvoirs médiatique, ...

le 03/06/2011 à 14:39
Signaler
Merci simple citoyen de votre commentaire frappé du sceau du bon sens.

à écrit le 02/06/2011 à 16:29
Signaler
Bonjour, En limitant les investissement sur 5 ans , en réduisant annuellement les crédits d'impôts, en compliquant les formalités pour l'assistance ( plus des 3 possibilités ) pour les investissements écologiques, cela devient une gageure. Il faudr...

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.