« Compte tenu des échéances financière et politique, le temps pour prendre des mesures est extrêmement court. Il faut donc se donner un nombre réduit d'objectifs et privilégier des dispositions à impact rapide. La référence en la matière, c'est le plan Pinay-Rueff de 1958 qui mêle politique restrictive à l'intérieur et politique expansive à l'extérieur.
Sur le front intérieur, deux domaines doivent être abordés par les politiques publiques ces prochains mois.
Premier domaine : la consolidation budgétaire bien sûr. Au-delà des mesures structurelles de réduction des dépenses publiques qui auraient dû être prises ces dernières années mais ne l'ont pas été, il faut trouver des recettes vite. On peut, par exemple, multiplier les déremboursements sur les nombreux médicaments inefficaces Autre exemple : relever les droits de succession, quitte à diminuer un peu les droits de donation.
Deuxième domaine : l'emploi. On pourrait mettre en place dès 2012 un début de TVA sociale, en diminuant les charges sur les salaires, en particulier les salaires moyens, et en transférant les montants afférents sur la TVA, quitte à limiter l'augmentation aux produits de luxe.
Sur le front de la relance extérieure, François Baroin doit négocier avec nos collègues de l'Ecofin et la Banque centrale européenne une intervention sur le marché des changes. Le cadre juridique existe pour cela. Il y a néanmoins une omerta autour d'une vérité économique pourtant bien documentée : les industries des pays méditerranéens, dont la France, ne repartiront pas avec un euro à 1,20 dollar. Il faut faire comprendre à nos amis allemands que leur intérêt, c'est aussi que leurs partenaires commerciaux soient dynamiques. Il faut donc dévaluer l'euro. »