Plan de rigueur : l'industrie pharmaceutique appelée à faire un nouvel effort

L'industrie pharmaceutique sera bien appelé à la rescousse du plan de rigueur de Fillon, comme l'avait déclaré Xavier Bertrand à la Tribune. Pour renflouer les comptes de l'Assurance maladie, le gouvernement prévoit une nouvelle baisse du prix des médicaments.
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Alors que l'examen par le Parlement du projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) 2012 n'est pas encore achevé, la commission mixte paritaire (CMP) se réunissant mercredi 16 novembre, on connaît désormais les détails sur le PLFSS rectificatif que députés et sénateurs examineront dans les prochaines semaines.

L'élaboration expresse de ce PLFSS rectificatif a été provoqué par l'abaissement des perspectives de croissance de 1,75% à 1% en 2012, entraînant celui de la masse salariale, de 3,7% à 3%, et donc de celui l'objectif national des dépenses d'assurance maladie (ONDAM) de 2,8% à 2,5% jusqu'en 2016.

290 millions économisés sur les médicaments, notamment génériques

Vendredi, le ministère de la Santé a transmis son nouveau projet aux caisses gérant les quatre branches composant la Sécu.
L'industrie pharmaceutique sera davantage mise à contribution pour poursuivre le rééquilibrage des comptes de l'assurance maladie, via des baisses de prix du médicament, principalement des génériques. Cet effort supplémentaire rapportera 290 millions d'euros à la caisse nationale d'assurance maladie (CNAM). Dans le PLFSS, la contribution de cette industrie dépassait déjà les 800 millions d'euros.

En outre, 90 millions proviendront de baisses de tarifs supplémentaires, notamment sur la biologie et la radiologie. Une marge de 100 millions sera dégagée sur le Fonds de modernisation des établissements de santé publics et privés (FMESPP).

Montée en charge de la réforme des retraites

Concernant la caisse nationale d'assurance vieillesse (CNAF), le texte prévoit « l'accélération de la phase transitoire de montée en charge de la réforme des retraites votée en 2010, qui sera raccourcie d'un an. Les cibles de 62 ans, pour l'âge légal de départ, et 67 ans, pour l'âge du taux plein, seront respectivement atteintes en 2017, au lieu de 2018, et en 2022, au lieu de 2023, ce qui permettra de réduire l'endettement de 4,4 milliards d'ici 2016 et de 7,1 milliards d'ici 2017 », précise le ministère.

Pour équilibrer les comptes de la Caisse nationale des allocations familiales (CNAF), le texte prévoit notamment l'indexation, pour l'année prochaine seulement, à hauteur de 1% des prestations familiales au 1er avril 2012. L'économie est à 300 millions en 2012. «

Au global, l'effort renforcé de maîtrise des dépenses permettra de sécuriser la trajectoire de réduction du déficit du régime général de 10 milliards, soit 40 %, et de diviser par deux le déficit de l'assurance-maladie entre 2010 et 2012 », résume le ministère.

Initiatives à attendre des sénateurs

Si les députés ne devraient pas trop modifier le texte, il devrait en être autrement des sénateurs qui ont déjà profondément remanié le PLFSS en supprimant le doublement de 3,5% à 7% du taux de la taxe spéciale sur les conventions d'assurances (TSCA) ainsi que l'exonération d'impôt sur le revenu et de cotisations sociales salariales et patronales pour les heures supplémentaires.

"Même si ces initiatives risquent de se conclure par un échec en CMP, l'Assemblée ayant le dernier mot si aucun compromis n'ait trouvé, il est important pour l'opposition de montrer qu'il est possible de faire bouger les lignes. Contrairement à ce que martèle Valérie Pécresse, la ministre du Budget, le Sénat ne se contente pas d'augmenter les recettes à coup de hausses d'impôts. Nous prenons également des mesures favorisant la baisse des dépenses qui permettent de réduire d'environ 4 milliards d'euros le déficit prévu en 2012 du régime général et du Fonds de solidarité vieillesse", explique à La Tribune Yves Daudigny, sénateur socialiste de l'Aisne, rapporteur général de la commission des affaires sociales. "Nos initiatives seront encore plus puissantes lors de l'examen du projet rectificatif", promet déjà Yves Daudigny.
 

Commentaires 19
à écrit le 15/11/2011 à 16:36
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oui, encore un effort, faites encore plus de medicaments pour un mal qui est déjà soigné efficacement à un prix encore plus cher, augmenter encore vos marges et faites payer encore plus cher à la ss ce que vous lui faite déjà payer, de toute façon, c...

à écrit le 14/11/2011 à 10:51
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On pourrait faire des économies aussi dans les emballages trop sophistiqués et le circuit de distribution.

à écrit le 14/11/2011 à 9:46
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l'effort à faire est d'abord dans la tête des Francais : laissons notre place de premier consommateur de médicaments à d'autres. Mangez bougez souriez ! au lieu de tomber malade devant votre écran plat made in Korea. La santé de la France sera décupl...

à écrit le 14/11/2011 à 9:44
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La France emprunte pour financer 50% des retraites. Tout montre qu?il faut arréter d?emprunter. D?abord parce qu?il est immorale de financer sa retraite sur le dos de ses enfants et de ses petits enfants. Ensuite parce que cela s?appelle la gérontocr...

le 15/11/2011 à 16:43
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ben non, on est dirigé par des vieux au service des vieux.. va falloir attendre encore 35 ans pour que ça bouge enfin..

à écrit le 14/11/2011 à 9:00
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il y auras bientôt plus rien a supprimer , quelle que part ce sera bien bien , imaginez une france sans sécurité social est sans retraite ? ben l état ,et le mef perdrait tout pouvoir sur le travail , le travail au noir se développeras , et les prix...

à écrit le 14/11/2011 à 7:47
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Pour faire des économies, vendre les médicaments à l'unité (comme aux USA) car recevoir une boite de 15 comprimés pour un traitement qui en demande 8 --> 50% de dépenses en plus pour la SECU. Combien de comprimés avez vous en stock chez vous, suite...

le 14/11/2011 à 9:48
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au Japon aussi les médicaments sont distribué à l'unité. Très bonne idée. Le lobby pharmaco n'a pas complètement triomphé la bas .

le 14/11/2011 à 17:02
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Je vous invite à réfléchir un peu plus à la question. La dispensation des médicaments à l'unité n'est pas une solution. 1) l'emballage joue un rôle dans la sécurité, une bonne partie des personnes âgées se basent sur la boîte et les couleurs pour pr...

à écrit le 13/11/2011 à 15:43
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Pourquoi ne pas demander aux médecins de moins prescrire de médicaments.Il y a souvent des abus. Et pourquoi ne pas vendre les médicaments à l'unité suivant le besoin plutot que par boite dont on jette la moitié.

le 13/11/2011 à 20:23
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parce que les labo les démarchent moyennant des commissions pour vendre leur médoc.

à écrit le 13/11/2011 à 15:12
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vu les laboratoire font 90% de marge, il vaudrait mieux que l'etat fabrique la plupart des médicaments essentiels.

à écrit le 13/11/2011 à 14:11
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Il serait temps d'arrêter les conneries ... Beaucoup de gens bénécie de la sécu et n en ont pas besoin ! Il faut plafonner les droits à remboursements suivant le salaire de la personne . 1- pourquoi rembourser les médicaments à tout le monde ? cer...

le 13/11/2011 à 14:47
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on devrait commencer par supprimer la cmu; secu gratuite pour des gens qui ne cotisent pas

à écrit le 13/11/2011 à 13:12
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Lorsque Oseo finance l'industrie pharmaceutique pour des vrais faux médicaments, Oseo est un complice de double financment de cette industrie pharmaceutique, un scandal national, car in finé Oseo finance et aide les laboratoires qui ensuitent vendent...

à écrit le 13/11/2011 à 12:53
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En lisant le titre, j'ai cru qu'il était ironique. Mais finalement non, c'était du premier degré. Rien n'oblige l'industrie pharmaceutique à "secourir" la sécu.... Il suffit de supprimer les remboursements.

à écrit le 13/11/2011 à 12:38
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Et si on supprimait tout remboursement de médicaments ? On s'apercevrait sans doute que le déficit de la SS continuerait d'augmenter par des hospitalisations encore plus nombreuses. On peut rappeler que l'hopital représente plus de la moitié du budg...

le 13/11/2011 à 14:49
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l'hopital personne n'y touche, c'est tenu par les syndicats, l'arh et consors, c'est de la poudre aux yeux...

le 15/11/2011 à 8:22
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Si il est vrai qu'il est possible de faire bien mieux avec les moyens financiers actuels, comparer un CH public et une clinique n'a pas de sens. L'acte coûte peut être moins chère en clinique mais ce ne sont pas les mêmes patients et encore moins le...

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