En 2012, les universités françaises seront presque toutes autonomes

Au 1er janvier, 80 universités françaises sur 83 auront accédé aux compétences élargies. Une autonomie dont les conséquences s'avèrent plus lourdes que prévu.
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"Les bénéfices des universités autonomes commencent à se traduire dans la réalité." C'est ce qu'affirmait en octobre le ministre de l'Enseignement supérieur, Laurent Wauquiez, en annonçant le basculement de la totalité des universités dans l'autonomie au 1er janvier 2012, comme prévu par la loi LRU (libertés et responsabilités des universités) d'août 2007. Toutes ? Enfin presque. Sur les 83 universités (elles étaient 85 avant la fusion des universités de Strasbourg en 2009), Antilles-Guyane, la Polynésie et la Réunion attendront août 2012 voire 2013 pour des raisons soit de coût soit de statut dérogatoire. Dans 15 jours, Grenoble II, Lille III, Lyon II, Montpellier III, Paris VIII et X, Perpignan et Toulon rejoindront les 73 universités qui ont fait le grand saut ces trois dernières années.

A la veille de la présidentielle de 2012, le gouvernement et la majorité mettent un point d'honneur à faire de cette réforme sans précédent la principale réussite du quinquennat de Nicolas Sarkozy. De fait, cette idée depuis longtemps dans les cartons de la gauche aura été mise en application à un train d'enfer par la main de fer de Valérie Pécresse, à l'Enseignement supérieur jusqu'en juin 2011. La loi a été votée sans trop de heurts au coeur de l'été 2007 et "hormis" l'historique mouvement des enseignants chercheurs de 2009, l'application aura donc été jusqu'à son terme.

L'autonomie ? C'est, pour Laurent Wauquiez, "davantage d'orientation, de dispositifs d'insertion professionnelle et de lutte contre l'échec en licence" pour les étudiants, des bénéfices "pour les entreprises qui peuvent nouer des partenariats avec les universités", via quarante-et-une fondations et "une gestion plus dynamique des ressources humaines" et des carrières plus attractives pour les enseignants chercheurs avec notamment la revalorisation des débuts de carrière. Le ministère en veut pour preuve l'essor des stages, de l'alternance (les effectifs d'apprentis ont augmenté de plus de 40% depuis 2007). Pour autant, l'autonomie a un goût amer pour nombre d'universités, confrontées à des coûts croissants. "L'université n'est pas plus autonome qu'avant et ne profite pas aux étudiants, dont la récession se poursuit. Nous sommes passés à côté d'un véritable enjeu, celui de la réussite des étudiants", critique Bertrand Monthubert, secrétaire national du PS chargé de l'enseignement supérieur et de la recherche. Et avec la crise économique, l'Etat est encore moins enclin à pallier le manque de moyens de certaines universités. En ce sens, l'autonomie est pour lui une aubaine.

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