Rigueur, relance, industrie : pour le Cercle des économistes, il n'y a pas qu'une seule politique possible...

Dans "Droite contre Gauche", le club, qui fédère une trentaine de personnes d'horizons universitaires divers, passe au tamis les solutions à la crise.
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Certains soutiennent Hollande, voire font partie de son cercle d'experts (Philippe Aghion, Jean Pisani-Ferry, Jean-Hervé Lorenzi). D'autres se classent plutôt à droite (Christian Saint-Étienne, Christian Stoffaës). Tous font partie du Cercle des économistes, un club qui fédère une trentaine de personnes, d'horizons universitaires divers. Ils ne représentent pas l'ensemble de la communauté des économistes, qui compte nombre de chapelles (École de Paris, de Toulouse...), mais se sont imposés dans les médias pour faire la pédagogie d'une matière à laquelle les Français sont réputés s'intéresser assez peu. Le Cercle des économistes, ce sont les économistes du "système", pour reprendre une terminologie très présente dans cette campagne électorale. C'est un peu pour contrer leur influence que se sont constitués les Économistes atterrés, qui défendent une lecture beaucoup moins "consensuelle", pour ne pas dire "antisystème".

Ne cherchez donc pas dans l'ouvrage que publie cette semaine le Cercle des économistes ("Droite contre Gauche. Les grands dossiers qui feront l'élection présidentielle", chez Fayard) l'expression d'une « autre politique ». Quelle que soit leur préférence partisane, ils s'inscrivent d'emblée dans le cadre majoritaire : pour l'économie de marché, pour l'Europe, pour la concurrence et pour l'euro, pour le capitalisme donc, mais un capitalisme régulé. L'un des intérêts de ce livre est de passer l'ensemble des politiques économiques possibles pour sortir de la crise au tamis d'une lecture droite contre gauche. Qu'il s'agisse de la mondialisation, de la dette, de politique industrielle, d'Europe, d'environnement, d'énergie ou d'éducation, il y a bien des alternatives et ce sera tout l'intérêt du débat présidentiel que de clarifier ce qui relève d'une politique de droite d'une politique de gauche. Et de fait, cela ne semblera pas forcément évident : dans beaucoup de domaines, relèvent Jean-Hervé Lorenzi et Olivier Pastré, "un consensus minimal est en train de voir le jour", du fait de la crise. Si la différence se fait, ce sera sur l'ordre des priorités, l'importance donnée à l'éducation, à l'innovation. L'ouvrage apporte aussi un éclairage nouveau à la question cruciale des transferts intergénérationnels, aujourd'hui massivement en faveur des seniors. "Le clivage droite-gauche perdure ici, mais sous des formes nouvelles."

Enfin, après avoir fait de la finance son principal "adversaire", François Hollande pourra y trouver des arguments en faveur de ses projets de régulation du secteur bancaire et des marchés.

Commentaires 3
à écrit le 01/02/2012 à 15:40
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Petit Journal de Campagne numéro 1, l?innovation n?est pas que technologique. http://objectifs2012.croissanceplus.com/journal-de-campagne-1/

à écrit le 23/01/2012 à 19:28
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Cet article semble réaliste aux vues des problèmes auquels nous sommes confrontés. L'idée éssentielle qui doit être retenue, c'est celle d'une économie régulée au sein d'une europe organisée contre celle d'une économie libérale laissée aux mains des ...

à écrit le 23/01/2012 à 17:01
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Christian Saint-Étienne: ses théories économiques sont aussi inconstantes que son parcours politique.

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