Salon de l'agriculture : 680.000 visiteurs, un "bon cru"

Très politique, la douzième édition du Salon de l'Agriculture est considérée comme un "bon cru" par les organisateurs. Avec 680.000 visiteurs selon les premières estimations, l'édition 2012 fait mieux que celle de 2011. La quasi-totalité des candidats à la présidentielle sont passés pour essayer de convaincre un électorat majoritairement acquis à la droite.
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Le public s'est pressé toujours aussi nombreux au Salon international de l'Agriculture de Paris. L'édition 2012 du Salon, qui a fermé ses portes dimanche, est "un bon cru", s'est félicité Xavier Beulin, président de la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA), le principal syndicat du secteur, en référence à la situation économique de la profession, qui se redresse. Pour sa 49e édition, le Salon a braqué le projecteur sur l'emploi et la formation alors que le secteur agricole manque de bras. Entre 10.000 et 15.000 postes sont à pourvoir.

Vitrine des régions, le Salon reste une grande attraction populaire en cette période de congés scolaires. Les familles sont venues en masse goûter les produits du terroir. Ou admirer les plus beaux spécimens de l'élevage hexagonal, comme Super, le taureau --de race Rouge des prés-- le plus lourd du salon: 1,7 tonne à la pesée. Selon les premières estimations officielles, le Salon a reçu plus de 680.000 visiteurs, un chiffre supérieur à celui de l'an dernier.

Une édition très politique

Jamais les agriculteurs ne trouvent des oreilles politiques plus attentives que lors du Salon de l'agriculture. Les exploitants agricoles n'ont pas manqué de pointer leurs difficultés aux politiques en campagne. Ainsi, si les filières du lait et de l'élevage, sérieusement ébranlées ces dernières années en raison de prix bas, se portent désormais mieux, le secteur des fruits et légumes est toujours à la peine, plombé par des problèmes de compétitivité face à des pays concurrents comme l'Espagne.

Si certains candidats ont provoqué de réelles cohues médiatiques, aucun n'a toutefois égalé la folie qui entourait la star incontestée des précédentes éditions, l'ancien président Jacques Chirac, absent cette année pour raisons de santé. Au total, 14 prétendants à l'Elysée se sont succédés dans les allées de la plus grande ferme de France.

Hollande détenteur du record de présence

Donné favori dans le monde agricole, le candidat-président Nicolas Sarkozy a ouvert le défilé des prétendants. Il s'est posé en défenseur des "valeurs" chères au monde rural, ce qui n'a pas empêché quelques échanges musclés avec des agriculteurs peu convaincus de la hausse de la TVA ou revendicatifs sur le coût du travail.

Le candidat PS François Hollanden quant à lui, est devenu le nouveau recordman de la plus longue prestation au Salon, près de 12 heures. Un record que détenait précédemment Jacques Chirac, autre illustre élu corrézien. Il a défendu une "agriculture forte, productrice, diverse, durable" et a rendu visite à la FNSEA (marquée à droite) comme à la Confédération paysanne (gauche).

Eva Joly, candidate d'Europe Ecologie-Les Verts, a plaidé pour une "agriculture paysanne" de proximité, dénonçant le modèle intensif et productiviste. L'eurodéputée était accompagnée de José Bové comme l'an passé pour sa première visite.

Fils de paysan, éleveur lui-même, François Bayrou s'est présenté comme le seul candidat à même de comprendre de l'intérieur les problèmes des agriculteurs. Le candidat MoDem a taclé ses adversaires: "Il faut arrêter de prendre ces hommes et ces femmes (les agriculteurs, NDLR) simplement comme des bulletins de vote." En pleine controverse sur le halal, la candidate du Front national, Marine Le Pen, a rencontré, mais à huis clos, les professionnels du secteur viande qui lui reprochent d'avoir lancé cette polémique. Elle a rappelé son opposition à la politique agricole commune (PAC) dont la France est pourtant l'un des principaux bénéficiaires.

Enfin, parmi les petits candidats, la palme de l'originalité revient à David Derrien, alias Dédé l'Abeillaud, candidat de la biodiversité. Déguisé en abeille, ce défenseur de la cause apicole est venu défendre son thème de campagne "semer, s'aimer, essaimer".

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