Le web représente désormais un champ de bataille incontournable pour qui veut prétendre à la plus haute fonction de l'Etat. Partant de ce constat, Nicolas Becquet, journaliste éditorial au journal belge L'Echo s'est intéressé aux stratégies des équipes de communication des différents candidats en lice. Morceaux choisis.

"Verrouiller les différents canaux de diffusion et occuper l'espace médiatique en ligne"

"Les principaux prétendants à l'Elysée possèdent une équipe qui se charge 24h/24h de leur réputation et de leur influence sur la toile." L'objectif est en effet de convaincre de nouveaux électeurs mais aussi de veiller au grain pour pouvoir réagir en cas d'un éventuel " buzz " négatif. Cauchemar des équipes de campagne, une rumeur ou une déclaration mal reprise par exemple peuvent être synonymes d'une chute significative dans les sondages, baromètre ô combien surveillé.

Pour ce faire, la stratégie est ainsi pour Nicolas Becquet de " verrouiller les différents canaux de diffusion et à occuper l'espace médiatique en ligne. (...) Chaque "flotte" de campagne est constituée d'un vaisseau amiral (le site officiel), d'embarcations rapides et maniables (les réseaux sociaux) et de navires éparpillés sur la toile et battant le pavillon du candidat (les blogs)".

lafranceforte.fr VS françoishollande.fr

Pour la campagne 2.0, les équipes du président sortant Nicolas Sarkozy et de son principal concurrent François Hollande disposent d'enveloppes de respectivement deux millions et 1,8 million d'euros. Si les moyens sont donc comparables, Nicolas Becquet note que les deux candidats ont adopté des stratégies différentes.

"Pour résumer à grands traits les différences entre les stratégies des deux principaux rivaux, on pourrait dire que Nicolas Sarkozy a fait le choix de contourner les intermédiaires en se concentrant sur trois plateformes: son site officiel (sobre et efficace), sa page Facebook retraçant toute sa vie et donc sa carrière politique (personnalisation) et son compte Twitter pour informer en temps réel (proximité)."

"Le site de campagne de François Hollande s'intitule classiquement francoishollande.fr mais s'accompagne du site toushollande.fr, le pendant militant et participatif du site officiel, inspiré de la campagne de Barack Obama en 2008. Sur ce portail, on retrouve ainsi le kit du « parfait militant »: argumentaires, tracs en ligne, affiche de campagne...

Contrairement à l'UMP, le PS souhaite utiliser des « intermédiaires », les internautes, pour créer un effet démultiplicateur de mobilisation: « 10 000 mobilisateurs seront formés pour recruter 150 000 volontaires pour aller contacter directement plus de 5 millions d'électeurs », explique une porte-parole. "

"Une bataille d'envergure se livre sur le web via les blogs comme l'explique de façon limpide cet article du monde.fr, cartes à l'appui. La galaxie de la "gauchosphère" face à la "droitosphère", un combat parasité par un invité de taille: l'extrême droite..."

Jusqu'où iront-ils ?

"Quelles sont les limites de cette omniprésence ? se demande Nicolas Becquet. Twitter, Facebook, Deezer, Instagram, Foursquare, Soundcloud etc. Du plus connu au plus confidentiel des réseaux sociaux, les candidats semblent viser l'exhaustivité. Mais quelle est l'efficacité du message diffusé ? Quel est l'apport au débat public ? Ces questions se posent par exemple lorque Nicolas Sarkozy publie une liste de ses chansons préférés sur le site de streaming musical Deezer"

Le journaliste doute en effet de l'efficacité d'une stratégie visant pour le président sortant à se rapprocher du citoyen lambda après avoir été accusé de désacraliser la fonction.

Retrouvez l'intégralité de ce billet sur le blog de L'Echo ainsi qu'un article consacré aux "buzz" négatif qu'ont déjà subi les candidats.