L'UMP avance ses propositions de campagne pour la santé

Il était temps. La santé était jusqu'ici la grande absente du débat de la campagne présidentielle alors que 75% des Français, selon un sondage, lui donne la priorité sur l'éducation et le logement. Parmi les principales mesures avancées, on compte la chasse aux micro-niches à l'hôpital et la réorganisation des tâches entre l'hôpital et les médecins de ville.
Photo Reuters

Elles étaient attendues depuis longtemps. Petit à petit, la santé fait son irruption dans le débat présidentiel. Invité jeudi dernier par les médecins de l'UMESPE, l'Union nationale des médecins spécialistes de confédérés (La Tribune du 7 mars), Philippe Juvin, le député européen et secrétaire national de l'UMP en charge de la Santé a formulé plusieurs propositions pour réformer le système de santé lors de la prochaine mandature si Nicolas Sarkozy était réélu.

Sans réelle surprise, ces mesures suivent la ligne directrice déjà connue : faire aussi bien, voire mieux, avec moins. En clair, il s'agit de ne pas trop rogner sur le système de protection sociale tout en parvenant à rééquilibrer les comptes de la Sécurité sociale qui devrait afficher un déficit de 14 milliards d'euros en 2012.

L'hôpital a trop de frais

Pour réduire les dépenses et retrouver quelques marges de man?uvre budgétaires, le parti majoritaire suggère notamment de traquer le nombre jugé "trop important" de micro-niches de dépenses réalisées à l'hôpital. Il estime par exemple que 40% des transports pris en charge par les hôpitaux ne sont pas pertinents. Il veut également revoir le fonctionnement de la chirurgie ambulatoire, c'est-à-dire la réalisation d'interventions chirurgicales chez des patients rejoignant leur domicile le jour même, car ce concept peut permettre d'importantes économies. Dans ce domaine, la France est à la traîne  puisque 37% seulement des interventions chirurgicales se pratiquent en ambulatoire, contre 83% aux États-Unis et 70% dans les pays de l'Europe du Nord.

Une réorganisation des tâches entre l'hôpital et les libéraux est aussi souhaitée. La médecine de ville doit se réapproprier les actes de premier recours afin que les urgences ne soient plus essentiellement gérées par l'hôpital. Pour y parvenir, Philippe Juvin souhaite recréer une véritable appétence pour la médecine de ville. Comment ? En permettant par exemple aux étudiants en médecine de découvrir le mondé libéral dès leur deuxième année. Depuis quelques années, les textes prévoient un stage de huit semaines chez un généraliste au cours du deuxième cycle des études médicales, c'est-à-dire en quatrième ou cinquième année. Selon le Conseil national de l'ordre des médecins, moins d'un étudiant en médecine sur dix opte pour la voie libérale

Promouvoir la médecine de la ville

Ainsi, délesté en partie de la gestion des urgences - le nombre d'actes à l'hôpital a été multiplié par deux depuis quinze ans -, les hôpitaux pourront devenir le lieu où se fait l'innovation dans le domaine médical. Parmi les autres mesures, Philippe Juvin a évoqué la "nécessaire" simplification du développement professionnel continu (DPC) qui a récemment remplacé la formation médicale continue FMC.

Ces propositions devraient avoir le mérite de placer enfin la santé au centre des débats. Selon un sondage Louis Harris, réalisé pour la Mutualité Française publié début février, elle représente leur troisième préoccupation, derrière l'emploi et le pouvoir d'achat, juste devant l'éducation et le logement. Selon l'institut, 75% des personnes interrogées considèrent que les candidats à l'Elysée sous-estiment son importance.
 

Commentaires 16
à écrit le 12/03/2012 à 23:53
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C'est pas Maïté sur la photo?

à écrit le 12/03/2012 à 18:30
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l'idee ca serait de creer des arh bis et autres, pour faire un tas d'analyses sans jamais resoudre le pb, vu que l'hopital est dirige par les syndicats et que personne ne veut de pbs avec eux...

à écrit le 12/03/2012 à 17:32
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Une petite piste en passant pour diminuer les dépenses inutiles de l?Hôpital : Eviter que des personnes soit payés à temps plein pour un emploi quasi-fictif comme cela est le cas pour Philippe Juvin par ailleurs secrétaire national UMP, député Europ...

le 12/03/2012 à 18:52
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BRAVO!!!

à écrit le 12/03/2012 à 17:07
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Le Figaro 09/03/2012 - Assurance maladie et syndicats de pharmaciens mènent une négociation, limitée au 28/03, pour augmenter les revenus des pharmaciens. L'Ump prévoit pour les pharmaciens des "honoraires de dispensation" : ils serviront à rémunérer...

le 12/03/2012 à 18:14
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l'idée du gouvernement est une baisse de marge contre rémunération! pour négocier l'état fais miroité de l'argent , mais à la fin c'est tondeuse !!

le 12/03/2012 à 18:28
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vous vous trompez toutes les petites officines sont dans le rouge et sont en train de déposer leur bilan.Essayez de vous exprimer sur un sujet que vous connaissez avant de raconter des énormités.

le 12/03/2012 à 18:51
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@ le pharmacien : une petite officine qui reste une petite officine est une entreprise qu'un pharmacien chef d'entreprise n'a pas su faire croître et grandir. Il est donc incompétent et ne doit s'en prendre qu'à lui-même et ne pas rejeter sa responsa...

le 12/03/2012 à 22:54
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il faut donner plus de souplesse à l'installation,les problèmes des pharmaciens sont liés aux prix élevés des fonds et non à la marge...en allemagne le numerus clausus n'existe pas ,prenez exemple...et ça marche....

le 12/03/2012 à 23:32
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@Tirelire : Vous parlez vraiment d'un sujet que vous ne connaissez pas mon pauvre ! 80% du CA des pharmacies est pour ainsi dire fixé par l'Etat ! Les prix des médicaments sont fixés par l'Etat ! La marge aussi ! Pour la plupart des petites pharmacie...

le 13/03/2012 à 18:53
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Je connais...le prix de vente des fonds de pharmacie n'est pas fixé par l'état,je maintiens que les prix sont trop élevés ! Un moyen :la libre installation...ebe comme ref.

le 16/03/2012 à 18:52
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@bobo : largement d'accord ! Mais plus de pharmacies ou moins de pharmacies de changera rien à la diminution de la dette et du déficit de la SECU ! Par contre plus de souplesse, moins d'épée de Damoclès au dessus de la tete des nouvelles générations ...

le 13/04/2012 à 17:14
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C'est vrai que les pharmaciens ont tous comme unité de valeur à la fac 20/20 à la mention médecine humanitaire. Si les petites pharmacies disparaissent c'est que les grandes les absorbent. Elles ne savent pas vendre du savon et autres produits para p...

à écrit le 12/03/2012 à 11:55
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Et rien du coté des pharmacies où il y a des économies à faire ? De même que dans la présentation des médicaments. Dans les pays anglo-saxons on reçoit le nombre de cachets nécessaire. pas plus. Il y a un gâchis fou surtout avec les présentations sop...

le 12/03/2012 à 15:24
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même si tous les médicaments n'étaient plus remboursés, la sécu serait toujours en déficit....la distribution en nombre prescrit ferait faire de petites économies. Regardez dans les comptes maladie de la sécu, la part de l'hopital, la part de la radi...

le 12/03/2012 à 20:31
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Je vous encourage à lire l'étude comparative France Allemagne c'est très instructif . Les coûts administratifs y sont plus bas, les hôpitaux plus gros avec moins de personnel , les médecins généralistes deux fois moins nombreux et les spécialistes li...

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