Rien dans la formation de Jérôme Cahuzac ne le prédestinait à occuper le poste de ministre du Budget : c'est un médecin, spécialiste de chirurgie esthétique, quis'était installé à Bercy au printemps 2012.... Cela n'empêche pas cet élu du Lot et Garonne de connaître les sujets fiscaux, qui le passionnent depuis plusieurs années. Il suffit, pour s'en convaincre, de l'avoir vu, le 26 janvier 2012, jour de la présentation du programme de François Hollande, égrener avec fougue les mesures fiscales visant à trouver 29 milliards d'euros de recettes nouvelles, après une nuit sans sommeil, alors que son voisin Michel Sapin ne pouvait réprimer un bâillement.
Elu président de la commission des Finances de l'Assemblée nationale en février 2010, en remplacement d'un autre socialiste, Didier Migaud, parti diriger la Cour des comptes, Jérôme Cahuzac avait dès sa prise de fonction, montré à quel point il ne serait pas consensuel, critiquant vertement les pratiques de Bercy.
La taxation à 75%
Logiquement, Jérôme Cahuzac, qui a eu 60 ans l'an dernier, s'est d'abord penché sur les questions de santé, contribuant notamment à la conception de la loi Evin (encadrant la publicité pour l'alcool), en tant que conseiller du ministre du même nom. En 1995, il élabore le programme santé du candidat Jospin à l'élection présidentielle. C'est quand il devient député de Lot et Garonne, en 1997, que Jérôme Cahuzac commence à s'intéresser aux questions budgétaires.