Si l'industrie faiblit, le commerce se porte bien. Selon une étude de l'Insee publiée mardi, l'activité commerciale française confirme son redressement en 2011 avec une hausse des ventes de 3,8% pour les grossistes et de 1,3% pour les détaillants. En 2010, elle avait déjà augmenté globalement de 2%.

Ces progressions interviennent dans un climat marqué par les séquelles de la crise économique de 2008, où les ventes avaient chutées de 5,7% pour le commerce de gros et 1% pour le commerce de détail en 2009. Aujourd'hui, la crise européenne ne semble pas avoir - encore - nuit au secteur commercial, qui représente un salarié sur cinq du secteur marchand.

Plutôt téléphoner que s'alimenter

Parmi les secteurs les plus dynamiques, citons les équipements de l'information et de la communication dont les ventes ont bondi de 10,2% chez les détaillants et 2,8% chez les grossistes. Le succès des smartphones et autres tablettes numériques explique en partie l'envolée des chiffres.

Du côté de l'alimentaire, la croissance est mitigée. Si les ventes de produits alimentaires augmentent nettement chez les grossistes, avec une hausse de 5,5%, celles des petites surfaces d'alimentation générale signent une timide hausse de 0,3%. Pour les grandes surfaces, c'est la stagnation, avec un chiffre de 0% pour l'année 2011. En cause notamment, la faiblesse du pouvoir d'achat français durant cette période, estimé à 0,5% selon l'Insee. A l'inverse, le commerce de gros bénéficie d'une forte demande extérieure en produits alimentaires, particulièrement dans le secteur du vin et des boissons alcoolisées, précise l'Insee.

Souffle d'optimisme sur l'emploi

Grâce au bon chiffre des ventes, l'emploi dans le commerce gagne 20.000 salariés en 2011 pour un total de trois millions, soit une hausse de 0,7% par rapport à l'année précédente. En comparaison, le nombre d'employés du secteur marchand, dans sa globalité, s'accroît de 0,4%. Toutefois, malgré cette reprise des embauches, les chiffres n'atteignent pas encore le niveau d'avant-crise.

En ce qui concerne la création d'entreprises commerciales, les résultats pour l'année sont moins glorieux : 117.800 entreprises ont été créées dans le domaine du commerce, soit 11% de moins qu'en 2010. Le régime auto-entrepreneur permet de limiter le déclin des entreprises puisqu'il représente à lui seul la moitié des créations en 2011. Mais bien souvent, le statut est précaire : en 2011, environ 75% des auto-entrepreneurs ont eu un chiffre d'affaires inférieur à 3000 euros, certains affichant même un résultat nul.