Jean-Marc Ayrault tente de rassurer le patronat

En ouverture de l'Université d'été du Medef, le Premier ministre a cherché à rassurer le monde patronal. Sur le terrain social il a annoncé que la difficile et grande négociation sur "la sécurisation de l'emploi" (procédure de licenciement, flexibilité, précarité, etc..) s'ouvrirait dans 15 jours. Par ailleurs, il a assuré que les arbitrages sur d'éventuel nouveaux prélèvement pesant sur les entreprises n'étaient pas encore arrêtés. De son côté, la CGT commence a montré les dents face au gouvernement.
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Rassurer les chefs d'entreprise ! Tel était le l'objectif du Premier ministre en se présentant sur le campus de HEC à Jouy-en-Josas où se tient jusqu'à vendredi la traditionnelle université d'été du Medef. Décidé à dissiper le début de malaise en passe de s'instaurer entre le gouvernement et le patronat, Jean-Marc Ayrault s'est employé sur tous les sujets à déminer les possibles querelles. Ainsi, sur les questions sociales, le locataire de Matignon a caressé le Medef dans le sens du poil en appelant syndicats et patronat à "accélérer le rythme" de la négociation sur la sécurisation de l'emploi, dans un contexte de hausse du chômage. Cette difficile négociation, décidée lors de la conférence sociale du mois de juillet, doit prendre le relais des précédentes discussions entamées sous l'ère Sarkozy sur les accords " emplois-compétitivité" et qui étaient très mal engagées.

Début dans 15 jours de la difficile négociation sur la sécurisation de l'emploi

La nouvelle négociation portera sur des thèmes plus vastes : lutte contre la précarité, procédure des licenciements, sécurisation des emploi. Et, bien entendu, la flexibilité, chère au Medef, ne sera pas oubliée. Pour Jean-Marc Ayrault, " la réussite de cette négociation témoignerait de l'éclosion d'un nouveau modèle de négociation sociale"... Il faut reconnaître que le sujet est tellement ardu qu'il est difficile d'imaginer, à ce stade, qu'une majorité de syndicats se mettent d'accord avec le patronat . D'ailleurs, si ce n'était pas le cas, le gouvernement reprendrait alors la main et serait libre de légiférer. Concrètement, comme l'a annoncé pour sa part le ministre du Travail Michel Sapin, les partenaires sociaux vont recevoir d'ici 15 jours un document d'orientation qui lancera officiellement la négociation. Patronat et syndicats auront jusqu'à la fin du premier trimestre 2013 pour conclure.

Pas encore d'aribtrage sur la fiscalité


Sur le terrain fiscal aussi le Premier ministre s'est voulu rassurant - et surtout s'est employé à temporiser - , alors que Laurence Parisot s'inquiète d'un futur alourdissement des prélèvements pesant sur les entreprise et les entrepreneurs, notamment le projet de taxation à 75% sur les revenus supérieurs à un million d'euros annuels. Ainsi, Jean-Marc Ayrault a affirmé que les différents arbitrages de la réforme fiscale n'étaient pas encore faits, et que ceux qui s'alarment des projets du gouvernement "veulent se faire peur". Et d'ajouter : "La réforme fiscale visera à améliorer le financement de l'économie, l'investissement et la compétitivité des entreprises", et de donner rendez-vous au Conseil des ministres de la dernière semaine de septembre, où sera présenté le projet de budget pour 2013, qui doit contenir les principales mesures fiscales du quinquennat.
Enfin, sur le terrain européen, sujet auquel Laurence Parisot est très attachée en ne cessant de prôner une plus grande intégration européenne, Jean-Marc Ayrault a affirmé que " à court terme, nous sommes déterminés à tout faire pour garder la Grèce dans l'euro ».


La CGT se fait menaçante

Certes, Jean-Marc Ayrault a fait preuve d'une prudence extrême dans ses propos. Il n'en reste pas moins que sa présence à l'Université du Medef a irrité Bernard Thibaut, secrétaire général de la CGT, qui, dans un entretien à l'AFP prévient : "Le gouvernement va s'apercevoir qu'il ne pourra pas être d'accord avec tout le monde (...) Il ne peut pas, à la fois, être d'accord avec un Medef qui prône plus de flexibilité, un abaissement du coût du travail, et avec la majorité des salariés qui, elle, a contribué au changement de majorité politique". Selon lui, "le gouvernement va devoir trancher"
A cet égard, la CGT appelle à une mobilisation le 9 octobre pour "la défense de l'industrie et de l'emploi". Des manifestations auront lieu dans des grandes ville (Paris, Lyon Bordeaux etc). Il s'agira de la première mobilisation nationale de la CGT contre le gouvernement socialiste...


 

Commentaires 6
à écrit le 30/08/2012 à 17:33
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Faut être un doux rêveur pour attendre quoi que ce soit de positif de la part de nos amis socialites qui aille dans le sens de planter un décors moins défavorable pour nos industries... C'est précisément le contraire qui a été annoncé, et confirmé pa...

à écrit le 30/08/2012 à 6:25
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Le bal des hypocrites: ils ont dans leurs dossiers 33 milliards de prélèvements pour 2013 et le reste du déficit par la suite... vive la faillite!

à écrit le 29/08/2012 à 18:23
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Juste une remarque : comment la CGT peut-elle appeler à une manifestation en vue de "défendre de l'industrie" et d'un autre côté, rester crispée sur sa position de lutte mordicus contre le MEDEF, opposant par là-même patronat et salariés, alors que l...

à écrit le 29/08/2012 à 17:52
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La crédibilité (ou tout simplement le "crédit") de M. J.M.Ayrault est, auprès des entreprises et des actifs privés en général, tombée bas (en partant de pas très haut, ce qui freine sa prise de conscience). On ne refait pas en quelques semaines des d...

à écrit le 29/08/2012 à 17:19
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Pauvre Ayrault : il parle bien l'allemand .......à part ça !!!

le 30/08/2012 à 9:37
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un prof ...rien de plus AUCUNE EXPERIENCE de quoi que se soit

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