Déficit commercial : les années se suivent...

Le déficit commercial de la France a dépassé les 4 milliards d'euros en juillet. Sans les performances d'Airbus, il serait encore plus important. Le plan PME du gouvernement contiendra plusieurs mesures permettant de stimuler l'export. La balance commerciale est dans le rouge depuis 2004.
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Les mois, les trimestres, les années passent et se ressemblent. En juillet, la balance commerciale tricolore était une nouvelle fois déficitaire, à hauteur de 4,2 milliards d'euros. Certes, ce montant est le plus faible observé depuis le début de l'année. Mais ce mini-événement est trop anecdotique pour susciter la moindre satisfaction.

Airbus, l'arbre qui cache la forêt

Pour deux raisons. La première, ce sont encore et toujours les ventes d'Airbus qui tirent les exportations. « Les exportations de matériels de transport, qui bénéficient d'un
niveau record de livraisons d'Airbus, de la vente de deux satellites et d.une légère reprise des expéditions d'automobiles, rebondissent (+ 9,4 %, après - 11,1 % en juin). En revanche, la plupart des autres produits manufacturés s'inscrivent en baisse, notamment celles de produits chimiques », observent les Douanes. Sans le secteur aéronautique, le déficit commercial se creuserait davantage. En juillet, les exportations agricoles, les ventes de produits issus de l'industrie agroalimentaire, de biens intermédiaires ont notamment fléchit en raison de la faiblesse de la demande européenne, l'Union européenne représentant toujours les deux tiers de nos ventes à l'étranger

L'Europe, une destination si évidente

Cette concentration géographique des exportations tricolores est l'autre sujet qui fâche. Pour des raisons historiques, culturelles, et évidemment géographiques, l'Union européenne reste la destination préférée des produits siglés made in France. « Les ventes progressent vers l'Union européenne, en particulier l'Allemagne et l'Italie, mais diminuent vers les pays tiers. La baisse vers l'Asie [machines industrielles, équipements électroniques, produits chimiques et pétrole raffiné] l'emporte sur la hausse des livraisons d'Airbus au Proche et Moyen-Orient.

L'Europe ne tire plus la croissance mondiale

Les autres évolutions sont plus mesurées : légères hausses vers l'Afrique et l'Europe hors Union européenne, effritement vers l'Amérique », poursuivent les Douanes. C'est regrettable. Selon l'OCDE, le PIB de la zone euro ne progresserait que de 1,4% cette année, contre des hausses de 2,3% aux Etats-Unis, de 2,2% au Japon. Le gouvernement chinois vise une croissance de 7,5%.

Le gouvernement est lucide

Commentant ce repli du déficit commercial, Nicole Bricq, la ministre déléguée au Commerce extérieur évite tout triomphalisme. "Il faut analyser ces chiffres avec lucidité : pour l'essentiel, ils sont liés à une baisse des importations qui traduit la crise grave contre laquelle le gouvernement se mobilise. Néanmoins, le rebond des exportations de l'industrie automobile et la hausse des excédents des matériels de transport sont des bonnes nouvelles. Cette amélioration conjoncturelle doit être accompagnée de réformes structurelles profondes qu'il faut mettre en ?uvre, la réforme des financements, la structuration des filières, l'accompagnement des entreprises à l'export... Je m'y emploie. »,  a-t-elle indiqué dans un communiqué.

Le plan PME du gouvernement qui contiendra plusieurs mesures soutenant l'export est donc attendu avec impatience. Il sera dévoilé à la fin du mois. Il faut remonter à 2003 pour observer une balance commerciale excédentaire.
 

Commentaires 9
à écrit le 07/09/2012 à 16:57
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Le déficit se creuse parce que nous avons avant les autres une économie en matrice qui privilégie les grandes entreprises, or, ces dernières n'exportent pas petit. Elles n'opèrent pas depuis la France pour le reste du monde mais par de grosses implan...

à écrit le 07/09/2012 à 15:08
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@truk: mais vous êtes infatigable! Vous isolez donc le facteur "cours de change" comme élement clé de compétitivité d'un pays. Pour vous il doit y avoir des mystères et des mystères! 1. Le DM s'est toujours fortement apprécié contre toutes autres mo...

le 07/09/2012 à 17:13
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Je n'ai qu'une chose à faire pour vous contredire : vous demander de regarder les chiffres du commerce extérieur allemand, et de la croissance allemande ces 50 dernières années. Vous serez assez surpris et vous arrêterez d'abord de dire que l'Allemag...

le 07/09/2012 à 17:25
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@truck n'a pas tout à fait tort et vous dites un certain nombre de choses inexactes @déni de réalité mais chacun a une part de logique dans son exposé. Sauf que cette logique s'applique à un mécanisme qui n'existe pas véritablement. Le monde est fait...

le 07/09/2012 à 17:52
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@Corso. C'est intéressant, mais ce genre de théories reste une théorie, non des faits avérés (des faits peut-être, mais pas avérés). En revanche, ce qui est avéré, c'est que depuis vingt ans la France a autoritairement décidé de figer la parité de sa...

à écrit le 07/09/2012 à 13:02
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Etrange : nous cumulons les déficits commerciaux, donc, notre monnaie devrait se déprécier face à celles de nos partenaires commerciaux avec lesquels nous avons un déficit. Par exemple, l'Allemagne. C'est essentiel dans un régime de changes flottants...

le 07/09/2012 à 13:42
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@Truk. Vous avez raison. Pour autant, il ne faut pas oublier qu'avoir un euro fort permet aussi d'importer "bon marché": Qd une monnaie est dévaluée, les importations se renchérissent et plombent la balance commerciale. du coup, l'équation est tout d...

le 07/09/2012 à 14:01
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Si notre pays voulait bien s'occuper de réduire le train de vie de l'état, diminuer le nombre de strates du mille feuilles, remettre à plat l'assistanat, réactualiser la politique sociale, et créer un décor favorable à l'entreprenariat, entre autrres...

le 07/09/2012 à 17:17
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@maraude. Je ne dis pas que le taux de change est notre seul problème, je dis que la fixité du taux de change nous empêche de résoudre nos autres problèmes. Encore une fois : avoir une monnaie surévaluée, ce n'est pas seulement exporter moins, c'est ...

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