La Belgique, déjà un "paradis fiscal" pour le groupe de Bernard Arnault? Alors qu'Albert Frère, milliardaire belge proche de l'homme d'affaires français, dément tout projet "concret" avec le patron de LVMH, une nouvelle publication en Belgique a de quoi alimenter la polémique née samedi depuis l'annonce de la demande de nationalité belge par Bernard Arnault.
188 millions d'euros d'économies?
Dimanche, après une première vague d'indignation en France, le principal intéressé avait affirmé qu'il continuerait à payer des impôts en France. L'entreprise qu'il dirige, elle, aurait déjà pu profiter de conditions fiscales avantageuses en Belgique via sa filiale LVMH Finance. C'est ce qu'indique ce mardi le parti des travailleurs belges (PTB), représentant de la gauche radicale, dans un communiqué. Une information largement relayée en Belgique, notamment par des quotidiens comme le Soir ou bien la chaîne RTBF.
Déductions diverses
Cette filiale, aurait "bénéficié des largesses fiscales belges comme les intérêts notionnels et les déductions de plus-values sur actions", indique Raoul Hedebouw, porte-parole du PTB, cité dans le communiqué. Des conditions qui, selon le PTB, lui aurait permis d'économiser quelque 188 millions d'euros. LVMH Finance Belgique est installée à Ixelles, l'une des communes de Bruxelles depuis avril 2008. Entregistrée dans le pays, elle bénéficie de droit de la législation fiscale existant en Belgique. Entre dans ce cadre, notamment, une loi de 2006 sur les "intérêts notionnels", qui permet de déduire du calcul de l'impôt les intérêts théoriques (dits "notionnels") résultants de l'apport de fonds propres par les actionnaires. Des conditions favorables qui ont attiré les capitaux de plusieurs multinationales européennes, - dont LVMH - dans le plat pays, comme le souligne un article du quotidien De Tijd.
