François Chérèque organise une succession tranquille à la CFDT

Laurent Berger (photo) succédera plus tôt que prévu à François Chérèque. Le secrétaire général du syndicat a annoncé ce mardi devant le bureau national de son organisation qu'il quitterait ses fonctions fin novembre, sans attendre le terme de son mandat en 2014. Sans surprise, il a adoubé son actuel numéro 2 pour lui succéder. La ligne réformiste de la CFDT, partenaire privilégié de l'actuelle majorité, sera donc tenue. Le monde patronal et syndical va connaître bientôt d'autres changements.
Laurent Berger va succéder fin novembre à François Chérèque à la tête de la CFDT

On le pressentait, c'est confirmé, le secrétaire général de la CFDT, François Chérèque, a annoncé ce mardi 18 septembre devant le bureau national de son organisation qu'il quittera en novembre la tête du syndicat, avant le terme de son mandat, prévu à la mi-2014, lors du congrès de Marseille. Il passe le témoin à Laurent Berger, numéro deux de centrale depuis le début de l'année. Il appartient cependant officiellement au bureau national de désigner Laurent Berger lors de l'Assemblée générale les 28 et 29 novembre prochains.

Pour mieux adouber son successeur, François Chérèque précise dans une lettre adressée à tous les militants qu'il a travaillé "en lien étroit avec Laurent Berger", 43 ans, nommé secrétaire général adjoint en mars dernier. Et d'ajouter que le travail commun avec lui "a permis de lui transmettre l'essentiel pour assurer cette nouvelle fonction". Celui qui a dirigé la centrale pendant dix ans estime qu'à son départ, "la CFDT va bien, sa cohésion s'est renforcée ces dernières années".

Les raisons d'un départ

Pourquoi un tel départ anticipée ? Selon lui , "la période est propice" pour ce "passage de relais". "Une alternance politique a eu lieu en France. La CFDT a su imprimer sa marque dans les débats" et "le travail avec le gouvernement est maintenant bien lancé". La CFDT "dispose de tous les atouts pour réussir les négociations qui s'engagent" entre patronat et syndicats, estime-t-il. Il est vrai que la situation est totalement différente pour Laurent Berger. François Chérèque, lui, n'a connu que des gouvernements de droite avec lesquels il était souvent en opposition. Même s'il a su, à l'occasion, passer des compromis. Comme en 2003, lors de la première réforme "Fillon" sur les retraites où la CFDT a été accusée de trahison par FO et la CGT pour avoir accepté de soutenir la réforme. Ce qui a d'ailleurs coûté cher à la CFDT qui a connu une vague de départ de plusieurs dizaines de milliers de militants.
Sur un plan plus personnel, François Chérèque ne cache pas aussi une certaine lassitude : "Je ne voudrais pas faire l'année de trop, le match de trop, comme disent les sportifs, au risque de ternir ces années passionnantes passées ensemble. J'aspire aussi à évoluer professionnellement et à retrouver un peu de tranquillité personnelle et familiale", dit-il.

Laurent Berger ou  le changement dans la continuité

Laurent Berger, 43 ans, originaire de Guérande en Loire-Atlantique, titulaire d'une maîtrise d'histoire, va donc lui succéder. Comme son prédécesseur, il est adepte du syndicalisme réformiste. C'est même un "pur produit CFDT" Issu du christianisme social, il se dit révolté par la précarité et la pauvreté, soucieux de négocier toute avancée sans nécessairement attendre le "grand soir révolutionnaire". Laurent Berger a la réputation d'un "bosseur", travaillant des dossiers techniques. Chargé de l'emploi, il s'est appliqué à déchiffrer les méandres du code du travail et des conventions de l'assurance chômage. Il joue un rôle majeur dans la négociation sur la sécurisation de l'emploi qui entrera dans une phase active le 4 octobre. Bon orateur, synthétique, Laurent Berger intervenait déjà fréquemment devant les médias. Il jouit plutôt d'une bonne réputation au sein des autres centrales syndicales mais aussi dans le monde patronal.

Plusieurs dirigeants syndicaux et patronaux sur le départ

En tout état de cause, le départ de François Chérèque donne le signal du départ de toute une génération de leaders syndicaux et patronaux. A la CGT, Bernard Thibault va lui aussi quitter son poste de secrétaire général dans quelques mois. Mais, à la différence de la CFDT, cette succession est loin de se faire en douceur, les instances du syndicat étant, jusqu'à présent, incapables de se mettre d'accord sur un nom. En juillet 2013, c'est la présidente du Medef, Laurence Parisot qui tirera - normalement, sauf si les statuts de l'organisation changent- aussi sa révérence à l'issue de deux mandats.... Les candidats à sa succession se préparent déjà dans l'ombre !

 

Commentaires 8
à écrit le 19/09/2012 à 10:25
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Combien de français sont réellement représentés par les syndicats salariés (FO, CFDT ...) en France ? 20 % ? Combien de jeunes actifs entre 25 et 35 ans se sentent vraiment concernés par l'action des syndicats ou sont syndiqués ? Moi non. Est ce que ...

à écrit le 18/09/2012 à 18:31
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attention : la réforme bidon des régimes spéciaux ...qui coute plus cher maintenant qu'avant ........c'est Fillon+ Bertrand

le 18/09/2012 à 20:53
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Et Sarko

à écrit le 18/09/2012 à 18:02
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c'est donc laurent berger qui doit s'occuper des formations bidons et de protéger les régimes spéciaux maintenant?

à écrit le 18/09/2012 à 17:38
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Soit, la Terre ne tourne pas.

à écrit le 18/09/2012 à 17:24
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L'esclavage n'existe pas? Voire... combien se plaignent les salariés aujourd'hui des pressions au travail? Il existe deux types de gens les malhonnêtes et les honnêtes, les vrais socialistes et les faux socialistes, alias vrais cons et faucons... Cel...

à écrit le 18/09/2012 à 16:56
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Ah, les braves cathos, "soucieux de toute avancée sans attendre le soir révolutionnaire". Si un jour on rétablissait l'esclavage, nul doute que le syndicat jaune sera là pour négocier le poids des chaines.

à écrit le 18/09/2012 à 16:54
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l'actuelle majorité (orthographe)

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