C'est l'une des plus fortes baisses depuis 1958. A peine François Hollande demandait-il samedi d'être jugé sur les résultats et non sur les sondages, que le Journal du Dimanche envoyait sous presse le baromètre mensuel Ifop faisant état d'une dégringolade de sa cote de popularité. La popularité du chef de l'Etat chute de 11 points en septembre par rapport à août, à 43% de satisfaits. Ils étaient 56% en juillet et 54% en août. Les mécontents, qui représentaient 44% des sondés en juillet et quasiment autant en août (45%) passent à 56% des personnes interrogées.
L'une des plus fortes baisses
Selon Frédéric Dabi, directeur du pôle Opinion de l'Ifop, il s'agit de "l'une des plus fortes baisses" enregistrées par ce baromètre qui existe depuis 1958 (c'est le plus ancien). "Seuls Charles de Gaulle, en juin 1962, après les accords d'Evian, et Jacques Chirac, en juin 2005, après l'échec du référendum sur le traité constitutionnel européen, ont enregistré une baisse plus importante que François Hollande, avec respectivement -13 points et -12 points", fait remarquer Frédéric Dabi.
"Un moment important pour le président"
En outre, c'est la première fois dans ce baromètre depuis l'élection en mai de François Hollande que le différentiel entre les opinions positives et négatives est négatif (11 points). "C'est un tournant dans ce baromètre", "le moment est important" pour le président, estime Frédéric Dabi. Seul Jacques Chirac avait enregistré un différentiel négatif plus important (18 points), en octobre/novembre 1995, ajoute-t-il, relevant qu'à l'époque il y avait un "sentiment de trahison", de "promesses non tenues". Là, "ce sentiment n'existe pas, et l'image personnelle de François Hollande est positive", estime le politologue.
Jean-Marc Ayrault est à peine mieux loti. La cote de popularité du Premier ministre recule de 7 points à 50%. Mais les mécontents atteignent 46% (+9). 4% (-2) ne se prononcent pas. Le solde de Jean-Marc Ayrault reste positif de 4 points.
"Je demande à être jugé sur les résultats"
Samedi soir, à Asperg, lors d'une conférence de presse aux côtés d'Angela Merkel, François Hollande, interrogé sur le fait que la chancelière allemande montait dans les sondages tout en étant en fin de mandat alors que lui, en début de mandat, baissait, le président a déclaré: "Je demande à être jugé sur les résultats et cela prendra le temps nécessaire". "Il se trouve que nous sommes dans une situation en Europe qui est difficile. Il y a une crise, une croissance faible, du chômage et mon devoir c'est de permettre à la France, dans le cadre de ses engagements européens, d'arriver à la fin de mon mandat dans un meilleur état que ce que j'ai connu au début", a-t-il développé.
"Il y a effectivement dans un mandat, des hauts et des bas, ce qui compte c'est le cap qui est fixé, les moyens de l'atteindre et la force que l'on met pour obtenir des résultats", a-t-il ajouté. Pour lui "les débuts de mandat sont forcément une période où les attentes sont considérables, les fins de mandat sont des temps où des résultats sont attendus".
